Journée mondiale des Télécommunications : Promouvoir la croissance par les Ntic
vendredi 28 mai 2004
Dans le cadre de la journée internationale des Télécommunications célébrée ce 17 mai, les acteurs sénégalais du secteur ont conjointement organisé une série de communications axées sur « Télécommunication et développement durable ». Ainsi, les opérateurs comme la Sonatel, Sentel, les organisations de consommateurs et l’Agence de régulation des télécommunications (ART) ont exposé leur vision sur « Ntic et développement durable ».
Les télécommunications constituent « le baromètre de développement d’un pays pour la compétitivité globale de son économie ». Ces propos de M. Joseph Ndong, le ministre des Postes et Télécommunications, illustrent le rôle stratégique des nouvelles technologies de l’Information et de la communication (Ntic) dans tout schéma de développement. Pour faire des télécommunications un modèle de développement durable, l’ART, représentant l’Etat sénégalais a donné son point de vue sur la thématique de l’Union internationale des Télécommunications (UIT). De l’avis de Thierno Mohamadou Ly, directeur de la réglementation et des Contentieux à l’ART, le développement durable dans le domaine de télécommunications est un objectif commun du législateur ( avec le code des télécommun ications) et de l’Exécutif ( avec la lettre de politique de développement du secteur). Le développement durable selon la définition de la Commission mondiale sur l’environnement, répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Par ailleurs, l’expression « développement durable » qualifie le plus souvent un développement respectant simultanément les trois critères de finalité sociale, de prudence écologique et d’efficacité économique selon une définition de l’AEDEV ( Association e-développement).
M. Ly souligne que pour un développement durable, il faut que les Tic puissent contribuer à la lutte contre la pauvreté, à la précarité à travers les domaines clés que sont la santé, l’éducation et la bonne gouvernance ( e-santé, e-éducation, e-gouvernement). En outre, les Tic doivent permettre à chacun d’être un citoyen à part entière de la société de l’information et de réduire la facture numérique a révélé M. Ly. Il s’y ajoute que la protection de l’environnement est une condition essentielle du développement. A ce sujet, l’ART précise que l’accent doit être mis sur la prévention des risques sanitaires liés à l’exposition des populations aux fréquences radioélectriques. Pour atteindre ces objectifs, l’ART mise sur le développement du Service Universel avec l’af fectation de ses excédents budgétaires au compte du Service universel, à la formation , à la recherche et à la promotion des nouvelles technologies de l’information. L’Agence compte par la régulation, renforcer les capacités des collectivités locales là où le niveau d’intérêt pour l’initiative privée est insuffisant et contribuer à un meilleur aménagement du territoire. Dans le même sillage, Joseph Ndong annonce que la « démocratisation » du téléphone constitue le passage obligé pour chaque pays de « prendre le raccourci du développement ». Ce développement nécessite l’utilisation des Tic dans tous les domaines selon les explications du professeur M. Ibrahima Sylla de l’Ecole supérieure multinationale des Télécommunications (ESMT). A titre comparatif, M. Sylla révèle qu’en Afrique, on a un utilisateur Internet pour 200 personnes, alors que la moyenne mondiale est un utilisateur pour 15 personnes. Les Tic selon M. Sylla peuvent contribuer à la réduction de la pauvreté en permettant à des couches défavorisées de la population et à des zones enclavées à participer à la société de l’information ; pour les médecins d’établir des diagnostics à distance. Le professeur Sylla annonce que les entreprises commerciales peuvent devenir plus compétitives, grâce à une information commerciale à jour et précise et de réduire les coûts de transport. Mais le plus important, note le professeur Sylla se situe sur le plan de la sécurité alimentaire. Les Tic permettent la mise en place de systèmes informatiques de suivi des résultats du marché et d’évaluer ses défaillances, le suivi des ressources en eau et des terres et le stockage des produits alimentaires. La commercialisation est plus rentable par le biais des réseaux d’information et de télécommunication.
Sur un autre registre, M. Sylla révèle que des systèmes d’alerte rapide par télédétection et satellite, peuvent permettre aux gouvernements et aux organismes internationaux d’anticiper sur les problèmes et d’apporter des réponses plus efficaces en cas de besoin.
Sady NDIAYE
(Source : Le Journal de l’Economie, 24 mai 2004)
L’Union nationale des exploitants de télécentres et téleservices du Sénégal (Unetts) n’a pas été en reste lors de cette journée des Télécom. L’Union représente 33% de chiffre d’affaires de la Sonatel avec 15.000 télécentres en 2003 et 30.000 emplois pour le secteur a annoncé M. Bassirou Cissé le président de l’Union. Ce dernier pense qu’il faut une série de mesures pour un développement durable des télécentres au Sénégal. Il s’agit selon M. Cissé de l’assainissement du secteur avec une protection de l’unité téléphonique, la promotion de l’Internet, d’une et surtout une libéralisation des télécommunications au Sénégal.
Toutes ces questions et possibilités qu’offrent les Ntic dépendent des contours de la libéralisation du téléphone fixe prévu en juillet 2004 dans notre pays.