Différend entre Kabirou Mbodj et Yérim Sow dans l’acquisition de la licence Tigo - L’un déclare défendre les intérêts du Sénégal contre les opérateurs étrangers, l’autre campe sur sa préséance économique.
Tous aux abris !!! Ça va barder. La guerre que se livrent Kabirou Mbodji et Yérim Sow pour obtenir l’acquisition de la licence d’opérateur téléphonique Tigo se déplace à présent sur le volet de la préséance économique de l’un sur l’autre et sur la défense des intérêts du Sénégal contre les supposés intérêts d’opérateurs économiques étrangers.
Les choses se seraient donc décantées, avec la décision de Millicom de faire affaires avec le consortium emmené par Yérim Sow et Xavier Niel, d’ailleurs reçus par le chef de l’état Macky Sall, non pour les adouber, même si ce geste peut être perçu par le boss de Wari comme un cautionnement de leur candidature par les hautes autorités de l’Etat sénégalais.
Par courrier en date du 21 juillet 2017 de la part de la Millicom, qui lui indique par ailleurs vouloir céder Tigo à une autre entité économique, Wari apprend que les dés sont jetés et réagit en annonçant avoir assigné en justice Millicom pour le 13 novembre 2017. Jusque-là rien que du juridique. Mais Kabirou Mbodj, boss de Wari porte le combat sur le terrain du patriotisme économique, révélant et regrettant que des acteurs économiques sénégalais puissent être associés à ce que Wari considère comme une manoeuvre qui va à l’encontre des intérêts sénégalais et africains. Là il vise directement Yérim Sow dont la structure et même le nom sont expurgés du communiqué pour stigmatiser l’opération d’agression économique venue de l’étranger qu’il attribue au consortium Yérim Sow-Xavier Niel-Axian. Ainsi ,fort de ce constat il veut faire passer le boss de Teylium pour un complice, si ce n’est un renégat. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Et puis, s’il fallait parler de patriotisme économique, comment le boss de Wari pouvait-il faire admettre qu’il est un patriote économique alors qu’il délocalise Wari, produit estampillé sénégalais à travers le monde, vers un autre pays, le Togo, dénonçant au passage les malheurs que lui aurait fait subir l’administration de son pays. Est-il bien placé pour dénoncer le manque de patriotisme économique de son concurrent qui a investi dans l’hôtellerie de luxe et d’affaires avec le Radisson Blue, et dans le bâtiment avec Teylium, même s’il a aussi investi à l’étranger. Ainsi, la question qu’on se pose s’il fallait choisir lequel l’Etat devrait-il considérer ?
Jean Pierre Corréa
(Source : L’As, 30 octobre 2017)