Batik N° 56 Mars 2004
mercredi 31 mars 2004
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 56 mars 2004
Sommaire
Éditorial
Libéralisation des Télécom : Toujours rien de clair à trois mois de la date fatidique
Actualités
Succès renouvelé de la Fête de l’Internet
La représentation de la Banque mondiale au Sénégal se dote d’un site Web
Les TIC au service de la prévention du SIDA, du paludisme et de la tuberculose
La Sonatel équipe un laboratoire de technologie à l’UGB
Le troisième Festival mondial des arts nègres désormais présent sur le Web
Atelier sur l’utilisation des TIC dans le suivi du bétail transhumant
De nouveau des remous entre Wal Fm et Worldspace
Politique
Abdoulaye Wade réitère son opposition de fait à la libéralisation de la télévision
Infrastructures et services
La CEDEAO pourrait bénéficier d’un appui pour le développement de ses infrastructures
Manobi et la Sonatel proposent un système géolocalisation et de gestion des véhicules
Projets
Le Gouvernement veut former les jeunes à l’utilisation des TIC
DFI s’organisera autour de cinq projets majeurs
Rendez-vous
Séminaire NEPAD-NTIC’2004 du 26 au 30 Avril 2004 à Dakar (Sénégal)
Editorial
Libéralisation des Télécom : Toujours rien de clair à trois mois de la date fatidique !
En 1996 quand fut décidée la privatisation de la Société nationale des télécommunications (Sonatel), l’autorité de l’époque avait opté pour le bradage. Pour une bouchée de pain, le monopole public qui était accordé à la Sonatel, alors société nationale, s’est mué en monopole privé. Ainsi, sept longues années durant, une entreprise privée sénégalaise, dont le principal actionnaire est France Télécom, (une entreprise publique française) a eu au Sénégal, la mainmise absolue sur le secteur le plus stratégique de toute économie moderne, les télécommunications. En principe, le 19 Juillet 2004, l’espace des télécommunications au Sénégal sera libéralisé et la concurrence ouverte dans tous les secteurs, suite à la notification faite par le gouvernement à la Sonatel, lui annonçant sa décision de mettre fin au monopole qu’elle exerce depuis 1997 sur le fixe et l’international. Mais voilà, le cas du Sénégal est à proprement parler atypique et tout un chacun attend que le Gouvernement veuille bien donner des indications sur le chemin qu’il compte emprunter à travers une lettre de politique sectorielle des télécommunications, qui faut il le rappeler accuse un bien curieux retard. De ce fait, les supputations vont bon train et les principaux acteurs du domaine, qu’il s’agisse des fournisseurs de services Internet, des exploitants de télécentres, des investisseurs potentiels, des consommateurs ou encore des simples citoyens, sont dans sont l’expectative la plus totale. Ainsi, les travailleurs de l’intersyndicale de la Sonatel redoutent une « libéralisation sauvage », la société civile dénonce l’absence de concertation et de débat public sur la question, alors que nombreux sont ceux qui doutent des capacités actuelles de l’ART à faire face aux nouvelles responsabilités qui seront les siennes, etc. Rares sont ceux, en dehors d’un petit cercle d’initiés, qui ont connaissance de la formule miracle qui sera utilisée pour dénouer l’imbroglio qui se dessine à l’horizon et qui pose notamment les question suivantes : Combien y aura-t-il d’opérateurs sur le fixe ? Combien de nouvelles licences de téléphonie mobile seront-elles accordées ? Les licences seront-elles accordées sur la base d’appels d’offres ou par une mise aux enchères ? La téléphonie sur Internet sera-t-elle autorisée ? Comment seront assurées les obligations liées au service public ? Comment sera financé l’accès au service universel ? Dans quelles conditions les opérateurs, autres que la Sonatel, accèderont-ils à l’international via les câbles sous-marins ? etc. Le retard pris dans la publication de la lettre de politique sectorielle des télécommunications et dans la définition des modalités de la libéralisation du secteur aura pour conséquence, quasi inéluctable, de prolonger le monopole de droit de la Sonatel par un monopole de fait pendant une période plus ou moins longue. Or, l’expérience montre que le processus de libéralisation ne peut être satisfaisant pour le consommateur comme pour les nouveaux opérateurs que si sont correctement réglées des questions telles que la portabilité des numéros qui permet à un abonné de changer d’opérateur tout en conservant son numéro de téléphone, le dégroupage de la boucle locale qui consiste à permettre aux nouveaux opérateurs d’utiliser le réseau local de l’opérateur historique pour