OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Juin 2017 > Deux ans après le passage vers le numérique : Le faible signal de la TNT

Deux ans après le passage vers le numérique : Le faible signal de la TNT

mardi 20 juin 2017

Télévision/Radio numérique terrestre

La TNT a soufflé ses deux bougies au Sénégal il y a trois jours. Si la couverture du territoire en matière d’infrastructure est satisfaisante, la commercialisation des décodeurs elle, reste un véritable fiasco pour le moment. Il s’y ajoute les problèmes de réception des chaînes. Mais la situation est sur le point d’être décantée, assure-t-on, grâce à l’intervention du chef de l’Etat.

Le 17 juin 2015, le Sénégal entrait dans l’ère de la Télévision numérique terrestre (TNT). La retransmission en direct depuis le palais de la République, avec un Président Macky Sall télécommande à la main, avait même donné un cachet particulier à la cérémonie qui a été présentée par les autorités comme un évènement grandiose. Aujourd’hui, 20 juin 2017, cela fait deux ans et trois jours que le processus a été lancé. De quoi se pencher sur les réalisations faites depuis lors. À ce jour, selon Mamadou Baal, membre du Comité national de transition de l’analogique vers le numérique (Contan), le Sénégal est le seul pays d’Afrique francophone à côté du Maroc à être dans le numérique. Le pays fait actuellement du simulcast, c’est-à-dire qu’il allie diffusion à la fois en analogique et en numérique. Et que le jour où l’infrastructure et les équipements seront prêts dans une région, le Contan peut décider de couper le signal analogique pour un basculement définitif vers le numérique.

Il en sera ainsi région par région, jusqu’à ce que le territoire national soit couvert. D’après cet ancien de la RTS, il n’y a aucune raison de se précipiter, puisque les voisins du Sénégal n’ont même pas démarré.

N’empêche, il faut bien admettre que pour le moment, le pays est bien loin de réunir les conditions qui lui permettent de tourner le dos à l’ancienne technologie. Le marché du TNT remporté par un privé national, en l’occurrence Excaf télécom, connaît quelques difficultés pour le moment, particulièrement dans la distribution des décodeurs. Mamadou Baal le reconnaît d’ailleurs. ‘’Le seul problème que nous avons, c’est que nous n’avons pas suffisamment de décodeurs. Si on en avait suffisamment, on aurait commencé le basculement région par région’’, soutient-il.

Dans un document qu’Excaf nous a fait parvenir, après qu’on a interpellé le PGD du groupe Sidy Diagne, il est mentionné que sur les 865 000 décodeurs à acquérir (pour un coût total de 21 625 000 000 F Cfa), la moitié a été déjà vendue. ‘’A ce jour, nous avons pu acquérir, sur fonds propres, un parc de 423 350 décodeurs déjà mis en vente auprès des populations’’, lit-on dans le document. Qu’en est-il du reste ? Il ne saurait tarder, si l’on se fie à M. Baal. D’après cet interlocuteur, le retard noté dans la distribution des décodeurs est dû à un problème de liquidité de la part du prestataire. Mais que la situation est aujourd’hui décantée, suite à l’intervention du président de la République, Macky Sall. ‘’Grâce à l’Etat, la société Excaf pourra avoir suffisamment de décodeurs d’ici la fin de l’année. Il y avait un problème de trésorerie ; maintenant, il y a une garantie du Fongip. Quand le directeur général Sidy Diagne a expliqué son problème au chef de l’Etat, il a décidé que le Fongip va garantir toutes les importations de décodeurs que Excaf fera’’, explique-t-il.

Reste maintenant à voir le prix des décodeurs. En fait, il a été dit que le prix homologué est de 10 000 F Cfa. Mais sur le terrain, le consommateur se rend compte que l’unité est cédée à un prix supérieur. ‘’Quand j’ai été à Excaf, on m’a dit que le décodeur est à 15 000 F, plus un abonnement de trois mois à 15 000 F, assorti d’un mois offert’’, explique une dame qui a récemment acquis un décodeur. Pour l’installation, elle ajoute : ‘’si tu es pressé, tu payes le prix de transport à un technicien, sinon, tu attends les équipes mobiles’’. Des propos confirmés par Excaf, à travers le document susmentionné. ‘’Depuis la fin de l’année 2016, des packages composés du décodeur et de la carte sont proposés aux populations, avec des abonnements de 3 mois + 1 mois de gratuité, de 6 mois avec en bonus 2 mois et 12 mois + 3 mois offerts’’, détaille-t-on.

