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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Mars 2017 > Transformation digitale en Afrique : Raz-de-marée rouge

Transformation digitale en Afrique : Raz-de-marée rouge

vendredi 31 mars 2017

Economie numérique

De l’installation des infrastructures télécoms à la vente de smartphones, les entreprises technologiques chinoises déploient leur puissance sur toute la chaîne de valeur du secteur des télécoms et de la technologie. La présence de ces entreprises a d’ailleurs été un catalyseur du développement des TIC dans le continent. Ce sont bien elles, qui ont lancé les smartphones à moins de 100 dollars, avant d’être suivies par Samsung ou bientôt Google, démocratisant ainsi Internet et tous les services à distance qu’il peut offrir.

Depuis le début du nouveau millénaire, les entreprises technologiques chinoises sont rapidement passées d’une position de challenger à celle de leader sur le marché africain, et ce en quelques années seulement. Mais il faut dire que, malgré les reproches que l’on puisse formuler, la présence de ces entreprises a été, à plein d’égards, décisive dans le développement rapide des télécommunications sur le continent. Les deux géants chinois, Huawei et ZTE, sont peut-être plus connus par le public grâce aux smartphones qu’elles écoulent sur le marché africain à des volumes phénoménaux, mais c’est leur activité d’opérateurs et de développeurs d’infrastructures télécoms qui a soutenu la croissance du secteur.

Depuis son arrivée sur le continent en 1999, Huawei a su se positionner par rapport à ses concurrents européens et américains auprès des pouvoirs publics africains pour débloquer plusieurs projets de développement. Un des facteurs de succès de Huawei en Afrique dépend fortement de son adaptation à la situation locale. L’offensive chinoise reste la même pour toutes les activités qui ciblent les pouvoirs publics. Pour casser le monopole des entreprises occidentales sur ces marchés, les opérateurs chinois se distinguent en offrant un pack complet, prenant ainsi en considération le déficit budgétaire qui caractérise les finances de la plupart des pays africains. En plus des prix cassés par rapport à ceux de la concurrence, ils fournissent souvent, à travers les banques de leur pays tel qu’Eximbank, le financement des projets. Cette stratégie a permis à Huawei d’aider 18 gouvernements africains à construire des réseaux gouvernementaux dans des pays tels que le Nigeria, le Kenya, l’Ouganda, le Sénégal, l’Angola, la Guinée ou encore le Djibouti. Le géant chinois a également récupéré plusieurs marché d’amélioration de l’infrastructure câblée en Afrique. Ainsi, à travers Huawei Marine Networks, une coentreprise entre Huawei Technologies et Global Marine Systems, opérateur privé basé au Royaume Uni, le dragon a modernisé le câble de fibre utilisé par le West Africa Cable System Consortium. Ce câble de 16.000 kilomètres détenu par 17 transporteurs internationaux de télécommunications d’Afrique et d’Europe, est d’une capacité de 100Gbps. Sa station d’atterrissage en Namibie permet également le transit pour les pays enclavés, comme le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe et le Malawi.

L’agilité en atout

La capacité d’adaptation de Huwaei ne consiste pas uniquement à répondre aux spécificités africaines. Le groupe fait également preuve d’une agilité qui lui a permis d’anticiper les tendances du secteur. En Afrique de l’ouest, il s’est allié, fin 2016, à l’opérateur Orange pour lancer leur Network Operation Centrer (GNOC, ou Centre d’exploitation de réseaux mondiaux). Avec des sites à Dakar, au Sénégal et à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le projet, réalisé et géré par Huawei, fait partie d’un projet quinquennal de services gérés lancé en 2015. La structure censée garantir une qualité de réseau optimale et améliorer les performances opérationnelles, est né d’un important projet de transformation et de mutualisation des réseaux d’Orange en Afrique. Il ne serait pas surprenant que l’opérateur réalise des projets du même type avec d’autres opérateurs télécoms puisqu’une bonne partie de ces derniers ont fait le choix d’externaliser l’exploitation de leurs réseaux, afin d’améliorer leur efficacité opérationnelle.

D’ailleurs, l’alliance entre le chinois et l’opérateur français est appelée à aller plus loin. Les deux entreprises viennent de signer un partenariat pour coopérer sur la 5G et le développement du cloud. Selon les termes de l’accord, les deux sociétés travailleront ensemble sur ces technologies et les cas d’utilisation connexes, afin de favoriser l’innovation 5G sur trois domaines : l’infrastructure, les opérations et le développement des écosystèmes. Huawei et Orange collaboreront sur les technologies clés de 5G, telles que Massive MIMO (Multi-Input Multiple Output), l’implémentation du Cloud du réseau mobile, Network Slicing, etc.

Les entreprises se concentreront également sur des cas spécifiques d’utilisation de la 5G, y compris la Réalité Augmentée, la Couverture Ultra Grande pour l’Afrique, l’efficacité énergétique et la convergence mobile-fixe. Par ailleurs, les chinois restent les premiers sur le marché des liaisons câblées terrestres. Au Kenya, Huawei a remporté l’appel d’offre pour la construction du réseau national de fibre optique. En Angola et en Namibie, il a été sélectionné pour le déploiement des réseaux LTE backhaul. L’entreprise a également été choisie pour déployer la fibre optique au Cameroun et en République démocratique du Congo.

Réduction des coûts au détriment de la qualité ?