desservir directement leurs abonnés ou encore le problème de l’interconnexion entre les différents opérateurs pour faire en sorte que les abonnés puissent joindre leurs correspondants quel que soit l’opérateur qui leur fournit le service, etc.. En vérité, la libéralisation du secteur des télécommunications au Sénégal sera très complexe du fait de l’omniprésence d’une entité, véritable royaume indépendant, qui a su mettre à profit son statut de monopole privé pour s’imposer et qui sait, abuser au besoin de sa position dominante. Il est donc indispensable d’engager rapidement un vaste débat national sur ces questions afin que toutes les composantes de la société puissent au moins faire entendre leur point de vue à défaut d’être écoutées.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Succès renouvelé de la Fête de l’Internet
La Fête de l’Internet qui s’est déroulée au Sénégal les 20 et 21 mars 2004, a de nouveau attiré les foules comme en témoigne l’affluence constatée durant ces deux jours sur le site principal retenu par Isoc-Sénégal, à savoir la Campus numérique francophone de Dakar de l’Agence universitaire de la Francophonie. En effet, ce sont près de 1300 personnes qui ont participé aux différentes activités proposées à savoir les conférences sur « Genre et politiques de TIC : priorité au monde rural, à l’éducation et aux contenus » (animée par le REGENTIC) et sur « La régulation des télécommunications au Sénégal » (animée par Osiris), la navigation sur le Web encadrée par les volontaires d’Isoc-Sénégal et les membres l’association Etudiants Entrepreneuriat Afrique (EEA) qui a profité de l’occasion pour lancer sa campagne de promotion des TIC intitulée « Un étudiant, un e-mail » ou encore le concours de sites Web. De nombreux acteurs de l’Internet au Sénégal ont honoré cette fête de leur présence parmi lesquels on peut citer, Mme Ndèye Maïouma Diop-Diagne, Directeur de la Coopération panafricaine dans les Nouvelles technologies de l’information et de la coopération panafricaine dans les NTIC, Mouhamed Tidiane Seck, Directeur informatique de l’Etat, Malick Ndiaye, Conseiller en TIC à la Primature, Fatimata Sèye-Sylla, Responsable de la Digital Freedom Initiative, Mamadou Gaye de l’ONG CRESP, Birame Ndoye Directeur technique de l’Agence de régulation des télécommunications, Amadou Top, Président d’Osiris, Maire-Hélène Mottin-Sylla du REGENTIC mais également Alex Corenthin, Président d’Isoc-Sénégal et Olivier Sagna, Responsable du Campus numérique francophone de Dakar.
Isoc-Sénégal : http://www.isoc.sn/
La représentation de la Banque mondiale au Sénégal se dote d’un site Web
La représentation de la Banque mondiale au Sénégal qui couvre, outre le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert, vient de se doter d’un site Web qui est consultable à l’adresse suivante : http://www.banquemondiale-senegal.org/. Le site comporte de nombreuses rubriques telles Portefeuille de la Banque au Sénégal ; Passation des marchés ; Gestion financière et décaissements ; Documents et rapports ; Données sur le Sénégal ; Actualités et événements ; Liens utiles ; Autres pays couverts ; Programme pour l’eau et l’assainissement.
Banque mondiale : http://www.banquemondiale-senegal.org/
Les TIC au service de la prévention du SIDA, du paludisme et de la tuberculose
Le ministère de la Santé et de la Prévention (MSP) et l’University of Southern California (USC) ont signé une importante convention de partenariat pour le développement des technologies de la Communication en faveur de la prévention de la maladie. Le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, trois endémies qui sont des problèmes de santé publique au Sénégal, font parties des cibles prioritaires. Dans ce cadre, le Service National de l’Education pour la Santé, la Direction des Etudes, de la Recherche et de la Formation (DERF) et la cellule de Communication du ministère de la Santé et de la Prévention devrait conduire un programme de prévention à travers Internet combiné avec des interventions sur le terrain. En effet, la particularité de ce projet est qu’il mettra en oeuvre des équipes mobiles dans un bus et des véhicules tout terrain, dotés d’une radio communautaire itinérante qui émettra dans les langues nationales et en français, de matériels informatiques et audiovisuels d’animation, de supports didactiques, d’un dispositif de consultation et de diagnostic ou de dépistage rapides des maladies, etc. Le projet devrait se dérouler sur trois années trois ans (2004-2007) et pourrait être étendu à d’autres pays africains suite à son évaluation.