Qu’est-ce qui explique les 30 000 F du décodeur, au lieu de 10 000 F ?

Comment expliquer ce passage de 10 000 F à 30 000 F ? A défaut d’avoir Sidy Diagne par téléphone, la question est posée au Contan. D’après Mamadou Baal, le décodeur importé revient à 25 000 F, parce qu’il intègre ‘’tous les services possibles et imaginables d’ici 20 ans’’. Or, l’Etat qui ‘’ne met pas un sou’’ dans ce projet oblige Excaf à le revendre à 10 000 F, pour des raisons de politique sociale. ‘’Ce qui veut dire que le groupe perd 15 000 F sur chaque unité vendue. Pour lui permettre de compenser cette perte, l’autorité permet à Sidy Diagne d’obliger le consommateur à acheter l’abonnement en même temps que le décodeur. Une façon d’aider Excaf à faire bénéficier son produit aux consommateurs pendant au moins 4 mois’’, explique l’ancien directeur de la Télévision nationale. A la fin de ce délai donc, il sera loisible au client de continuer à payer pour bénéficier des chaînes du bouquet crypté, ou alors de garder le décodeur sans abonnement, mais avec accès uniquement aux télévisions nationales. Ainsi, le décodeur est vendu à 10 000 F plus la carte qui va avec, cédée elle aussi à 5 000 F ; ce qui fait 15 000. Il s’y ajoute les 15 000 F d’abonnement, soit un total de 30 000 F CFA.

En d’autres termes, tout en affirmant sur tous les toits que le prix du décodeur est à 10 000 F, les gouvernants et leurs partenaires savaient pertinemment que le citoyen allait, in fine, débourser trois fois plus pour avoir accès au service. C’est ce manque de transparence que dénoncent experts et association de consommateurs. ‘’On est confronté à un manque d’information. Il y a une nébuleuse qui a toujours entouré ce dossier. Nous demandons de la transparence. Que les gens communiquent pour éclairer la lanterne des Sénégalais. Il y a un manque d’information total’’, regrette Momath Cissé, vice-président de l’Ascosen. ‘’En tant qu’expert, je n’ai presque aucun élément. Je me demande ce qu’il en est du citoyen lambda. On n’a pas intégré les usagers. Or, on ne fait pas de la TNT pour les moutons’’, renchérit l’expert Abdou Aziz Wane.

Débrancher puis rebrancher : les chaînes sont de retour

Outre le décodeur, il y a l’infrastructure. Si l’on en croit Excaf, le pays n’est pas loin du 100% de couverture de territoire. ‘’Au 30 avril 2017, le déploiement du projet TNT a permis de couvrir 12 des 14 régions du Sénégal en signal télévisuel numérique, ce qui équivaut à un taux de couverture démographique de près de 92%’’, révèle le document. Il ne resterait donc que Kolda et Sédhiou. Ce chiffre est le même du côté du Contan qui parle de 90% de couverture. Mamadou Baal explique même que c’est le relief dans cette partie sud du pays qui explique l’absence de couverture. Il faut donc des décodeurs satellitaires pour faire face aux collines de la région. Un tableau récapitulatif d’Excaf fait état de 12 393 226 Sénégalais couverts sur les 13 508 715 que compte la population. Mais ces chiffres cachent d’autres réalités. Car ce même document d’Excaf indique qu’il y a ‘’14 sites (émetteurs) fonctionnels sur 20 disponibles, soit un taux d’achèvement de 70 %’’.

Dans tous les cas, même si le territoire national était entièrement couvert, il resterait un autre problème. Ceux qui ont la TNT se plaignent de la mauvaise réception des images. A Saint-louis, par exemple, il y a des chaînes qui disparaissent à certaines heures de la journée. Il arrive même qu’il y ait tout simplement du bleu sur l’écran, parce qu’aucune chaîne n’est disponible. A Louga, l’on nous signale que les téléspectateurs ne peuvent plus suivre la télé. Car les câblodistributeurs ont été neutralisés, alors que la TNT n’est pas disponible. Et pourtant, M. Baal assure qu’il ne s’agit guère d’un problème de qualité du réseau. ‘’Avec les décodeurs, il y a une mise à jour à faire. C’est comme un ordinateur. C’est cette mise à jour qui n’est pas faite. Elle se faisait automatiquement. Mais maintenant, ce n’est plus le cas. C’est pourquoi une centaine d’agents de Excaf sont un peu partout dans le pays avec des clés USB pour la mise à jour’’, explique M. Baal, selon qui il suffit de les appeler pour qu’ils viennent faire la mise à jour. Et le problème est résolu.

