Internet : un opérateur nigérian veut étendre son câble sous-marin à la Côte d’Ivoire
jeudi 31 août 2017
Fournisseur de connectivité et de solutions de centre de données basé au Nigéria, MainOne souhaite étendre son câble sous-marin à la Côte d’Ivoire, afin de dynamiser le trafic régional et faire baisser le coût d’accès à Internet. C’est du moins ce qu’a déclaré la PDG de MainOne, Funke Opeke, partageant la stratégie de l’entreprise en ce qui concerne le renforcement de l’intégration régionale et la transformation numérique de l’Afrique de l’Ouest.
Opportunités d’interconnexion
Dans son discours lors du Forum africain sur l’appairage et l’interconnexion (AfPIF) qui vient de s’achever à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Mme Opeke a expliqué qu’un accès sous-marin aux centres de données de MainOne, situés à Lagos et Accra, va favoriser l’interconnexion des principaux opérateurs de la sous-région. Toute chose qui permettra aux fournisseurs de contenus et aux opérateurs OTT (Over-The-Top) qui adressent les services voix, données, SMS, VoD, d’offrir plus facilement leurs services d’hébergement et de servir les données localement. Sans que celles-ci ne transitent, comme c’est le cas actuellement, par l’Europe, l’Amérique ou même l’Asie, « avant d’atteindre le destinataire qui peut être, par exemple, une banque au coin de la rue de l’expéditeur ». Selon elle, les échanges de trafic domiciliés localement vont entraîner « une réduction significative des coûts et une amélioration du rendement ».
Davantage de trafic local
« L’Afrique doit retenir davantage de trafic local sur le continent afin de retirer davantage de valeur à l’Internet », a déclaré la PDG de MainOne aux experts du secteur réunis dans la capitale ivoirienne à l’initiative de l’Internet Society. Poursuivant, elle a fait observer que la mise en place d’un trafic local « est possible en se basant sur des Points d’échange Internet solides et sur un accès à travers des points d’interconnexion locaux et des centres de données locaux qui offrent une plate-forme à différents réseaux pour une interconnexion directe avec d’autres opérateurs et pour l’échange de trafic, garantissant ainsi des coûts de bande passante plus faibles, un accès plus rapide à davantage de fournisseurs de contenus et d’opérateurs et une baisse du temps de latence pour les marchés locaux ».
A l’instar des pays africains, 80 % du trafic Internet du Nigéria est acheminé vers l’étranger, ce qui « implique des coûts de transport élevés et une augmentation du temps de latence du service », a constaté avec regret Mme Opeke, qui annonce l’ouverture prochaine d’un nouveau centre de données de MainOne à Sagamu au Nigéria.
Anselme Akéko
(Source : CIO Mag, 31 août 2017)