Batik n° 205 Août 2016
mardi 30 août 2016
Bulletin sur l’actualité des technologies de l’information et de la communication
Sommaire
Éditorial
Actualités
- Lancement de la plateforme U-Report Sénégal
- Les demi-grossistes de cartes téléphoniques demandent l’augmentation de leur marge
- Un jeune sénégalais développe une application de partage de fichier originale
- Atelier de partage en vue du passage à l’échelle de l’utilisation de la plateforme DHIS2
- La place Gabard de la ville de Rufisque connectée dans le cadre du projet Sonatel WifiZone
- Lancement de la plateforme de comparateur de services « Comparez.sn »
Politique
- Le Sénégal a ratifié la Convention 108 du Conseil de l’Europe et son protocole additionnel
- Le Sénégal a désigné ses deux nouveaux représentants au CA de la SONATEL
Infrastructures et services
Projets
Rendez-vous
- Sommet Afrique sur les femmes et les filles dans la technologie (14-16 septembre 2016, Accra, Ghana)
- Salon des Technologies de l’Information « Africa IT Expo-AITEX » (21-24 septembre 2016, Casablanca, Maroc)
Editorial
A quand la mise en place d’un dispositif de partage de l’infrastructure à haut débit ?
Durant le mois d’août 2016, le Directeur général de l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) a fait une tournée des chantiers du projet « Large bande Sénégal » pour évaluer le déploiement du réseau haut débit en fibre optique de quelques 2500 Km qui est en train d’être mis en place par l’Etat. Ce projet constitue en fait la troisième phase du projet de l’ADIE visant à créer les conditions de la mise en place d’une administration électronique. La première phase a consisté en la création d’un intranet gouvernemental en 2004 s’appuyant sur un réseau en fibre optique de 50 Km couvrant les principaux bâtiments administratifs du centre-ville de Dakar. Dans une seconde phase, il se muera en intranet administratif avec son extension aux capitales régionales puis départementales avec le déploiement de 500 Km de fibre optique en 2009, complétés entre 2011 et 2014 par 1000 Km de fibres pour atteindre Ziguinchor en passant par Tambacounda, Kolda et Sédhiou et renforcer en même temps la redondance de l’existant. La troisième phase comptant 3000 Km de fibre optique, lancée en 2016 pour une livraison prévue en mi-2017, couvre le nord, le centre et l’est du pays. Au total, avec le déploiement de 4500 Km de fibre optique, le Sénégal sera couvert par l’ADIE jusqu’à l’échelle des arrondissements, augmentant les capacités existantes, permettant la connexion de nouvelles entités publiques et autorisant le transport du signal de la télévision numérique terrestre (TNT). Grâce à l’ensemble de ces infrastructures, l’ADIE offre désormais une gamme de services comprenant notamment l’accès à Internet, l’hébergement de sites et de données, la messagerie électronique, la téléphonie CDMA, la téléphonie sur IP, la visioconférence, etc. Le déploiement d’une telle infrastructure pose cependant la question de son utilisation optimale en vue de rentabiliser investissement consenti et celle de sa maintenance pour garantir une qualité de service irréprochable et une mise à niveau en phase avec l’évolution technologique. Or parallèlement, les opérateurs de télécommunications, principalement la SONATEL, mais également Tigo et Expresso, déploient eux aussi une infrastructure à haut débit, utilisant tantôt la fibre optique et tantôt les faisceaux hertziens, et bien entendu le coût de ces investissements est répercuté sur le prix des services fournis aux abonnés. Si dans une zone comme Dakar il est compréhensible que les opérateurs se livrent à une concurrence par les infrastructures du fait de la densité de la population et des risques de congestion des réseaux, il n’en est pas de même dans le reste du pays où la concurrence ne peut se faire réellement que sur le prix et la qualité des services. Dès lors la question du partage d’infrastructures à travers la mise en place d’une infrastructure nationale de télécommunications à haut débit, envisagée puis abandonnée dans le cadre du passage à la TNT, se reposera dans un avenir plus ou moins lointain non pas pour des raisons idéologiques comme le pensent ses adversaires mais sur la base de déterminants économiques et de qualité de service. Certains pays comme la Tanzanie ont d’ailleurs déjà franchi le pas en adoptant une loi obligeant les opérateurs de télécommunications au partage d’infrastructures et pour ceux qui l’auraient oublié le Code des télécommunications découlant de la loi n° 2011-01 du 24 février 2011 prévoit bel et bien en son article 32 que « Des personnes morales, entité, société et/ou organisation enregistrée peuvent bénéficier d’une autorisation d’opérateurs d’infrastructures ». Il ne s’agit pas pour ces opérateurs d’un nouveau genre de se substituer à l’Etat ou de concurrencer les opérateurs privés en proposant des services mais simplement de gérer et d’offrir des capacités en vue d’améliorer la compétitivité des entreprises, d’aménager le territoire, de faciliter le développement d’infrastructures transfrontalières et de favoriser l’augmentation de l’offre de capacité et la connectivité locale, régionale et internationale. Dans un pays comme le nôtre où les ressources, publiques et privées, sont rares et les besoins en investissements colossaux, il faut que nous réfléchissions à la mise en place d’un dispositif de partage des infrastructures à haut débit en vue de rationaliser les investissements, d’étendre la couverture des réseaux, d’améliorer la qualité de service et de réduire les coûts d’accès pour l’utilisateur final. Ce dispositif qui ne serait pas forcément à caractère public, du moins majoritairement, serait une bonne alternative à la fausse redondance actuelle des réseaux.
