Malgré tout nous ferons entendre notre voix
jeudi 28 février 2002
Dakar 2002 était conçu pour être une étape importante de la préparation du Sommet mondial sur la société de l’information devant se dérouler à Genève en 2003 et à Tunis en 2005. Pour la première fois dans l’histoire des grands sommets organisés par le système des Nations Unies, il devait faire l’objet d’une préparation associant sous une même bannière, les gouvernements, le secteur privé et la société civile, cette dernière étant généralement exclue de ces grands événements. Mais voilà, Dakar 2002 n’aura pas lieu, officiellement pour des raisons de calendriers et officieusement (thèse distillée auprès de certains acteurs) parce qu’OSIRIS n’aurait pas été en mesure de mobiliser les ressources financières nécessaires à l’organisation d’une telle manifestation. En effet, sur la base d’on ne sait quelle logique, OSIRIS, qui à l’origine avait été sollicité pour organiser, avec l’aval et le soutien du gouvernement du Sénégal, cette manifestation décidée par le Secrétariat exécutif du Sommet, se voit aujourd’hui reproché de n’avoir pas trouvé le financement de cet événement majeur dont à plusieurs occasion il avait été affirmé que le budget était assuré. C’est un peu comme si, pour avoir le droit d’être invité à donner son point de vue, la société civile en général et la société civile africaine en particulier se voyaient réclamer un ticket d’entrée, un peu comme on réserve la parole aux actionnaires majoritaires dans les conseils d’administration des grandes firmes multinationales. Nous prenons acte de cette manière de procéder et appelons tous les démembrements de la société civile à en tirer les leçons qu’ils jugeront utiles. En ce qui concerne OSIRIS, loin de nous décourager et de nous laisser désarmés et muets, cette péripétie nous encourage au contraire à nous engager à organiser « quelque chose » pour permettre à la société civile de dire haut et fort que la société de l’Information ne saurait se construire sans le point de vue et la prise en compte des intérêts des citoyens.
Amadou Top
Président d’OSIRIS