Journée internationale de l’accès à l’information : Plaidoyer pour l’adoption d’une loi sur le droit de savoir
vendredi 29 septembre 2017
La Journée internationale de l’accès à l’Information a été célébrée, hier, à Dakar. Organisée par l’Ong Article 19, en partenariat avec le gouvernement du Sénégal et l’Ambassade de France, cette rencontre a pour but de renforcer le plaidoyer pour l’adoption d’une loi portant sur l’accès à l’information au Sénégal.
L’accès à l’information est un droit fondamental consacré par de nombreux instruments universels. Au Sénégal, l’absence d’une loi sur l’accès à l’information dans le dispositif législatif a poussé la société civile à mener un combat et des plaidoyers pour son adoption. C’est en ce sens que, l’Ong Article 19 Afrique de l’ouest a organisé cet atelier en vue de parvenir à l’adoption d’une loi consensuelle sur l’accès à l’information et de sensibiliser, par la même occasion, sur les enjeux du Partenariat pour un gouvernement ouvert (Pgo).
Selon la Directrice régionale d’Article 19, Fatou Jagne Senghor, cette journée internationale de l’accès à l’information organisée par sa structure, à l’instar des autres organisations, est une occasion, pour elle, de mener un plaidoyer fort auprès des acteurs étatiques et non étatiques à la réflexion sur les enjeux de l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information. A l’en croire, beaucoup de pays de la Cedeao ont adopté des lois sur l’accès à l’information qui est un outil primordial pour renforcer la démocratie mais aussi la gouvernance. « Nous attendons du Sénégal la finalisation et l’adoption, enfin, du projet de loi qui est en cours, le plus tôt possible, pour que notre pays soit doté d’un mécanisme fort sur l’accès à l’information qui permettra aux citoyens d’accéder plus facilement à l’information d’intérêt public. Mais aussi permettre au gouvernement d’avoir plus de visibilité sur ses actions et de renforcer ses relations de confiance avec les citoyens », argue Fatou Jagne Senghor.
Loi sur l’accès à l’information
De même, souligne la Directrice régionale de Article 19 que le Sénégal est éligible pour le Pgo (Partenariat pour un gouvernement ouvert). « De ce fait, nous encourageons le Sénégal à rejoindre ce mécanisme. C’est un mécanisme qui, associé à la loi sur l’accès à l’information, permettrait de juguler tous les problèmes que l’on rencontre dans l’accès à l’information officielle qui n’était pas donné à temps », dit-elle.
Délivrant le message de la Directrice générale de l’Unesco, Sasha Rubel Diamanka, conseillère régionale communication et information, Unesco Afrique de l’ouest, indique que l’accès à l’information est indispensable pour bâtir des sociétés du savoir plus inclusives et plus durables.
« L’accès à l’information joue un rôle important dans la réalisation du programme de développement durable à l’horizon 2030 », informe-t-elle. Toutefois, fait-elle savoir, être informé commence par l’engagement des gouvernements à élaborer, à adopter et à appliquer des politiques et des lois relatives au droit de l’information. Pour ce faire, des mécanismes de mise en œuvre efficace et une culture de transparence sont nécessaires au sein de toutes les institutions.
« En outre, les citoyens doivent être dotés des compétences nécessaires à la réflexion, la critique et la maîtrise du numérique pour avoir accès à l’information », souligne Sasha Rubel Diamanka. Précisant que l’Unesco invite tous les gouvernements à mettre à profit le potentiel de technologie de l’information et de la communication pour contribuer à atteindre l’objectif de développement durable 4, relatif à l’éducation.
Présidant les activités de cette journée, le conseiller technique du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Moustapha Ka, rassure que la loi sur l’accès à l’information est une activité inscrite dans le programme du gouvernement et dans les agendas des ministères de l’information et de la justice. « Je me ferai le devoir de rendre compte de l’urgence et de l’importance de l’adoption d’un texte sur le droit de savoir pour accroître la transparence dans la vie publique, satisfaire un droit fondamental des droits de l’homme et mieux répondre aux évaluations périodiques et à la soumission des rapports juridiques », dit-il.
Maguette Guèye Diédhiou
(Source : Le Soleil, 29 septembre 2017)