IA : le Maroc forme ses talents pour un marché de 1,4 milliard $ d’ici 2030
mardi 16 septembre 2025
Les autorités marocaines tablent sur une contribution d’environ 11 milliards de dollars des technologies numériques au PIB national en 2030. Cette projection inclut l’apport attendu de l’intelligence artificielle.
Le gouvernement marocain a signé la semaine dernière un mémorandum d’entente avec l’entreprise française spécialisée en IA générative Mistral AI, visant notamment à collaborer dans le renforcement des compétences locales en intelligence artificielle. Cette initiative intervient alors que le marché national de l’IA est estimé à 1,4 milliard de dollars d’ici 2030, selon l’Agence du développement du digital (ADD).
D’après un communiqué du ministère de la Transition numérique publié le vendredi 12 septembre, le partenariat met l’accent sur la formation, la recherche appliquée et le partage de savoir-faire. « Il encourage l’émergence de startups et de projets industriels fondés sur des solutions d’IA adaptées aux besoins des entreprises marocaines. Il promeut également un usage éthique, inclusif et responsable de l’intelligence artificielle, garantissant la protection des données et la confiance des citoyens », précise le texte.
Dans le cadre de la stratégie « Digital Maroc 2030 », le gouvernement ambitionne de tirer parti du potentiel de l’IA pour accélérer la digitalisation des services publics et privés, tout en renforçant l’écosystème national et en contribuant au développement de l’économie numérique. Pour atteindre ces objectifs, il mise sur l’attraction de nouveaux acteurs internationaux spécialisés dans l’IA, le développement des compétences locales et la mise en place d’une infrastructure robuste et adaptée, assurant une utilisation responsable de cette technologie.
En juillet dernier, lors des Assises nationales de l’IA, les autorités avaient souligné que la formation des acteurs publics et privés aux outils de l’IA constitue un levier essentiel pour tirer pleinement profit des atouts et des opportunités offertes par ces nouvelles technologies. Le même mois, un accord tripartite a été signé pour la création de l’École supérieure d’ingénieurs en transition numérique et intelligence artificielle, ainsi que pour le lancement de formations spécialisées dans ces domaines. Par exemple, le royaume chérifien cible 270 000 emplois numériques et des revenus à l’export digital de 40 milliards de dirhams (4,45 milliards de dollars) en 2030, contre 15,8 milliards de dirhams en 2022.
Il convient toutefois de rappeler que le partenariat envisagé entre les deux parties n’en est qu’au stade de mémorandum d’entente, qui traduit avant tout leur volonté de collaborer. Aucun calendrier ni modalité concrète n’ont encore été précisés. Il faudra donc attendre les développements ultérieurs pour mesurer la portée réelle de cette initiative.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 16 septembre 2025)