Alors que l’Assemblée nationale examine ce lundi 15 septembre un projet de taxation des transactions de mobile money pour financer le Plan de Redressement Économique et Social, l’OPTIC appelle le gouvernement à y renoncer.
Face à la recherche de nouvelles ressources pour soutenir son Plan de Redressement Économique et Social (PRES), l’État du Sénégal envisage une mesure qui suscite déjà de vives réactions. Le gouvernement projette en effet d’imposer fiscalement certaines opérations, notamment celles liées au mobile money. L’Organisation des Professionnels des TIC du Sénégal (OPTIC) exhorte, à travers un communiqué, les autorités à renoncer à cette nouvelle taxe, dont l’examen par l’Assemblée nationale est prévu ce lundi 15 septembre.
L’OPTIC souligne que cette initiative a déjà échoué dans plusieurs pays où elle a été tentée. Selon l’organisation, « les taxations sur les transactions effectuées par les clients en appliquant un pourcentage du montant de ladite transaction sont généralement répercutées sur les tarifs et en définitive supportées par les clients ». Elle ajoute qu ‘ « elles ont conduit, dans les pays où elles ont été appliquées, à un renchérissement du coût de la vie et donc à une perte du pouvoir d’achat ».
L’organisation précise que lorsque les prélèvements fiscaux portent directement sur les revenus ou sur la marge des opérateurs de mobile money, ces derniers sont contraints d’absorber la charge.
« Ce qui a très souvent poussé les opérateurs de mobile money à réduire leur investissement, à adopter une stratégie d’économie de charges, réduisant drastiquement les commissions des distributeurs, allant même jusqu’à supprimer des emplois », révèle l’OPTIC.
Celle-ci estime par ailleurs que « les mesures d’exonérations prévues dans le projet de loi auront un impact négligeable et pourraient donc fortement entraîner un recul significatif de l’usage digital, impacter négativement l’inclusion financière des populations favorisées, fragiliser la position des différents acteurs et entraver la bonne dynamique de ce marché, à un moment où les autorités misent sur la transformation numérique de la société pour booster l’économie ».
Enfin, l’organisation met en garde contre les effets contre productifs d’une telle mesure. Pour celle-ci, cette mesure va faire régresser les recettes au lieu d’avoir une hausse.
« Le mobile money, en pleine expansion au Sénégal, participe activement à l’inclusion financière des populations qui, jusque-là, n’avaient pas accès aux services financiers, et contribue significativement à la croissance économique du pays. La taxation des transactions mobile money entraînerait au final une baisse, plutôt qu’une hausse des recettes fiscales », termine la note des professionnels des TICS.
(Source : Wal Fadjr, 15 septembre 2025)