Afrique de l’Est : Djibouti Telecom et Safaricom renforcent la connectivité sous-marine
mardi 2 septembre 2025
Les câbles sous-marins transportent la grande majorité des données Internet dans le monde. Ils constituent l’épine dorsale des communications numériques à l’échelle mondiale.
Djibouti Telecom, opérateur historique de la région, a révélé cette semaine son intention d’étendre son câble à fibre optique Africa Regional Express 1 (DARE1) à de nouveaux pays de la côte Est du continent. Cette initiative intervient après une série de pannes ayant fragilisé la connectivité régionale ces derniers mois, et coïncide avec les projets de l’opérateur kényan Safaricom, qui prépare le déploiement de sa propre infrastructure internationale avec le soutien de la société technologique américaine Meta.
Mis en service en 2020, le câble DARE1 relie actuellement Djibouti, le Kenya et la Somalie sur une distance d’environ 4800 km. Une extension de 3500 km est prévue pour intégrer la Tanzanie, le Mozambique, Madagascar et l’Afrique du Sud, avec des travaux programmés entre 2026 et 2028.
De son côté, Safaricom a sollicité en janvier une licence auprès de l’Autorité des communications du Kenya pour déployer ses propres câbles sous-marins. Le projet, baptisé « Daraja », consiste en une infrastructure de 4108 km, estimée à 23 millions $, destinée à relier Oman et Mombasa. Sa mise en service est prévue d’ici 2026.
L’Afrique de l’Est compte une dizaine de câbles sous-marins, parmi lesquels EASSy, SEACOM, PEACE, TEAMS et Africa-1. Ces infrastructures restent vulnérables aux incidents, à l’origine de perturbations régulières du réseau. Le 4 mars 2025, le câble PEACE a été sectionné dans la mer Rouge. Quelques mois plus tôt, en mai 2024, les câbles EASSy et SEACOM avaient eux aussi subi des dommages avant d’être réparés trois semaines plus tard. Ces perturbations ont affecté des millions d’utilisateurs, notamment en Tanzanie, au Mozambique, au Malawi, au Burundi, au Rwanda, à Madagascar, aux Comores, en Ouganda, en Somalie et au Kenya.
Une fois mis en service, les nouveaux câbles contribueront à renforcer la redondance du réseau en Afrique de l’Est, en multipliant les routes alternatives pour le trafic Internet. En cas de panne sur un câble existant, le trafic pourra être rerouté automatiquement, réduisant les interruptions pour les particuliers comme pour les entreprises. L’extension du DARE1 reliera davantage de pays de la région, tandis que le câble « Daraja » de Safaricom créera une liaison directe vers Oman, réduisant la dépendance aux câbles existants et améliorant la stabilité du réseau.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 2 septembre 2025)