Entreprenariat féminin : La commune de Yeumbeul dotée d’une maison digitale
jeudi 21 décembre 2017
La première maison digitale, dans la commune de Yeumbeul, en banlieue dakaroise, équipée par la Fondation Sonatel, a été inaugurée hier, afin d’encourager l’insertion sociale et professionnelle des femmes en difficulté.
Au total, 40 filles et femmes déscolarisées âgées de 16 à 25 ans de la commune de Yeumbeul, en banlieue dakaroise, seront formées à l’utilisation d’outils numériques appliqués à la bureautique, à la gestion de projets et à l’entreprenariat. Ceci, grâce à la maison digitale équipée par la Fondation Sonatel et inaugurée hier. ‘’La fondation est convaincue qu’en accompagnant les femmes dans un domaine aussi important qu’est celui de la formation et en s’appuyant sur le numérique, il est possible de transformer leurs conditions de vie, de manière structurelle, et de contribuer à leur autonomisation. C’est ainsi qu’est né le concept de maison digitale’’, explique l’administratrice de la Fondation Sonatel Aminata Fall Sidibé. Une manière à eux, selon Mme Sidibé, de ‘’contribuer’’ à l’éducation et à la formation des filles et des femmes.
En réalité, ceci constitue, pour l’administratrice de la fondation, un ‘’véritable levier de développement’’. ‘’En effet, la situation actuelle le justifie et les statistiques sont alarmantes. Dans les pays sous-développés, un jeune sur 8 ne sait pas lire et seulement 43 % des filles âgées de 12 à 18 ans vont au secondaire. Face à cette réalité, l’heure est à l’action. Agir pour faire de nos jeunes des citoyens préparés à prendre la relève, prêts à faire face aux nombreux défis qui sont inhérents à la mondialisation. Des citoyens tout simplement dignes’’, a renchéri Mme Sidibé. Car, estime-t-elle, l’autonomie contribue à ‘’préserver la dignité’’ chez l’être humain. Certes, l’éducation est un droit pour tous et doit être donnée à tous, mais Mme Sidibé soutient qu’on doit fournir plus d’efforts pour les filles et les femmes. ‘’Et le numérique est devenu, de nos jours, incontournable. Il doit être un levier d’inclusion pour tous’’, dit-elle.
Pour sa part, le directeur national de l’association Staesen, El Hadj Daouda Diagne, Coordonnateur du projet, a indiqué qu’ils œuvrent pour que leurs ‘’nièces et sœurs ne soient pas des analphabètes du numérique’’. Un secteur dans lequel la femme reste toujours sous-représentée. ‘’Cette maison digitale, où les filles et les femmes vont être initiées à l’usage d’outils numériques pour se perfectionner ensuite à la bureautique qui sera appliquée à la gestion des projets et à l’entreprenariat, n’aurait pas vu le jour sans l’engagement et la détermination de femmes’’, témoigne-t-il. M. Diagne précise que l’accès à cette maison digitale est ouvert à toutes les filles et femmes de la périphérie, mais répondant aux critères et conditions de sélection. Une des pionnières du projet, Salimata Kane, renseigne que la fondation leur a donné ‘’l’opportunité de renforcer leur expérience’’ dans le domaine virtuel et technologique. ‘’Elle nous permettra d’être, en fin de formation, des femmes autonomes’’, se réjouit-elle.
Mariama Diémé
(Source : L’enquête, 21 décembre 2017)