Le Sénégal a désormais son point d’échange Internet (IXP), le pays accède ainsi à la souveraineté numérique. SENIX (Sénégal Internet Exchange), est l’organe de gouvernance chargé de réguler les échanges directs du trafic Internet entre les fournisseurs d’accès et de services Internet au Sénégal. Une réponse à l’appel lancé à la grande messe africaine du peering et de l’interconnexion qui s’est récemment tenue à Abidjan.
Avec la création de ce point d’échange internet le gouvernement sénégalais répond à une revendication des organisations sénégalaises de la société civile spécialisées dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), vieille d’une dizaine d’années. L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) avait introduit la création d’un IXP en 2007 pour résoudre les problèmes de connectivité. Le nouveau centre de routage du trafic national devrait améliorer la qualité de la connexion Internet au Sénégal à travers l’optimisation de la bande passante. En pratique en effet, c’est 100 Mo de bande passante économisés en réduisant l’utilisation du trafic international.
Le nouveau dispositif permettra également la réduction du coût d’accès à Internet pour les consommateurs et favorisera l’émergence de l’économie numérique.
Le Sénégal dispose désormais de son internet local ce qui constitue un gage de souveraineté numérique pour impulser un développement maîtrisé du secteur. Déjà six opérateurs de réseau ont commencé à échanger du trafic Internet via l’IPX. Il s’agit d’Orange, Expresso, l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE), Arc Informatique, Senix et Tigo.
Le Sénégal rejoint le cercle des pays disposant de leur IXP grâce à un programme d’accompagnement de Internet Society après l ‘Afrique du Sud qui compte une quarantaine d’IXP, la Namibie, le Burundi, le Swaziland, la Gambie, le Gabon et les Seychelles tous dotés de l’outil depuis 2015.
(Source : Média Entreprises, 30 août 2017)