Bien mais peut mieux faire
vendredi 30 juin 2000
Le mois de juin aura été un mois faste pour les usagers des services de télécommunications puisque la Sonatel a réduit ses tarifs sur les communications internationales fixes et mobiles ainsi que sur les communications mobiles locales et que de son côté Sentel a décidé de rendre gratuit toute une série de services jadis payant (liste rouge, identification de l’appelant, etc.). Les usagers que nous sommes ne peuvent que se réjouir d’un tel train de baisse mais l’essentiel reste à faire à savoir la baisse du prix des communications téléphoniques fixes locales qui reste particulièrement élevé par rapport aux tarifs pratiqués en Guinée, au Burkina Faso ou au Mali. Encore une fois la baisse des communications locales s’impose, pour permettre aux plus modestes de téléphoner plus souvent, aux internautes de rentabiliser leur investissement en naviguant plus longtemps sur le web et aux entreprises de réduire leurs coûts de communications et donc leurs coûts de production. Cette baisse doit s’accompagner d’une nouvelle réduction des tarifs des liaisons spécialisées afin de faciliter le développement des entreprises de téléservices existantes et surtout favoriser la création de nouvelles entreprises dans ce secteur. Face à cette pressante demande sociale, la Sonatel s’arque boute sur une ligne de défense peu convaincante qui consiste à dire que la baisse des tarifs est impossible car la téléphonie locale n’est pas rentable. Si les faits sont avérés pourquoi la Sonatel n’abandonne-t-elle pas ce secteur pour le laisser à d’autres ? La réponse à cette question est simple : si les prix n’évoluent pas à la baisse c’est tout simplement parce que la Sonatel bénéfice d’un monopole dans ce secteur qui lui permet de pressurer les usagers comme elle l’entend. Il y a fort à parier que lorsque la concurrence se fera jour, les baisses de prix et les offres commerciales alléchantes se multiplieront à l’envie. Alors en cette période de fin d’année scolaire et universitaire les usagers disent à la Sonatel « Bien mais peut mieux faire »...
Amadou Top
Président d’OSIRIS