Plan national du haut débit : le Nigeria en retard sur ses objectifs 2025
mardi 2 septembre 2025
A l’approche de l’échéance 2025 fixée par son Plan national du haut débit, le Nigeria peine à tenir ses promesses. Les résultats stagnent et mettent en lumière les obstacles persistants à la transformation numérique du pays.
Le taux de pénétration du haut débit au Nigeria a décliné pour le deuxième mois consécutif, tombant à 48,01 % en juillet 2025, selon les données de la Nigerian Communications Commission (NCC). Ce recul prolonge une légère baisse observée en juin, après une progression modérée de 48,15 % en avril à 48,81 % en mai. Le nombre de connexions a également diminué, passant de 105,7 millions en juin à environ 104 millions en juillet.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que le Nigeria vise 70 % de pénétration d’ici fin 2025, conformément au Plan national du haut débit 2020–2025 (NBP). Pourtant, même les objectifs intermédiaires ont été manqués : la cible de 50 % à fin 2023 n’a pas été atteinte, avec seulement 44,43 % enregistrés fin 2024.
Les retards sont imputables à plusieurs blocages majeurs, notamment le coût élevé des droits de passage imposés par les gouvernements des États, qui entravent le déploiement des infrastructures. À ce jour, seuls sept États les ont supprimés. Aminu Maida, vice-président exécutif du comité national de coordination de la NCC, a insisté sur la nécessité de réviser les politiques étatiques pour créer un environnement plus favorable aux investissements.
Malgré l’arrivée de la 5G, c’est toujours le réseau 4G qui domine le paysage mobile. En début 2025, près de 49,3 % des abonnements y étaient connectés, contre seulement 3 % pour la 5G. En revanche, l’usage des données explose : en juillet, la consommation a atteint un record de 1,1 million de téraoctets, portée par l’essor des réseaux 4G et 5G.
Lancé en 2020 avec un taux de pénétration de 39,85 %, le plan visant 70 % en cinq ans paraissait ambitieux mais atteignable. À l’approche de l’échéance, le ralentissement et les blocages structurels rendent l’objectif de plus en plus inaccessible.
Ce retard, dans un contexte d’explosion des usages numériques, constitue un défi majeur pour la compétitivité du Nigeria. Pour ne pas manquer le virage de l’économie numérique, le pays devra lever les freins réglementaires et mieux coordonner les actions entre le fédéral et les États. Faute de quoi, la fracture numérique risque de s’accentuer, freinant inclusion, innovation et croissance.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 2 septembre 2025)