Alex Corenthin
Secrétaire aux relations internationales
Actualités
Lancement de la plateforme U-Report Sénégal
Le 31 août 2016, Mame Mbaye Niang, Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne et Laylee Moshiri, Représentante de l’UNICEF au Sénégal, ont procédé au lancement de la plateforme U-Report Sénégal. Créée par l’Unicef et présente dans 27 pays à travers le monde, la plateforme U-Report vise à renforcer la participation des jeunes et moins jeunes dans les activités socio-politiques de leurs communautés. Outil interactif et d’utilisation simple, U-Report est finalement arrivée au Sénégal. Il s’agit d’une application novatrice et gratuite, présente sur les réseaux sociaux et fonctionnant via SMS, elle permet aux jeunes inscrits sur la plateforme de diffuser leurs opinions en direction des décideurs de leur communauté et de discuter avec eux. U-Report est également le fruit d’un partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile Tigo et Orange ainsi qu’avec les réseaux sociaux Facebook et Twitter pour faciliter l’inscription gratuite des jeunes via SMS. En envoyant SENEGAL par SMS au 21200, ils peuvent s’inscrire et devenir « U-Reporter ». Les résultats des sondages effectués à partir de la plateforme sont publiés sur le site Web U-Report Sénégal de façon anonyme et permettent de faire des analyses par zone géographique, par âge et par genre des répondants.
U-Report : https://senegal.ureport.in/
Les demi-grossistes de cartes téléphoniques demandent l’augmentation de leur marge
A l’occasion d’un point de presse organisé le 28 août 2016, les distributeurs demi-grossistes de cartes de recharge téléphoniques et les vendeurs de "Seddo’’, regroupés autour de l’Union des distributeurs de produits de télécommunication du Sénégal (UDPTS), ont dénoncé, la cherté des prix pratiqués par les neufs fournisseurs grossistes de Dakar. Ils ont notamment dénoncé le fait qu’ils ne bénéficient seulement que de 1% sur les ventes qu’ils réalisent et demandent à ce que ce taux soit porté à 1,5 ou 2 % au moins. Ils revendiquent également, au même titre que les grossistes, la signature de contrats de sous-distribution avec la Sonatel aux demi-grossistes. Faute d’une intervention de la Sonatel et l’Etat du Sénégal pas pour régler le problème, ils ont menacé de boycotter la vente des cartes et de Seddo aux détaillants.
Un jeune sénégalais développe une application de partage de fichier originale
Seydina Mohamed Guèye, titulaire d’un brevet de technicien supérieur (BTS) en informatique a développé une application mobile dénommée Shareck qui permet de partager des données à travers un réseau. La particularité de cette application est qu’elle ne nécessite pas une connexion à Internet ou un câble USB pour échanger des fichiers. Disponible sur Google Play, elle a déjà été téléchargée par quelques 50.000 utilisateurs.
