Internet des objets : tant de promesses que d’obstacles pour l’Afrique
vendredi 28 juillet 2017
L’internet des objets (IoT) occupe une place de plus en plus grandissante dans les débats technologiques en Afrique. Le CTIC Dakar n’a pas dérogé à la règle en abordant le sujet lors de sa rencontre mensuelle dédiée à l’actualité du secteur et organisée ce jeudi dans ses locaux. Pour la directrice, c’est une problématique essentielle pour le continent et l’incubateur s’y est déjà engagé. Régina Mbodje souligne que son équipe fait partie d’un consortium mis en place « pour soulager les populations qui vivent en milieu rural ». Elle révèle d’ailleurs que deux programmes-pilotes ont été lancés dernièrement au Sénégal et au Ghana dans le dessein de « voir comment les bénéficiaires de ces technologies vont réagir et quel impact les technologies en question auront sur les populations ». A la clé, ce programme qui cible les agriculteurs, les fermiers et les éleveurs pourrait être élargi à d’autres acteurs, à en croire Madame Mbodje. Démarré en février 2015, le programme financé par l’Union Européenne devrait donner des résultats en février 2018.
Un avenir pour l’IoT en Afrique
Les objets connectés, on le sait, pourraient révolutionner bien des secteurs en Afrique. Il s’agit moins d’une technologie que de tout un écosystème de produits et de services qui offrent des perspectives très excitantes. Comme le démontrait une étude publiée par McKinsey, l’IoT a de beaux jours devant lui en Afrique avec la pénétration d’internet qui va tripler d’ici 2025 sur le continent pour dépasser les 50%, ce qui représente 600 millions d’internautes réguliers. Le rapport indique que l’internet des objets pourrait avoir un potentiel important dans nos pays puisque ils sont susceptibles de représenter 40 % de la valeur du marché des IoT d’ici 2020. On voit alors à quel point, il ne serait pas erroné d’investir dans ce domaine étant donné que le Smartphone qui constitue le moteur de ce type de technologie est très développé en Afrique sans compter que, selon les spécialistes, plus de la moitié de la croissance de la population mondiale sur 33 ans pourrait venir du continent.
La révolution en marche dans plusieurs domaines
Les promesses de changement dans plusieurs secteurs en Afrique sont devenues réelles. C’est le cas à Nairobi, au Kenya où les feux de signalisation connectés participent à la régulation de la circulation. Et pendant ce temps, en Afrique du Sud, les autorités ont recours à des applications connectées d’analyse ADN et d’imagerie satellite pour surveiller et préserver la faune. En dehors de la santé où les bracelets et autres montres connectées font bouger les lignes avec un diagnostic qui se voit de plus en plus facilité, c’est l’agriculture qui semble enregistrer le plus de performances spectaculaires. Etant donné que c’est le secteur prioritaire en Afrique pour nourrir la population, plusieurs dispositifs ont été mis à jour pour une meilleure exploitation du sol. Non seulement, l’innovation permet de contourner la mécanisation de l’activité, donc, la préservation de la nature, mais allège surtout les travaux champêtres pour les agriculteurs. C’est le cas des robots chargés dans certaines parties du monde d’assurer le désherbage, le binage et parfois l’ensemencement comme avec le robot « Oz » mis au point par Naio Technologies basé en France et qui peut désherber grâce à un système de navigation et d’orientation embarqué.
Bluetooth Aquatunes
Mais pour que l’Afrique profite pleinement des avantages de l’internet des objets, il faut faire face au coût d’implantation de la technologie encore très élevé, sans compter le fait que le continent est obligé de compter sur l’extérieur pour ce qui est des investissements. Aussi, l’IoT est encore inconnu de beaucoup, d’où la nécessité de sensibiliser davantage les populations. C’est ce qu’il faut faire avec par exemple les enceintes haute qualité Bluetooth Aquatunes. En dépit du confort qu’offre cet outil en le branchant dans ses toilettes pour écouter la musique de son choix sous la douche, beaucoup ne savent pas encore ce que cela veut dire. La musique devient plus accessible sans pour autant qu’il soit besoin de s’encombrer de tout un ensemble d’appareils pour s’égayer les oreilles. Malheureusement, ils sont très nombreux à ignorer ces facilités que procure l’internet des objets. Parce qu’il faut le souligner, c’est une technologie qui nous est venue de loin. Donc, cela demande forcément une éducation, plus qu’une formation à son usage.
(Source : CIO Mag, 28 juillet 2017)