Développement de l’économie numérique : Quant l’Etat désavantage le privé national
lundi 30 janvier 2017
« L’Etat sénégalais fait pour son peuple sans ses fils, en octroyant les gros marchés numériques aux étrangers, alors que la compétence nationale est là ». Antoine Ngom, président de l’Organisation des professionnelles des technologies de l’information et de la communication (Optic) qui qualifie ainsi la politique du gouvernement en matière d’économie numérique. Il s’exprimait vendredi dernier lors d’une conférence de presse, en prélude à la deuxième édition du Salon international des professionnelles de l’économie numérique (Sipen), prévu les 21 et 22 février prochains, Dakar.
S’il y a un secteur potentiellement inestimable, aux enjeux socioéconomique stratégique et sécuritaire, en ce 21e siècle, c’est sans doute celui de l’économie numérique. Tous les Etats avertis y déploient de gros investissements parce que considérant le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic) comme priorité des priorités. Au Sénégal, l’Etat s’y investie en solo, en écartant les professionnelles des Tic des grands projets numériques. Pour preuve, « l’octroi du marché des cartes d’identité biométriques à l’entreprise malaisienne Iris », continue de dénoncer vigoureusement le président de l’Organisation des professionnelles des technologies de l’information et de la communication (Optic).
Selon lui, « les entreprises sénégalaises ont la compétence pour réaliser les cartes d’identité biométriques, les permis de conduire et passeports numériques, bref tout ce qui est document de sécurité. Elles ont l’expertise et le font dans d’autres pays... ». Ainsi, ajoute le président Antoine Ngom, « c’est une question hautement stratégique de promotion de l’économie numérique, de souveraineté, et de sécurité des données étatiques », a-t-il fait remarquer vendredi dernier lors d’une conférence de presse, en prélude à la deuxième édition du Salon international des professionnelles de l’économie numérique (Sipen), prévu les 21 et 22 février prochains, Dakar.
A ces rencontres du numérique, il fera noter qu’ils n’ont bénéficié d’« aucun appui financier du gouvernement pour donner un cadre attrayant aux milliers de participants inscrits ». Cette deuxième édition a pour thématique : « Le numérique, vecteur de développement et d’intégration économique et social ». Cette rencontre se veut « un cadre de rencontres professionnelles entre entreprises du secteur du numérique, pour nouer des partenariats, proposer leurs solutions aux autres secteurs de l’économie, et regrouper des experts sur des thématiques importantes du numérique », souligne M. Ngom.
A l’en croire, « pendant deux jours, le salon accueillera des décideurs du secteur du numérique, des experts internationaux, des chefs de projets IT venus des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et du monde ». A ceux-là, il faut ajouter « plus de 5 exposants, plus de 500 entreprises et plus de 5000 visiteurs » qui sont ainsi attendus, annonce-t-il.
Jean Pierre Malou
(Source : Sud Quotidien, 30 janvier 2017)