Affaire du PTN : l’étau se resserre autour de l’Ex Directeur Général, Bassirou Abdoul Bâ
jeudi 18 septembre 2025
D’un simple témoignage à la case de mis en cause, l’ex Directeur général Bassirou Abdoul Bå découvre les ombres d’une affaire judiciaire. Son audition éclaire peu à peu un dossier où l’ancien ministre des Télécommunications, Me Moussa Bocar Thiam, se retrouve de plus en plus au centre des interrogations selon l’Observateur.
Dans les méandres d’un dossier où l’ombre continue de dominer la lumière, l’ancien patron du Parc des technologies numériques de Diamniadio devenu « Sénégal Connect Park », Bassirou Abdoul Ba, a glissé du rôle de témoin à celui de mis en cause, au rythme d’une enquête qui resserre peu à peu ses filets. Présenté hier encore devant le parquet du Pool judiciaire financier, aux côtés de cinq autres personnes impliquées dans ce dossier de marché présumé non exécuté, une accusation que la défense de Amy Samaké continue de contester avec vigueur, il a bénéficié d’un deuxième retour de parquet.
Mais, selon des informations de L’Observateur, son audition a projeté un faisceau de lumière sur une affaire longtemps plongée dans une épaisse opacité, où les pistes semblent désormais converger vers l’ancien ministre des Télécommunications, Moussa Bocar Thiam.
D’après des sources proches du dossier, Bassirou Abdoul Bå apparaît dans cette affaire comme un homme prudent, qui aurait refusé d’emblée d’utiliser des fonds destinés à un autre projet pour honorer le marché aujourdhui au centre de l’affaire.
Ce n’est qu’après l’insistance de son ministre de tutelle, Me Moussa Bocar Thiam, et surtout après lui avoir remis une note écrite de décharge, qu’il aurait finalement accepté de libeller et de remettre les chèques à l’entreprise de Amy Samaké. Les documents attestant de cette décharge figureraient bel et bien dans le dossier, détail qui expliquerait sans doute pourquoi l’ancien directeur général n’a pas été placé en garde à vue, mais directement convoqué puis déféré.
À ses côtés, le responsable administratif et financier du PTN a également été arrêté, sa déposition venant recouper point par point celle de l’ancien DG. Quant à la DAGE du ministère, Hélène Nd H. Diouf, elle a également été interpellée, mais son rôle semble s’estomper au fil des auditions. Elle aurait en effet refusé que les fonds privés, en provenance du Maroc, ayant servi au paiement du marché soient logés au ministère. Une position qu’elle a réaffirmée devant les enquêteurs et qui, selon plusieurs sources, démontre qu’elle n’a été ni actrice en amont ni impliquée en aval de la procédure, ce qui pourrait la mettre hors de cause.
Soupçon de surfacturation
Mais l’ombre s’épaissit avec l’apparition d’un nouveau soupçon : celui d’une surfacturation. Si, selon la défense, le marché d’aménagement de la voirie a effectivement été exécutée, une contre évaluation de l’Ageroute aurait révélé que le coût réel était inférieur aux milliards réellement attribués. Toujours d’après les informations de L’Observateur, le deuxième retour de parquet pourrait s’expliquer par la volonté de laisser aux mis en cause le temps de proposer une caution, comme le prévoit la loi, afin d’éviter un placement sous mandat de dépôt.
Une expertise immobilière, attendue hier soir ou au plus tard aujourdhui, devrait lever le voile. Si elle est acceptée, elle pourrait entrouvrir les portes de liberté provisoire aux personnes incriminées dans ce dossier. En attendant l’audition, désormais très probable, de l’ancien ministre des Télécommunications, régulièrement cité dans le dossier.
(Source : Dakar Actu, 18 septembre 2025)