Shareck : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.fshare&hl=fr
Atelier de partage en vue du passage à l’échelle de l’utilisation de la plateforme DHIS2
Le 16 août 2016, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a organisé un atelier de partage de l’outil de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des données sanitaires dénommé District Health Information System 2 (DHIS2). Utilisé dans 101 pays à travers le monde, dont 42 pays africains, cette application permet d’avoir accès à l’information sanitaire en temps réel. Après avoir été d’expérimentée pendant deux ans dans 76 districts sanitaires, la plateforme web DHIS2 de traitement et d’analyse des informations sanitaires sera utilisée bientôt utilisée à grande échelle. La particularité de cette plateforme est qu’elle peut fonctionner sous Android et dans les zones non couvertes par la connexion Internet
MSAS : http://www.sante.gouv.sn/
La place Gabard de la ville de Rufisque connectée dans le cadre du projet Sonatel WifiZone
Le 3 août 2016, la place Gabard de la ville de Rufisque a été le premier site connecté dans le cadre du projet Sonatel WifiZone. La phase expérimentale a été lancée sous l’appellation Rio Wifi vert. Le concept « Sonatel WifiZone » consiste en un accès Wifi libre et gratuit pour les populations au niveau des espaces publics identifiés par chaque commune. Dans ce cadre, la Sonatel procède à l’installation des équipements (routeur, Accès Point, ADSL, switch selon les configurations), à la maintenance du Hotspot, à l’authentification des connexions ainsi que le paramétrage de leur durée, et accompagne la commune bénéficiaire pendant six (6) mois dans l’exploitation du service. De son côté, la mairie de Rufisque a procédé à l’aménagement de la place Gabard et déployé des éléments de la brigade de surveillance municipale de manière à assurer la sécurité des lieux. Outre Rufisque, les communes des Parcelles Assainies et Sacré Cœur/Mermoz font partie des municipalités bénéficiaires de ce programme durant cette phase pilote. La gratuité du wifi dans ces lieux publics ne dépassera pas 6 mois. Au-delà, la Sonatel se désengage pour permettre à d’autres structures de prendre le relai.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
Lancement de la plateforme de comparateur de services « Comparez.sn »
Le 1er août 2016, l’Institut de développement de l’entreprise (IDEE) a procédé au lancement de la plateforme de comparateur de services dénommée « Comparez.sn » qui se veut le premier site du genre en Afrique et qui regroupe tous les acteurs évoluant dans le secteur. Grâce à cet outil, il est désormais possible pour les consommateurs de connaitre les prix du marché, le meilleur rapport qualité-prix et de faire leur propre comparaison. Elle permet également aux consommateurs de voter et de faire des commentaires sur les produits et services mis à leur disposition.
Comparez.sn : http://www.comparez.sn/
Politique
Le Sénégal a ratifié la Convention 108 du Conseil de l’Europe et son protocole additionnel
Suite à l’adoption du projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention 108 du Conseil de l’Europe et au vote par l’Assemblée nationale de la loi du 24 juin 2016 autorisant la signature des instruments de ratification, le Sénégal a effectivement signé les instruments de ratification le 3 août 2016. Le Sénégal devient ainsi le cinquantième Etat membre adhérant à la Convention 108 du Conseil de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel et à son Protocole additionnel, concernant les autorités de contrôle et les flux transfrontières de données. Ces textes entreront en vigueur le 1er décembre 2016, faisant du Sénégal et de l’Ile Maurice, les deux seuls pays africains à avoir ratifié cette Convention.
CDP : http://www.cdp.sn/
Convention 108 : http://www.coe.int/fr/web/conventions/full-list/-/conventions/rms/0900001680078b39
Le Sénégal a désigné ses deux nouveaux représentants au CA de la SONATEL
Les autorités sénégalaises ont désigné leurs deux nouveaux représentants au Conseil d’administration de la Société nationale des télécommunications (SONATEL). Il s’agit, d’Abdoulaye Diop, ancien Ministre délégué chargé du Budget sous la présidence d’Abdoulaye Wade, et de l’actuel Secrétaire général du ministère de l’Economie, des finances et du plan, Cheikh Tidiane Diop. Abdoulaye Diop remplace à ce poste d’administrateur Abdoul Aziz Mbaye, Conseiller technique du Président de la Républiques chargé des TIC qui avait lui-même remplacé Thierno Ousmane Sy, Conseiller spécial chargé des nouvelles technologies de l’information et de la communication du Président Abdoulaye Wade. Quant à Cheikh Tidiane Diop, il succédera à Mamadou Sarr, actuel Directeur de cabinet du Ministre délégué chargé du Budget. Pour mémoire, l’Etat du Sénégal est actionnaire minoritaire de la Sonatel car ne détenant plus que 27% du capital. Le Conseil d’administration de Sonatel est composé de 10 membres dont 9 administrateurs et un représentant du contrôleur financier. La présidence du Conseil d’administration est assurée par le français Marc Rennard.
SONATEL : http://www.sonatel.com/
Infrastructures et services
Visite des chantiers du projet « Large Bande Sénégal »par le Directeur général de l’ADIE
Du 17 au 22 août 2016, le Directeur général de l’ADIE, Cheikh Bakhoum, accompagné de l’équipe en charge du pilotage du projet « Large Bande Sénégal » et des partenaires chinois de Huawei a procédé à une visite des chantiers à travers le Sénégal. Des visites ont ainsi été effectuées dans les régions de Fatick, Kaolack, Ziguinchor et Tambacounda. En plus de permettre le déploiement de près de 2 500 km supplémentaires de fibre optique pour consacrer le désenclavement numérique intégral du Sénégal, le projet Large Bande Sénégal, devrait permettre d’améliorer la prise en charge des besoins en connectivité de l’administration avec l’interconnexion de plus de 300 bâtiments administratifs, la construction d’un nouveau datacenter de grande capacité sans oublier le t