Batik N° 29 Décembre 2001
lundi 31 décembre 2001
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 29 décembre 2001
Sommaire
Éditorial
Que l’aspect humain soit toujours présent
Actualités
Le bulletin d’information électronique Panos Infos
MEDUSE, un CD-ROM consacré à l’histoire du Sénégal
Un séminaire d’initiation aux NTIC destiné aux handicapés
Le Droit du travail sénégalais et les actes de l’OHADA sur CD-ROM
Politique
Le volet NTIC du nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
Adoption d’un nouveau code des télécommunications par l’Assemblée nationale
Le statut et les missions de missions la future ART sont désormais connus
Infrastructures et services
Lancement d’un service de visiophonie publique entre le Sénégal et la France
Projets
Ouverture prochaine de deux centres d’excellence de l’UIT en Afrique
Rendez-vous
4ème conférence internationale sur les nouvelles technologies de la communication
Conférence régionale de la Corne de l’Afrique sur les femmes et les TIC
Editorial
Que l’aspect humain soit toujours présent
L’année 2001 a enfin achevé sa course, une course qui fut dès le début très mouvementée et qui s’est terminée de façon plutôt heurtée suite à l’attentat du 11 septembre. L’année qui s’achève a été synonyme de mort et de désolation pour les hommes et les femmes (séisme meurtrier en Inde, attentat du World Trade Center, inondations en Algérie, etc.) mais elle a également décimé les entreprises du secteur des nouvelles technologie et porté un rude coup à la « nouvelle économie ». L’année 2001 a également attristé beaucoup d’Africains et de citoyens du monde qui ont perdu en Léopold Sédar Senghor une des figures emblématiques du dialogue des cultures. Dans ce contexte, le nouvel ordre géostratégique qui semble se dessiner actuellement, dans le sillage du « nettoyage » des grottes et des montagnes d’Afghanistan, invite à une relecture attentive du discours universaliste du Poète-Président, pour que la mondialisation forcée qui s’avance masquée ne soit pas le tournant de trop et que « l’aspect humain soit toujours présent ». En effet, en revisitant les écrits de Léopold Sédar Senghor, j’ai retrouvé un texte, vieux de plus de vingt ans, dont la saisissante actualité mérite que nous le partagions avec vous à l’aube de cette nouvelle année. Dedans, Senghor y préfigure, pêle-mêle, toute une série de concepts qui sont aujourd’hui des plus banals tels, le multimédia, les bibliothèques électroniques, l’hypertexte, la traduction assistée par ordinateur, le télé-enseignement et même l’utilisation du satellite pour assurer l’alimentation et la consultation des bases de données (cf. http://www.osiris.sn/senghor.htm) ! Cela étant, l’année 2001 n’aura pas été uniquement porteuse de mauvaises nouvelles puisque l’Assemblée nationale vient d’adopter un nouveau code des télécommunications qui donne un coup de jeune à la réglementation et jette ENFIN les jalons de la création d’une autorité indépendante de régulation des télécommunications. En espérant que cette bonne nouvelle annonce une année riche de progrès en matière d’accès et d’appropriation des technologies de l’information et de la communication, je présente à chacune et à chacun, nos voeux les meilleurs pour l’année 2002.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Le bulletin d’information électronique Panos Infos
Le département presse de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) a démarré depuis janvier 2001 un bulletin d’information électronique bimestriel intitulé Panos Infos qui est disponible gratuitement par courrier électronique ou via le Web. Chaque bulletin regroupe plusieurs articles consacrés à un même thème, parmi ceux qui sont àla base du programme quadriennal de l’IPAO : « Informer et communiquer pour la paix, la démocratie et la citoyenneté en Afrique de l’Ouest ». Les thèmes prioritaires sont les suivants :
– Culture de la paix
– Diversité et Equité sexuelle
– Nouvelles technologies et pluralisme de l’information
– Société civile et bonne gouvernance
Les articles de Panos Infos sont réalisés par des journaux de différents pays sur requête de l’IPAO ce qui leur donne une perspective régionale, d’autant que les sujets abordés sont souvent transfrontaliers.
Panos Infos : http://www.panos.sn/communic/home.htm
MEDUSE, un CD-ROM consacré à l’histoire du Sénégal
La société Daniles vient de publier un CD-ROM qui présente cinq siècles d’histoire du Sénégal, de 1455 à 2000. Réalisé par DG Conseils, société sénégalaise spécialisée en ingénierie informatique et en nouvelles technologiques de l’information et de la communication, ce CD-Rom intitulé MEDUSE pour « MEmoire DU Sénégal », est le premier d’une série dont l’ambition est de couvrir toute l’Afrique dans le cadre d’une collection appelée MEOFA (Memory of Africa).
Daniles : http://www.daniles.com/
DG Conseils : http://www.dgconseils.com/
Un séminaire d’initiation aux NTIC destiné aux handicapés
Un atelier national pour l’initiation de jeunes personnes handicapées à l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication a été organisé par le Bureau régional pour l’éducation en Afrique (BREDA) de l’UNESCO à Dakar du 10 au 21 décembre 2001. S’inscrivant dans le cadre du suivi des activités visant à atteindre les objectifs de « l’Education Pour Tous » tels que définis à Dakar en avril 2000, cet atelier s’est voulu comme une réponse à la fracture numérique qui prive généralement les jeunes handicapés de l’accès aux connaissances d’une manière générale et à l’information sous forme numérique en particulier. Les participants ont notamment été initiés au traitement de texte, au courrier électronique et à l’utilisation de sites web.
