Pour l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers de l’espace UEMOA
vendredi 21 avril 2017
La facilitation des échanges et la sécurisation des données passe par un processus d’intégration des administrations douanières des pays membres de l’UEMOA à travers l’interconnexion de leurs systèmes informatiques a souligné, jeudi, Pape Ousmane Guèye, directeur général de la douane .
“Ce qui nous intéresse (…), c’est la facilitation des échanges de données sûres sur le commerce transfrontalier, sur le transit, pour une meilleure traçabilité afin de connaître, à la fin de chaque exercice, le volume d’échange” a-t-il dit. Invité de la rédaction de l’APS, M. Guèye a assuré que les experts se réunissent régulièrement et “sont en train de travailler pour que les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina soient intégrés dans le cadre d’une plateforme”.
Il a cependant rappelé que “chaque pays prend en charge son propre système”, précisant qu’”il n’y a pas encore de ligne de crédit dédiée de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest pour financer une intégration ou la création d’un système global”. “Il faut pour la mise en oeuvre de ce projet que chaque pays membre soit au préalable informatisé, ce qui n’est pas encore le cas pour certains pays” a fait remarquer Pape Ousmane Guèye. Aujourd’hui, a-t-il soutenu, “en terme d’informatisation des systèmes douaniers, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont au niveau le plus élevé”.
“Il y a des pays qui viennent de commencer leur informatisation, il faut d’abord les aider à s’équiper, à former des cadres et à aller vers l’intégration du système” a-t-il relevé.
Pape Ousmane Guèye appelle à communiquer pour éviter les tensions avec les populations
Le directeur général des Douanes, Pape Ousmane Guèye a souligné, jeudi, la nécessité de communiquer avec les populations pour éviter les tensions récurrentes qui peuvent souvent conduire à des pertes en vies humaines. “Pour juguler [les tensions], il faut parler aux populations pour arriver à une bonne compréhension de notre mission. Il faut d’abord que les populations comprennent que nous accomplissons une mission de service public”, a-t-il dit. Le directeur général qui était l’invité de la rédaction de l’APS, a ajouté qu’en dehors de la mission de collecte des recettes, les douanes sénégalaises s’activent au quotidien pour le seul intérêt des populations.
M. Guèye a énuméré à ce propos la lutte contre le trafic de drogue, la circulation des médicaments illicites, les produits périmés. “Au quotidien, a-t-il insisté, nous sommes dans les positions pour protéger les populations”. Des tensions entre les populations et les éléments des Douanes se sont traduites récemment par la mort d’un jeune orpailleur à Kédougou (sud-est). Il a souligné que “ce sont des choses que nous regrettons parce que notre mission n’est pas de tirer sur les gens ou de tuer des gens”.
“Notre mission au quotidien, c’est de protéger l’économie, d’être au service des populations. Maintenant, il peut arriver que dans le cas d’une manipulation malheureuse d’une arme qu’il y ait un accident”, a reconnu le directeur général des Douanes.
La douane sénégalaise mise sur le numérique pour un meilleur contrôle des procédures
La douane sénégalaise mise sur le numérique à travers le système “Gaïnde intégral” et le scanner pour se repositionner, améliorer les procédures de contrôle, a indiqué, jeudi, son directeur général, Pape Ousmane Guèye. Le nouveau système “Gaïnde intégral” et le scanner sont des outils informatiques d’aide à la décision, indispensables au contrôle des marchandises et qui permettent d’améliorer les procédures en alliant sécurité et célérité, a soutenu M. Guèye, invité de la rédaction de l’APS.
Pape Ousmane Guèye s’exprimait à quelques jours de l’ouverture, à Dakar, de la 22-e Conférence des directeurs généraux des douanes de la région OMD de l’Afrique de l’ouest et du centre (24-28 avril). “Des outils comme le tamis, un logiciel d’analyse du risque permettent d’identifier, de contrôler mais aussi de sécuriser toute la procédure de pré dédouanement, d’enregistrement, de prise en charge et de traitement des produits” a expliqué le directeur général de la douane.
“Nous contrôlons près de 500 à 600 conteneurs par jour. Devant la difficulté de faire physiquement ce travail, c’est le scanner qui vient en appui et permet de voir l’homogénéité et l’hétérogénéité des produits. Nous sommes en train de mettre des scanners dans certaines brigades pour améliorer les procédures” a rassuré M. Guèye. “Le numérique est notre principal outil de travail et nous sommes au niveau des standards internationaux. Nous n’envions rien aux autres pays car, nous sommes bien placés pour apporter notre expérience” a souligné Pape Ousmane Guèye qui a informé que les produits contrefaits sont aujourd’hui considérés comme des délits douaniers.
(Source : Sud Quotidien, 21 avril 2017)