USC : http://www.usc.edu/
La Sonatel équipe un laboratoire de technologie à l’UGB
La Fondation Sonatel a équipé le laboratoire de travaux pratiques de l’Unité de Formation et de Recherches de Sciences Appliquées et de Technologie (UFR-SAT) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis pour un montant de 7 millions 250.000 CFA. La Fondation a en outre décidé de parrainer pour cette année, deux étudiants de l’université virtuelle africaine (UVA) de l’UGB pour une formation à distance, au programme de la maîtrise d’informatique de l’université Laval du Canada. Cette subvention s’élève à un million de Francs CFA à raison de 500.000 Francs CFA par étudiants.
UGB : http://www.ugb.sn/
Fondation Sonatel : http://www.sonatel.sn/fondation/fon...
Le troisième Festival mondial des arts nègres désormais présent sur le Web
Le troisième Festival mondial des arts nègres qui devrait se tenir en juin 2006 à Dakar sur le thème de la « Renaissance africaine » est désormais présent sur le Web. Le site est malheureusement encore en développement et ne comporte que peu d’informations utiles.
Festival mondial des arts nègres : http://www.fesman.org/
Atelier sur l’utilisation des TIC dans le suivi du bétail transhumant
Un atelier de restitution du projet sous-régional intitulé ‘’Utilisation des nouvelles technologies de l’Information et de la Communication dans le suivi temporel du bétail transhumant au Sahel’’ s’est tenu à l’Ecole inter Etats des Sciences et Médecine vétérinaires (EISMV) de Dakar. Financé par le CRDI, le projet « Utilisation des NTIC dans le suivi du bétail transhumant’’ a été initié et exécuté par l’EISMV en collaboration avec le Centre de suivi écologique (CSE), la Direction de l’Elevage du Sénégal et le Laboratoire d’élevage du Burkina-Faso. Mis en œuvre au Burkina, au Mali et au Sénégal, le projet a permis d’identifier et de valoriser les savoirs locaux et les pratiques traditionnelles et les modes de communications et d’échanges d’informations pastorales. Désormais, il s’attellera à mettre en œuvre, auprès des éleveurs de la sous région, une stratégie de promotion de l’utilisation des NTIC pour accéder à des informations utiles à la pratique pastorale et à la gestion durable des ressources pastorales en développant notamment un système individuel d’accès aux informations pastorales traduites en français et en puular.
EISMV : http://www.refer.sn/eismv/eismv.htm
De nouveau des remous entre Wal Fm et Worldspace
Les relations entre Walf Fm et Worldspace semblent particulièrement difficiles puisque après l’incident survenu en janvier 2003 à l’occasion duquel Worldspace avait décidé de ne plus relayer le signal de la radio Wal Fadjri FM sur son satellite Afristar, pour cause d’arriérés de paiement, les deux partenaires sont de nouveau engagés dans un bras de fer qui tourne autour de la collecte des frais d’abonnements liés à la commercialisation du bouquet radio qui devrait désormais être crypté. Wal Fadjri estime que l’exclusivité de la commercialisation de ce bouquet lui revient de droit alors que Worldspace a également accordé ce droit à Lamp Fall Fm qui fait partie du bouquet. Face aux menaces de Worldspace d’exclure Wal Fm du bouquet crypté qui devrait être prochainement lancé, Sidy Lamine Niasse, Président du groupe Wal Fadjri, a décidé d’user de la procédure d’arbitrage prévue par l’article 18 du contrat en saisissant la Chambre d’arbitrage de Paris.
Worldspace : http://www.worldspace.fr/
Wal Fadjri : http://www.walf.sn/
Politique
Abdoulaye Wade réitère son opposition de fait à la libéralisation de la télévision
A l’occasion du quatrième anniversaire de l’alternance, le Président Abdoulaye Wade a réitéré son opposition de fait à la libéralisation de l’audiovisuel en mettant en avant « l’inexpertise » des Sénégalais porteurs de projets de télévision. On se rappelle qu’il avait déjà déclaré « la télé est une affaire trop sérieuse pour être laissée à n’importe qui » (Sic !)" pour justifier l’interruption du processus de libéralisation de la télévision enclenché avant même l’alternance du 19 mars 2000. En fait, au-delà des arguments liés aux compétences techniques ou à la surface financière des porteurs de projets, la véritable question est celle du contrôle de la ligne éditoriale de cette future chaîne de télévision que le régime voudrait à l’image actuelle de la RTS à savoir un outil de propagande à son service exclusif plutôt qu’un outil d’information au service des Sénégalais.