BREDA : http://www.dakar.unesco.org/
Le Droit du travail sénégalais et les actes de l’OHADA sur CD-ROM
Dans un communiqué en date du 20 décembre 2001, la société IDEE (Informatique Documentaire Edition Electronique) a annoncé la publication de nouveaux CD-ROM, l’un consacré au Droit du travail sénégalais et l’autre au traité de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA). Le premier présente onze textes réglementaires et législatifs sénégalais ainsi que 122 décisions des principales juridictions sénégalaises alors que le second contient le traité de l’OHADA ainsi que des actes et règlements y afférents.
IDEE : http://www.idee.sn/
OHADA : http://www.ohada.com/
Politique
Le volet NTIC du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
Suite à la désignation du Sénégal pour « superviser l’identification et l’élaboration des projets et programmes des cinq régions du continent ainsi que leur coordination » à l’occasion de la réunion du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NPDA) qui s’est tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) les 26 et 27 novembre 2001, Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, a invité tous les experts sénégalais au Palais de la République le samedi 8 décembre 2001 afin de définir les modalités de mise en oeuvre du NPDA dans les secteurs qui ont été confiés au Sénégal dont celui des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Officiellement adopté le 21 octobre 2001 à Abuja (Nigeria) par les chefs d’État africains le document fondant le NPDA, qui remplace désormais la Nouvelle initiative africaine (NIA) résultant de la fusion du Plan Oméga proposé par le Président sénégalais Abdoulaye Wade et le Millenium African Renaissance Programme (MAP) présenté par les Président sud-africain Thabo Mbeki, nigérian Olusegun Obasanjo et algérien Abdelaziz Boutéflika, donne la priorité au développement des infrastructures et plus particulièrement aux infrastructures en matière de technologies de l’information et de la communication et d’énergie (cf. point 97 p. 20). Les objectifs fixés pour réduire la fracture numérique en investissant dans les technologies de l’information et de la communication visent à notamment :
– doubler la télédensité pour atteindre 2 lignes pour 100 habitants en 2005, avec un niveau d’accès approprié pour les ménages ;
– baisser les coûts du service et en augmenter la fiabilité ;
– réaliser des études sur la diffusion d’Internet dans tous les pays africains ;
– développer et produire une masse critique de jeunes et d’étudiants capables d’utiliser les TIC et dont l’Afrique pourra tirer ingénieurs, des programmeurs et des développeurs de logiciels ;
– développer des contenus locaux, basés notamment sur l’héritage culturel africain (cf. point 110 p. 24).
Les actions préconisées pour l’atteinte de ces résultats consistent à :
– travailler avec les organisations régionales telles l’Union africaine des télécommunications (UAT) et Africa Connection afin de concevoir un cadre politique et réglementaire commun pour la réforme du secteur des télécommunications ainsi que des procédures et des modèles pour l’évaluation de la diffusion des TIC ;
– travailler avec les organisations régionales afin de renforcer les capacités en matière de régulation ;
– établir un réseau d’institutions de formation et de recherche en vue de produire des ressources humaines de haut niveau ;
– promouvoir et accélérer les projets existant en matière de connexion d’écoles et de centres destinés aux jeunes ;
– travailler avec les institutions de financement du développement en Afrique, les initiatives multilatérales (Dot Force du G8, Task force des Nations Unies) et les coopérations bilatérales pour établir des mécanismes financiers visant à prévenir et réduire les risques du secteur (cf. point 111 p. 24).
Dans la partie consacrée à l’éducation, il est également fait référence aux technologies de l’information et de la communication puisque parmi les objectifs on précise qu’il faut :
– travailler à l’amélioration du développement des filières, de la qualité de l’enseignement et de l’accès aux TIC (cf. point 120 p. 28) ;
– mettre sur pied une Task force pour accélérer l’introduction des TIC dans les écoles primaires (cf. point 121 p. 29).
Enfin, il faut souligner qu’en termes de mise en œuvre des actions, le volet TIC a été identifié comme étant la seconde priorité. (cf. point 198 p. 54).
Texte du NPDA en français : cliquez ici
Adoption d’un nouveau code des télécommunications par l’Assemblée nationale
Le 22 décembre 2001, le Président de la République a promulgué le nouveau code des télécommunications adopté par l’Assemblée nationale le 14 décembre dernier en remplacement de la loi n° 96-03 du 22 février 1996 qui régissait jusqu’alors le secteur. Le nouveau code des télécommunications apporte un certain nombre d’innovations parmi lesquelles :
– La clarification des principes de base gouvernant la gestion du secteur des télécommunications en précisant et complétant, les définitions technico-juridiques des expressions utilisées avec notamment l’intégration de la notion d’infrastructures alternatives et l’affirmation des grands principes qui régiront désormais les activités de télécommunications tels :
· la transparence ;
· la concurrence saine et loyale ;
· l’égalité de traitement des usagers ;
· le respect du secret des correspondances ;
· le respect des conditions d’un réseau ouvert ;
· la contribution des opérateurs aux missions et charges de développement du service universel des télécommunications ;
· le respect des accords et traités internationaux en matière de télécommunications ;
· et l’interconnexion équitable des réseaux.