Si ces groupes chinois gardent une bonne réputation dans les marchés du continent, il n’en demeure pas moins que quelques reproches se font entendre de plus en plus. Par exemple, au Maroc, où Huawei et ZTE ont décroché la majeure partie des appels d’offre du déploiement de la fibre optique et des prestations d’optimisation et de contrôles, certains spécialistes se plaignent de la politique de réduction des coûts au détriment de la qualité de services. « Après une vague (discrète) de licenciements des ingénieurs marocains, Huawei commence à sous-traiter la quasi-totalité des marchés qu’elle remporte. Dans de nombreux cas, ces prestataires installent ou utilisent un matériel dont la qualité est très discutable et qui n’est pas fait par ces groupes », témoigne un acteur du secteur sous couvert d’anonymat.

« Cela va plus loin dans d’autres pays africains où les cahiers de charges sont si mal rédigés, que l’opérateur se retrouve à réaliser des travaux d’une pauvre qualité, comme en peuvent témoigner les coupures récurrentes de signal. A long terme, cette politique de réduction pourrait coûter cher à ces entreprises puisque la demande d’une couverture télécom de bonne qualité devient de plus en plus insistante », ajoute-t-il.

Transsion, le « petit » fabricant qui bouscule les géants

Parallèlement aux infrastructures, il ne serait exagéré de dire que l’offensive des opérateurs chinois guide une véritable révolution technologique au continent. En démocratisant les smartphones avec des appareils d’entrée de gamme de moins de 50 dollars, les géants chinois ont ouvert les voix d’Internet, de la banque, à travers le mobile banking, ou encore la santé à des millions d’africains.

Le marché qui était complétement acquis à Nokia puis Samsung, a rapidement penché en faveur des opérateurs chinois. Et ce ne sont pas forcément les grandes entreprises chinoises qui raflent la plus grande part du marché. Transsion Holdings Ltd, un « petit » fabricant de smartphones basé à Shenzhen, a rapidement bouleversé l’équilibre des pouvoirs en Afrique, l’une des arènes mobiles les plus prometteuses dans le monde. Au troisième trimestre 2016, Transsion s’est accaparé 40 % du marché africain, selon les données du cabinet Counterpoint Technology Market Research. Son offensive, basé sur un effort sur les prix des appareils, est si bien calculée qu’il s’accapare les trois premières places du podium avec Tecno et intel, deux autres marques de son portefeuille. Au premier semestre de 2016, Transsion a expédié 32,9 millions de combinés vers les marchés mondiaux. En comparaison, Huawei, le troisième plus grand fabricant mondial de smartphones, a expédié près de 25,4 millions d’unités.

Transsion, qui a été l’un des premiers fournisseurs de smartphones chinois à explorer le marché africain, a également construit la première usine sur le continent. Mais cela ne veut pas dire que les géants Huawei ou ZTE sont en dehors de la course. Au Kenya seul, Huwaei a vendu des centaines de milliers de téléphones, s’accaparant une part de marché d’environ 50% ! L’Afrique est, d’ailleurs, l’un des plus importants marchés internationaux de l’entreprise. Les ventes africaines de la marque représentent près d’un septième de ses ventes mondiales totales.

Pour une bonne partie des marqueteurs en Afrique, cette offensive chinoise atteindra son apogée en 2018. L’année est d’ailleurs baptisée pour un nombre d’entre ces spécialistes comme « l’année du mobile ». Dans les plus grandes économies de l’Afrique, elle correspond à la date où le mobile deviendra l’ultime canal pour s’adresser aux consommateurs. Ce qui exige une réadaptation des stratégies commerciales.

Transfert technologique

Il est légitime de se poser la question pour savoir si la politique de ces entreprises permet une absorption du savoir par les pays. A première vue, et à en croire la communication officielle de Huawei, il parait que la réponse est plutôt positive. Huawei dit accorder au transfert de technologie une place importante dans sa stratégie opérationnelle. Dans cette logique, l’opérateur a lancé son programme « seeds for the future » (semences pour le future). Lancé en 2008 dans plus de 40 pays, le programme a bénéficié à plus de 10 000 étudiants de plus de 100 universités.

En Afrique, cette politique RSE a été déployé au Kenya, en Uganda, au Ghana, et au Cameroun avec des partenariats avec des universités locales dans le but de développer les compétences TIC chez les étudiants et les futurs ingénieurs de ces pays à travers des formations spécifiques et des stages en entreprises. Rien qu’au Nigéria, Huwaei, seule, compte actuellement 2.000 employés, dont 70% sont des recrues locales. Etant un groupe qui consacre 10% de ses ressources à la R&D, il dispose actuellement de 36 centres d’innovation conjoints, de 45 centres de formation et de 16 centres de R&D dans le pays. Des chiffres qui font pâlir les autres opérateurs qui dédient ce segment à leurs pays d’origine ou dans des pays déjà avancés. Mais là aussi, certains observateurs estiment que ces investissements n’impliquent pas forcément que les groupes chinois tolèrent l’existence d’un écosystème qui pourrait les concurrencer, à moyen ou à long terme, bien au contraire. Les entreprises chinoises restent, comme toutes leurs semblables, méfiantes quant à l’apparition de nouveaux challengers, qu’ils soient d’Afrique ou d’ailleurs...

Mehdi Lahdidi

(Source : La Tribune Afrique, 31 mars 2017)

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