Mohamed Dabbour, Dg Millicom Afrique : « Kabirou Mbodji n’a pas respecté le transfert d’argent »
lundi 31 juillet 2017
Le Groupe Millicom a annoncé, ce lundi, avoir rompu le contrat de cession de Tigo Sénégal au Groupe Wari. Et dans la même foulée, Millicom a aussi rendu public la signature d’un accord de cession de sa filiale sénégalaise au consortium composé du Groupe Teyliom Telecom, de Njj et de Sofima. Mohamed Dabbour, Directeur général de Millicom Afrique, a révélé les raisons de la rupture du contrat avec le Groupe de Kabirou Mbodji.
« Wari n’a pas fait le transfert d’argent »
« Pour que la vente soit conclue, il faut qu’il y ait un transfert d’argent. Or, ce transfert n’est pas fait. Conformément au contrat qui nous liait, nous avons le droit de rompre le contrat si le paiement ne se fait pas », a-t-il indiqué face à la presse ce lundi. Et d’ajouter : « Nous avons annoncé ce contrat il y a quelques mois déjà, et depuis le mois de juin, une clause nous a permis de rompre le contrat en l’absence de paiement. Et nous avons, en fonction de cette clause, rompu le contrat », ajoute le patron de Millicom Afrique.
Les 9 mois de la discorde
À Kabirou Mbodji qui dénonce une forfaiture et déclare que son groupe avait une due diligence de 9 mois (une période pour faire un audit de l’entreprise afin de se renseigner sur la santé de l’entreprise et son potentiel avant de conclure l’achat), M. Dabbour répond : « Je voudrais clarifier une chose : le contrat de vente se fait après la due diligence. Donc, la due diligence est un processus par lequel un acheteur potentiel revoit tout le potentiel de l’entreprise qu’il est en train de racheter. Cela se fait avant la signature », dit-il.
Kabirou avait jusqu’au 2 juin
Pape Ndiaye Ka, en charge des relations avec le gouvernement et l’Artp, d’ajouter que Kabirou Mbodj avait jusqu’au 2 juin 2017 pour faire le transfert : « A partir du 2 juin, Millicom pouvait exercer son droit de rompre le contrat. Lui (Ndlr : Kabirou Mbodj), il pouvait attendre septembre. Mais il savait aussi, par rapport au contrat que nous avions signé, qu’à partir du 2 juin, l’une ou l’autre partie, s’il n’y a pas d’engagement financier et de dépôt des fonds, rompt le contrat. Donc Millicom a pris ses responsabilités et a rompu le contrat », indique-t-il.
« Serein » face à d’éventuelles poursuites
Quant à d’éventuelles poursuites judiciaires que pourrait intenter le Groupe Wari, le patron de Millicom Afrique se dit serein : « Nous avons respecté notre contrat donc quoiqu’il arrive nous restons sereins. Il fait ce qu’il veut », a indiqué M. Dabbour. Cependant, il ajoute que la transaction ne sera validée que si l’Etat du Sénégal ne donne pas son accord.
Youssouf Sané
(Source : http://www.seneweb.com/, 31 juillet 2017)