OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Avril 2017 > « Les envois de fonds sont trois à quatre fois plus importants que l’aide (…)

« Les envois de fonds sont trois à quatre fois plus importants que l’aide publique au développement »

mercredi 26 avril 2017

Fintech

Ismail Ahmed, fondateur et CEO de WorldRemit, entreprise spécialisée dans l’envoi international d’argent en ligne, se livre à l’exercice des questions réponses avec La Tribune Afrique. Stratégie de développement, sécurisation des transferts, réglementation, données personnelles, dynamique africaine... autant de thématiques cruciales abordées par ce champion de la Fintech.

La Tribune Afrique : Votre entreprise, WorldRemit, vient d’annoncer un partenariat stratégique avec le marocain Wafacash. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette alliance ?

Ismail Ahmed : Nous sommes ravis d’annoncer que nous nous sommes associés à Wafacash au Maroc, car c’est sans nul doute un leader des services financiers et du transfert d’argent dans le pays. Notre entreprise s’est engagée à rendre les transferts d’argent plus sûrs, plus rapides et disponibles à moindre coût. Grâce à ce partenariat, nous permettrons à nos clients d’accéder aux 1 600 points de collecte et de dépôt d’espèces, dont dispose Wafacash à travers le pays.

En fait, il s’agit d’un partenariat très important pour WorldRemit : avec plus de 8 millions de Marocains résidant actuellement à l’étranger, le Maroc est la principale destination des envois de fonds en Afrique du Nord et donc un marché-clé pour nous. Les envois de fonds jouent un rôle crucial dans l’économie marocaine : en 2015, les transferts de fonds vers le Maroc ont atteint 7 milliards de dollars, soit 7 % du PIB du pays, selon la Banque mondiale.

Que représente l’Afrique francophone dans votre business ?

L’Afrique francophone a constitué un marché de destination majeur pour les transferts de fonds depuis le lancement de notre activité. Nous opérons actuellement dans 18 des 21 pays en Afrique, où le français est une langue officielle, et nous avons continué à étoffer nos services dans ces pays. Nous proposons des transferts d’argent internationaux au Sénégal, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Mali, depuis 2011. Le Cameroun, en particulier, est l’un de nos plus grands marchés en Afrique, grâce à notre partenariat avec Express Union, un réseau de distribution très populaire dans le pays. Nous sommes en train de connecter des centaines de banques, agents de transfert d’argent, opérateurs mobiles et systèmes de paiement à travers le monde.

Ayant vécu durant votre jeunesse au Somaliland, vous avez été un témoin direct de l’importance du transfert d’argent. Quel regard portez-vous sur le fait que cette activité devient une force motrice pour la transformation de l’Afrique ?

C’est lorsque nous comprenons l’importance cruciale des transferts d’argent en tant que bouée de sauvetage et comme source de subsistance pour des millions de pauvres en Afrique que nous pouvons réellement promouvoir et soutenir les transferts de fonds. Les envois de fonds sont trois à quatre fois plus importants que l’aide publique au développement. Mais en Occident, nous ne parlons que de programmes d’aide soutenus par les pays donateurs. En 2011, seulement 20 % de l’aide italienne a quitté le pays et peut-être qu’une petite fraction de ces 20 % a pu atteindre les bénéficiaires finaux.

Les envois de fonds sont des transferts personnels qui s’adressent directement aux bénéficiaires finaux. Le passage des envois informels vers les transferts formels, ainsi que la transition vers la numérisation et les économies sans numéraire, contribue à la transformation que nous constatons en Afrique.

Au cours de votre carrière, vous avez été un fonctionnaire d’Etat au niveau international, un lanceur d’alerte qui a dévoilé la corruption de l’ONU, et un entrepreneur. Quelle étape dans ce parcours a été la plus difficile pour vous ?

