Difficulté sur l’acquisition de Tigo : Wari assigne Millicom en justice
samedi 28 octobre 2017
Le groupe Wari entend se battre pour boucler l’acquisition de Tigo, la filiale sénégalaise de Millicom. Ayant reçu une fin de non recevoir le 25 octobre 2017 de la part de la Millicom, qui indique, par ailleurs, vouloir céder Tigo à une autre entité économique, Wari annonce avoir assigné en justice, ce jour, Millicom pour le 13 novembre 2017.
L’acquisition de Tigo par Wari qui était considérée comme une prouesse du secteur privé sénégalais risque de se terminer au tribunal. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le Groupe Wari annone avoir assigné en justice, ce jour, Millicom pour le 13 novembre 2017. Rappelant la procédure, « Wari annonce avoir notifié par courrier officiel, le 18 octobre 2017, à Millicom, sa disponibilité pour effectuer, à compter de cette date, le paiement intégral de la transaction pour l’acquisition de l’opérateur de téléphonie Tigo, et ce, conformément au contrat de vente conclu le 2 février 2017 qui lie les deux groupes et que Millicom avait publiquement et officiellement annoncé par voie de communiqué de presse ». Toutefois, poursuit le communiqué, « ayant reçu une fin de non recevoir par courrier en date du 25 octobre 2017 de la part de la Millicom, qui indique par ailleurs vouloir céder Tigo à une autre entité économique, Wari annonce avoir assigné en justice, ce jour, Millicom pour le 13 novembre 2017 ».
Avis indépendant
Le groupe Wari indique qu’il a respecté tous ses engagements dans cette acquisition du deuxième opérateur sénégalais de téléphonie, en payant le deposit initial en février, en conduisant et en finançant depuis une due diligence contractuelle prévue sur une durée de neuf mois (étude de tous les aspects commerciaux, légaux, financiers et techniques de Tigo). Wari rappelle également que la date butoir pour effectuer le paiement intégral est le 2 novembre 2017 et que Millicom ne pouvait donc se prévaloir de la date du 2 juin 2017, qui ne constituait qu’une étape transitoire dans la mobilisation du financement, pour résilier unilatéralement et brutalement le contrat de vente signé.
Dans ladite diligence, Wari apprend qu’il « s’est attaché les conseils de Vodafone, leader mondial de la téléphonie, pour un avis indépendant. Aux côtés de ses partenaires techniques et financiers, Wari maintient donc sa volonté de respecter les délais et les process sur lesquels l’accord de vente avait été conclu ». « Wari dénonce, une nouvelle fois, l’attitude du consortium composé de NJJ de Xavier Niel (Free) et de Sofima (Axian Group d’Hassan Hiridjee) qui, à plusieurs reprises, a tenté de faire échouer cette acquisition par Wari. Après la signature de l’accord en février, le consortium concurrent a notamment proposé à Wari d’être le partenaire technique, mais avec une offre à Millicom revue à la baisse et seulement entre 5 % et 10 % des parts sociales pour Wari. Par patriotisme, Wari a catégoriquement refusé cette offre », lit-on sur le document. Les responsables de Wari indiquent qu’il est regrettable que des acteurs économiques sénégalais puissent être associés à ce que Wari considère comme une manœuvre qui va à l’encontre des intérêts sénégalais et africains.
Wari appelle aussi au sens des responsabilités de toutes les parties, notamment les actionnaires de Millicom et ajoute que l’acquisition d’un opérateur de téléphonie mobile, au Sénégal comme ailleurs, ne peut être effectuée sans l’aval des autorités en charge de l’attribution des licences et de la régulation de ce secteur. « Le 1er août, par décret présidentiel, les autorités sénégalaises ont approuvé la cession à Wari de la licence de téléphonie opérée par Tigo », précise le communiqué en définitive.
Oumar Kandé
(Source : Le Soleil, 28 octobre 2017)