– L’élaboration d’une typologie plus cohérente des régimes juridiques avec l’adoption, à côté du régime des réseaux et installations libres, de quatre types de régimes juridiques applicables aux réseaux, services et équipements de télécommunications à savoir la licence, l’autorisation, l’agrément et la déclaration.
– La mise en place d’un organe indépendant de régulation, dénommé Agence de Régulation des Télécommunications (ART), afin de garantir l’exercice d’une concurrence saine et loyale, au bénéfice des consommateurs, des opérateurs du secteur et, en général, de l’économie globale.
– Le renforcement des sanctions pénales applicables ainsi qu’une meilleure définitions ce celles-ci.
Nouveau code des télécommunications : cliquez ici
Le statut et les missions de missions la future ART sont désormais connus
Selon le nouveau code des télécommunications, l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) dont la création est désormais imminente sera un l’établissement public de catégorie particulière dont les missions consisteront à :
– doter le secteur des télécommunications d’un cadre réglementaire efficace et transparent, favorisant une concurrence loyale au bénéfice des utilisateurs des réseaux et services des télécommunications ;
– poursuivre le développement de ces réseaux et services en favorisant les initiatives tendant à les adapter à l’évolution des technologies et au progrès scientifique ;
– fournir un service public sur l’ensemble du territoire national et à toutes les couches de la population et ce, dans le cadre du plan de développement économique et social ;
– offrir à l’économie nationale les moyens de communication basés sur des technologies en constante évolution de façon à accroître son ouverture et son intégration dans l’économie mondiale ;
– favoriser la création d’emplois directement ou indirectement liés au secteur.
Outre ses fonctions de règlement de différends par la conciliation, la médiation ou l’arbitrage, l’ART sera également chargée de veiller à l’application de ses décisions et au respect des dispositions relatives au principe d’égalité de traitement et de libre concurrence dans le secteur des télécommunications.
Infrastructures et services
Lancement d’un service de visiophonie publique entre le Sénégal et la France
Vis@vispasseport, la société fondée par le célèbre leader des sans-papiers Ababacar Diop offre désormais au public un service visiophonie qui permet à des correspondants, basés d’une part au Sénégal et d’autre part en France, de se parler et de se voir via Internet. Ce service n’est cependant pas aussi simple à utiliser que le téléphone ou le courrier électronique puisqu’il fonctionne en mode synchrone obligeant les correspondants à convenir d’un rendez-vous précis et à se rendre l’un comme l’autre dans des lieux bien identifiés. Les cybercafés partenaires sont actuellement Le Lambidou à Dakar (865.17.82), le Champs Elysées à Saint-Louis (961.33.61) et le Tattaguine à Paris (55.26.98.62). Dans les prochains mois, ce service qui s’adresse notamment aux immigrés qui veulent pouvoir converser autrement avec les membres de leur famille restés au Sénégal, devrait s’étendre à l’Italie avec des points de connexion à Milan, Rome et Gênes.
Vis@Vis : http://www.visavis.tm.fr/
Projets
Ouverture prochaine de deux centres d’excellence de l’UIT en Afrique
Les sociétés Alcatel et Siemens ont décidé d’être partenaires de l’Union internationale des Télécommunications (UIT) pour la création de « centres d’excellence » en Afrique devant former des cadres africains à la gestion et à l’administration des réseaux de télécommunications. Le premier, destiné à l’Afrique centrale et australe, devrait être fonctionnel d’ici le premier trimestre 2002 et être installé au sein de l’African Advanced Level Training Institute (AFRALTI) situé à Nairobi (Kenya) alors que le second destiné à l’Afrique occidentale devrait être ouvert au court du second semestre 2002 au sein de l’Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications (ESMT) basée à Dakar (Sénégal). Les formations prodiguées dans ces centres d’excellence porteront notamment sur les politiques de télécommunications, les questions de réglementations, la gestion des entreprises de télécommunications et le développement des ressources humaines.
AFRALTI : http://www.afralti.org/
ESMT : http://www.esmt.sn/
UIT : http://www.itu.org/
Rendez-vous
4ème conférence internationale sur les nouvelles technologies de la communication
La 4ème conférence internationale sur les nouvelles technologies de la communication, CACT 2002, se tiendra à Phoenix Park (Corée du Sud) du 7 au 9 février 2002.
CACT 2002 : http://icact.nca.or.kr/2002/
Conférence régionale de la Corne de l’Afrique sur les femmes et les TIC
L’African Centre for Women, Information and Communications Technology (ACWICT) organisera du 11 au 15 février 2002 à Nairobi (Kenya) la Conférence régionale de la Corne de l’Afrique sur les femmes et les TIC.
ACWICT : http://www.acwict.org/
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