Devenir un lanceur d’alerte à l’ONU était de loin la plus difficile. Il m’a fallu quatre ans à partir du jour où j’ai présenté ma première communication anonyme, jusqu’au jour où j’ai remporté mon affaire auprès du Comité d’éthique des Nations Unies. Sur ces quatre années, j’ai soumis un dossier de mille pages et j’ai passé plus de temps sur ce cas que sur ma thèse de doctorat à l’Université de Londres. Lorsque j’ai relevé ce défi, on m’a dit que j’avais une meilleure chance de gagner à la loterie que dans le système des Nations Unies.

Comment évaluez-vous l’évolution du cadre réglementaire en Afrique en ce qui concerne la lutte contre les transferts d’argent susceptibles d’être utilisés pour des activités illégales ?

Beaucoup de progrès ont été réalisés pour le renforcement du cadre réglementaire. De nombreux pays africains ont adopté des règlements rigoureux sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, selon les normes internationales de bonnes pratiques, comme l’a souligné le Groupe d’action financière (GAFI, ndlr).

Le succès phénoménal de l’argent mobile en Afrique contribue à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les transactions numériques créent une piste d’audit qui aide les organismes qui veillent sur l’application de la loi, lorsqu’une transaction devient suspecte. Il est également intéressant de noter que les entreprises de télécommunications connaissent souvent mieux leurs clients que les banques.

Dans ce contexte de pression croissante pour les règlements dits « KYC » (Know Your Costomer), que faites-vous à WorldRemit pour vous assurer de la sécurité des transactions et pour suivre vos clients sans porter atteinte à leur vie privée ?

Nos clients soutiennent notre engagement à s’assurer que l’argent sale ne se mélange pas aux envois de fonds des migrants qui travaillent durement. Nous sommes transparents avec nos clients au sujet de l’information que nous devons collecter pour respecter nos obligations réglementaires. La conformité fait partie de notre ADN. Nous avons construit une culture de conformité. Les startups de Fintech considèrent souvent la réglementation comme un coût et commencent à construire leur système de conformité selon ce principe. Nous avons adopté une vision différente et nous avons fortement investi dans la construction d’une plate-forme de conformité performante, depuis les premiers pas de notre activité.

Vous avez réussi à collecter un peu moins de 200 millions de dollars au cours des sept dernières années. Quels seraient vos conseils aux jeunes entrepreneurs africains qui veulent lancer leur propre entreprise dans la Fintech ?

Je pense que beaucoup de personnes ne se rendent pas compte des possibilités offertes dans la Fintech. Mon conseil aux entrepreneurs aspirants en Afrique se résume en quatre points : être ambitieux ; la numérisation et les nouvelles technologies telles que les smartphones créent de nouvelles opportunités ; regardez au-delà de l’horizon - regarder au-delà du marché intérieur immédiat et saisir les opportunités commerciales internationales et panafricaines ; il y a plus d’opportunités qui attendent d’être exploitées en Afrique qu’en Occident. L’on peut énumérer des défis tels que les ressources, mais rappelez-vous que l’esprit d’entreprise est une recherche implacable de l’opportunité tout en faisant plus avec moins ; demandez-vous si vous trouvez vraiment l’opportunité commerciale intrinsèquement intéressante.

Comment voyez-vous l’avenir de la Fintech en Afrique ? Serez-vous en train de vous diversifier et d’aller vers d’autres affaires, comme Wari a fait au Sénégal en achetant l’opérateur mobile Tigo ?

À ce stade, notre objectif est d’étendre nos services existants en Afrique.

Comment voyez-vous l’avenir de WorldRemit ? Dans quelle mesure pensez-vous que l’entreprise peut grandir, et comment envisagez-vous de devenir un champion africain ?

Seulement 6 % environ du marché des versements de 600 milliards de dollars sont en ligne. Nous nous attendons à ce que la part de marché en ligne atteigne 30% à 40% au cours des prochaines années, de sorte qu’il existe une grande opportunité dans le secteur. Nous avons progressé rapidement et nous nous attendons à continuer au même rythme.

