Le Sénégal devrait se doter d’un « ministère transversal’’ en charge de l’économie numérique, en vue de mieux s’adapter à la révolution numérique sur laquelle le pays a pris du retard, a soutenu, mardi, à Dakar, le juriste spécialiste des questions liées aux technologies de l’information et de la communication, Mouhamadou Lo. »Le Sénégal est en retard dans la révolution du numérique, les entreprises de presse n’ont pas su anticiper la révolution numérique, l’université également est très en retard’’ dans ce domaine, a-t-il indiqué.
M. Lô introduisait une conférence publique sur le thème « Les médias dans la tourmente du numérique : régulation ou libre expansion ? », dans le cadre de la quatrième session des cycles de conférences dénommées « Les mardis du numérique ».
Selon lui, « il suffit de voir le nombre de place dans les amphis’’ pour se rendre compte du travail qui reste à faire dans ce domaine pour les universités sénégalaises. Or, ’’il n’est plus obligatoire se mettre dans un amphi pour apprendre », a fait valoir le juriste.
De même, la question de "la fiabilité de l’information sur les réseaux sociaux pose problème au Sénégal’’, la problématique étant de savoir si l’information véhiculée par les réseaux sociaux, dont l’utilisation n’est pas toujours maîtrisée, peut être ’’valablement’’ considérée comme de l’information ou pas.
Le Sénégal, de manière générale, « est en train de subir cette révolution numérique’’, a-t-il estimé, bien que le pays dispose d’un arsenal juridique impactant »sur nos usages, nos pratiques sur Internet et sur les réseaux sociaux".
Le conseiller juridique de l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) a ainsi cité plusieurs articles du Code pénal relatifs aux infractions liées aux technologies de l’information et de la communication.
Il a invité les acteurs à un changement de comportement et à faire la différence entre la liberté d’expression, « en aucun cas menacé au Sénégal, et les dérives du numérique ».
« Il faut que les gens comprennent que comme l’espace terrestre, maritime entre autres, l’espace numérique est aussi régularisé », a ajouté Mouhamadou Lo.
(Source : APS, 12 septembre 2017)