Mais en attendant, il existe une solution à la portée de tous, le temps que le centre émetteur soit terminé pour que la mise à jour se fasse automatiquement. Selon l’ancien agent de la RTS, si un abonné perd des chaînes qu’il captait habituellement, il lui suffit tout simplement de débrancher le décodeur et de le rebrancher pour que les chaînes reviennent. ‘’Il suffit de relancer le décodeur. Il y a un petit fil noir qui amène le courant dans le décodeur, il suffit de le débrancher, ou bien même couper le courant à partir de la prise au mur’’, conseille-t-il. Quelle que soit la solution pour laquelle opte le consommateur, cet interlocuteur assure que tout ceci n’est que transitoire. Quand tout sera en place, les choses se feront d’elles-mêmes. En attendant, il invite à la patience, sachant que le signal analogique ne sera coupé que ‘’quand on sera sûr que tout est fin prêt’’.

Babacar Vilane

(Source : Enquête, 20 juin 2017)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 8528/9977 Régulation des télécoms
  • 598/9977 Télécentres/Cybercentres
  • 6762/9977 Economie numérique
  • 3411/9977 Politique nationale
  • 9977/9977 Fintech
  • 986/9977 Noms de domaine
  • 3616/9977 Produits et services
  • 2806/9977 Faits divers/Contentieux
  • 1334/9977 Nouveau site web
  • 9165/9977 Infrastructures
  • 3186/9977 TIC pour l’éducation
  • 351/9977 Recherche
  • 456/9977 Projet
  • 6450/9977 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 3314/9977 Sonatel/Orange
  • 3043/9977 Licences de télécommunications
  • 512/9977 Sudatel/Expresso
  • 1974/9977 Régulation des médias
  • 2591/9977 Applications
  • 2197/9977 Mouvements sociaux
  • 3013/9977 Données personnelles
  • 183/9977 Big Data/Données ouvertes
  • 1160/9977 Mouvement consumériste
  • 557/9977 Médias
  • 1261/9977 Appels internationaux entrants
  • 3165/9977 Formation
  • 185/9977 Logiciel libre
  • 3875/9977 Politiques africaines
  • 2163/9977 Fiscalité
  • 334/9977 Art et culture
  • 1134/9977 Genre
  • 2799/9977 Point de vue
  • 1933/9977 Commerce électronique
  • 2806/9977 Manifestation
  • 611/9977 Presse en ligne
  • 252/9977 Piratage
  • 315/9977 Téléservices
  • 1754/9977 Biométrie/Identité numérique
  • 566/9977 Environnement/Santé
  • 763/9977 Législation/Réglementation
  • 642/9977 Gouvernance
  • 3575/9977 Portrait/Entretien
  • 289/9977 Radio
  • 1502/9977 TIC pour la santé
  • 589/9977 Propriété intellectuelle
  • 116/9977 Langues/Localisation
  • 2115/9977 Médias/Réseaux sociaux
  • 3792/9977 Téléphonie
  • 380/9977 Désengagement de l’Etat
  • 1987/9977 Internet
  • 225/9977 Collectivités locales
  • 751/9977 Dédouanement électronique
  • 2123/9977 Usages et comportements
  • 2038/9977 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 990/9977 Audiovisuel
  • 6227/9977 Transformation digitale
  • 635/9977 Affaire Global Voice
  • 306/9977 Géomatique/Géolocalisation
  • 579/9977 Service universel
  • 1292/9977 Sentel/Tigo
  • 348/9977 Vie politique
  • 2934/9977 Distinction/Nomination
  • 70/9977 Handicapés
  • 1333/9977 Enseignement à distance
  • 1399/9977 Contenus numériques
  • 1161/9977 Gestion de l’ARTP
  • 357/9977 Radios communautaires
  • 3377/9977 Qualité de service
  • 814/9977 Privatisation/Libéralisation
  • 191/9977 SMSI
  • 827/9977 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 5451/9977 Innovation/Entreprenariat
  • 2614/9977 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 96/9977 Internet des objets
  • 342/9977 Free Sénégal
  • 1097/9977 Intelligence artificielle
  • 385/9977 Editorial
  • 44/9977 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous