Cryptomonnaie et blanchiment de capitaux : Deux entrepreneurs sénégalais dans le viseur de la justice
mercredi 17 septembre 2025
Derrière des enseignes discrètes mais ambitieuses, deux sociétés spécialisées dans la cryptomonnaie semblaient incarner l’avenir numérique du pays : Achats et ventes de bitcoins, transferts de monnaies virtuelles, conseils financiers, voire conversion directe de bitcoins en francs CFA.
Ces deux promoteurs affirmaient bâtir un véritable écosystème d’actifs virtuels au Sénégal. Mais derrière cette vitrine moderne se cache une affaire désormais dans le collimateur de la justice.
La Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a, en effet, ouvert une enquête après avoir constaté des mouvements financiers jugés suspects sur les comptes bancaires de ces deux structures.
Les relevés bancaires font état de dépôts en espèces atteignant parfois 50 millions de FCFA et de virements massifs via des plateformes internationales d’échange de cryptomonnaies, certains dépassant même 70 millions de FCFA. Des montants inhabituels qui, selon la CENTIF ne correspondent pas à des flux financiers classiques dans un secteur encore non encadré par la réglementation nationale.
Mieux, la législation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est claire : la cryptomonnaie n’a pas cours légal. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ne la reconnaît pas comme une monnaie au sens juridique du terme. Donc, les activités exercées par ses deux entrepreneurs s’apparentent à une prestation de services financiers illégale.
Les indices de blanchiment de capitaux paraissent suffisamment solides pour que la CENTIF saisisse l’autorité judiciaire. Les deux entrepreneurs risquent d’être arrêtés des pratiques assimilées à une tentative de légalisation de fonds d’origine douteuse par le biais des monnaies virtuelles.
(Source : Seneweb, 17 septembre 2025)