Une nouvelle manière de publier des revues scientifiques électroniques
jeudi 24 juillet 2003
Pour les universitaires, publier est une nécessité absolue, et les revues sont par conséquent un élément incontournable de leur univers. Seulement, voilà, publier des revues imprimées coûte très cher et la plupart des institutions n’en ont pas les moyens. La publication et la diffusion d’une revue imprimée (avec tous ses coûts en réalisation, impression, frais de timbres, etc.) peut revenir à 100 millions de FCFA l’an. D’où la nécessité d’une migration de l’édition universitaire vers le concept de la « revue électronique ».
C’est ce qu’ont compris un certain nombre d’universitaires. Parmi eux, les initiateurs de la revue « Sud-Langues » et de la « Revue africaine de gestion » qui ont présenté, au cours de la réunion du Conseil national d’orientation du campus, leurs publications.
La « Revue africaine de gestion », présentée par son coordonnateur Bachir Wade et éditée par le CREA (Centre de recherches économiques appliquées), a pour ambition d’être « une revue scientifique de référence, ouverte à d’autres partenaires du Nord et du Sud pour favoriser la promotion des enseignants-chercheurs et contribuer au développement et à la diffusion des connaissances en gestion ».
Elle a naturellement pris le relais de l’édition papier de la revue, irrégulière, et dont le contenu éditorial était limité, compte tenu de son coût de production. Deux numéros sont actuellement disponibles sur Internet (http://www.rag.sn/).
L’autre revue, « Sud-langues » a été présentée par ses concepteurs, Modou Ndiaye et Papa Alioune Ndao, de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop qui ont fait remarquer que, grâce à cette revue, on note « une collaboration de plus en plus étroite entre les universitaires africains ».
Ils rassurent aussi quant à la fiabilité académique de ces publications new look. Pour cela, disent-ils, « toutes les garanties sont prises ». En effet, expliquent-ils, ce sont les mêmes mécanismes qui opèrent dans la mise en œuvre des revues électroniques et des revues traditionnelles : le comité de rédaction et le comité scientifique fonctionnent aux mêmes normes que pour les revues classiques. Pour les deux enseignants, le concept de revue électronique est « un passage obligé de la distribution du savoir »(http://www.sudlangues.sn/).
Il n’est pas superflu de souligner aussi, concernant ces publications électroniques, qu’aucune expertise informatique n’est nécessaire pour leur mise en œuvre et pour leur mise à jour. Elle se pratique de manière « dynamique », c’est-à-dire à partir d’une interface web accessible, via un mot de passe, de n’importe quel ordinateur connecté à Internet. La présence d’un webmaster, comme l’a souligné du reste Richard Aubry, directeur du CNF de Dakar, devient ici totalement inutile dans la mesure où la prise en charge des outils d’édition est relativement simple grâce à des programmes de la famille des logiciels libres (ici le programme Spip).
Alain-Just Coly
(Source : Le Soleil 24 juillet 2003)
Voir aussi :
– Les multiples visages du Campus numérique francophone
– Sur le Web, un laboratoire des sciences de la vie et de la terre
– Académie Cisco, incubateurs d’entreprises... Tout n’a pas fonctionné comme prévu
– Plates-formes et revues électroniques : L’Internet au secours de l’éducation