Infrastructures et services
La CEDEAO pourrait bénéficier d’un appui pour le développement de ses infrastructures
Les institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et FMI) pourraient bientôt débloquer un fonds de 450 millions de dollars afin d’aider les pays de la CEDEAO à développer leurs infrastructures notamment en matière de télécommunications et de technologies de l’information et de la communication. Cette information a été révélée par M. James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale, à l’issue du sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui s’est tenu les 19 et 20 mars 2004 à Accra (Ghana).
CEDEAO : http://www.ecowas.int/
Banque mondiale : http://www.worldbank.org/
NEPAD : http://www.nepad.org/
Manobi et la Sonatel proposent un système géolocalisation et de gestion des véhicules
Le 27 mars 2004, en présence de Modou Ngom, Directeur de la communication au ministère de l’Information et de la Coopération panafricaine dans les NTIC, Manobi et la Sonatel ont procédé au lancement d’une solution de géolocalisation et de gestion de flotte de véhicules par systèmes GPS et GSM. Dénommé GIS Track, ce service permet la gestion en temps réel et à distance d’un parc automobile par la localisation des véhicules et l’interaction avec les conducteurs de ceux-ci par la voix ou par SMS.
Sonatel : http://www.sonatel.com/
Manobi :http://www.manobi.sn/
Projets
Le Gouvernement veut former les jeunes à l’utilisation des TIC
A la demande du Président de la République, un groupe de travail sur la formation des jeunes aux TIC a tenu une première réunion le 4 mars 2004 au ministère de l’Information et de la Coopération panafricaine dans les NTIC en vue de mettre en œuvre une vaste opération pour la formation des jeunes aux nouvelles technologies. La mission de ce groupe de travail est « d’élaborer un vaste programme de formation des usagers en général et des jeunes, en dehors et au sein du milieu scolaire en particulier, dans la maîtrise des outils de l’Internet, pour favoriser leur appropriation dans la vie quotidienne ». Présidée par M. Mamadou Diop Decroix, Ministre de l’Information et de la Coopération panafricaine dans les NTIC, la réunion a regroupé une vingtaine de participants issus de plusieurs ministères, de la société civile, des partenaires au développement et du secteur privé.
DFI s’organisera autour de cinq projets majeurs
Le programme Digital Freedom Initiative (DFI), qui cible à la fois les entreprises qui ont des projets nécessitant des solutions basées sur les TIC et les entreprises qui sont en mesure de résoudre les questions posées par les porteurs de projets, lancé au Sénégal depuis octobre 2003 a présenté ses axes d’intervention à la presse au début du mois de mars 2004. Quatre projets ont été lancés : « e-Finances » pour la mise en place de systèmes de paiement électronique, « accès aux marchés » dans le but d’améliorer l’accès des PME aux marchés, « télécentres/cybercafés » pour le développement des capacités de ces entreprises et « renforcement des capacités des entreprises » pour le renforcement des capacités de gestion et d’expertise technique des PME évoluant dans le secteur des TIC. Un cinquième projet devrait être lancé prochainement qui concernera le renforcement des capacités des prestataires de services.
DFI Sénégal : http://www.dfi.sn/
Rendez-vous
Séminaire NEPAD-NTIC’2004 du 26 au 30 Avril 2004 à Dakar (Sénégal)
Le séminaire NEPAD-NTIC’2004, organisé par l’ONG Tilwat International se déroulera à du 26 au 30 Avril 2004 à Dakar (Sénégal). Il sera axé sur la conduite et la gestion des projets NTIC, Télécom et Internet comme support d’un développement durable et sur la conception, la planification, la gestion, la sécurisation et l’audit des infrastructures techniques associées. La pratique se focalisera sur l’administration et la sécurité des services Internet et WIFI (WLAN). Pour toute information complémentaire téléphoner au 00 33 1 69 36 35 43 ou écrire à l’adresse suivante : Anasser.Ag-Rhissa@int-evry.fr.
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