Les clients sont aujourd’hui en mesure d’envoyer de l’argent avec WorldRemit de 50 pays et de l’argent peut être livré à 140 pays « récepteurs ». Nous effectuons actuellement plus de 600 000 transactions par mois et les revenus ont atteint 41 millions de livres sterling en 2016, contre 27 millions en 2015.

La convergence des tendances clés, telles que les nouvelles réglementations rigoureuses, les nouvelles technologies et le passage des transferts de l’informel vers le formel, ont créé une opportunité passionnante pour nos entreprises sur ce marché en évolution rapide. En tant qu’entreprise de versement en ligne indépendante, la plus importante et la plus globale, nous prévoyons de capturer une part de marché significative dans l’industrie des transferts de fonds.

(Source : La Tribune Afrique, 26 avril 2017)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2058/2230 Régulation des télécoms
  • 174/2230 Télécentres/Cybercentres
  • 1568/2230 Economie numérique
  • 805/2230 Politique nationale
  • 2230/2230 Fintech
  • 251/2230 Noms de domaine
  • 812/2230 Produits et services
  • 693/2230 Faits divers/Contentieux
  • 360/2230 Nouveau site web
  • 2150/2230 Infrastructures
  • 792/2230 TIC pour l’éducation
  • 90/2230 Recherche
  • 121/2230 Projet
  • 1386/2230 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 869/2230 Sonatel/Orange
  • 788/2230 Licences de télécommunications
  • 132/2230 Sudatel/Expresso
  • 466/2230 Régulation des médias
  • 599/2230 Applications
  • 494/2230 Mouvements sociaux
  • 784/2230 Données personnelles
  • 64/2230 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2230 Mouvement consumériste
  • 179/2230 Médias
  • 322/2230 Appels internationaux entrants
  • 692/2230 Formation
  • 48/2230 Logiciel libre
  • 837/2230 Politiques africaines
  • 407/2230 Fiscalité
  • 83/2230 Art et culture
  • 284/2230 Genre
  • 762/2230 Point de vue
  • 481/2230 Commerce électronique
  • 701/2230 Manifestation
  • 156/2230 Presse en ligne
  • 62/2230 Piratage
  • 102/2230 Téléservices
  • 415/2230 Biométrie/Identité numérique
  • 149/2230 Environnement/Santé
  • 156/2230 Législation/Réglementation
  • 167/2230 Gouvernance
  • 827/2230 Portrait/Entretien
  • 72/2230 Radio
  • 347/2230 TIC pour la santé
  • 135/2230 Propriété intellectuelle
  • 29/2230 Langues/Localisation
  • 503/2230 Médias/Réseaux sociaux
  • 915/2230 Téléphonie
  • 95/2230 Désengagement de l’Etat
  • 484/2230 Internet
  • 58/2230 Collectivités locales
  • 188/2230 Dédouanement électronique
  • 497/2230 Usages et comportements
  • 512/2230 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2230 Audiovisuel
  • 1364/2230 Transformation digitale
  • 191/2230 Affaire Global Voice
  • 75/2230 Géomatique/Géolocalisation
  • 149/2230 Service universel
  • 331/2230 Sentel/Tigo
  • 87/2230 Vie politique
  • 726/2230 Distinction/Nomination
  • 17/2230 Handicapés
  • 336/2230 Enseignement à distance
  • 328/2230 Contenus numériques
  • 293/2230 Gestion de l’ARTP
  • 89/2230 Radios communautaires
  • 798/2230 Qualité de service
  • 212/2230 Privatisation/Libéralisation
  • 69/2230 SMSI
  • 224/2230 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1270/2230 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2230 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2230 Internet des objets
  • 87/2230 Free Sénégal
  • 173/2230 Intelligence artificielle
  • 98/2230 Editorial
  • 8/2230 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous