Batik N° 10 Mai 2000
mercredi 31 mai 2000
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 10 mai 2000
Sommaire
Editorial
Le vent du changement souffle sur le secteur des télécommunications !
Actualités
Les associations africaines de consommateurs et les TIC
Colloque régional sur les nouvelles technologies de la communication
Le Journal de l’économie lance un bimensuel électronique
Sentoo lance l’accès à Internet sans abonnement et sans facture
Politique
Le Président de la République se prononce pour une baisse du téléphone
Atelier sur la régulation du secteur des télécommunications
Infrastructures et services
Sentel poursuit l’extension de son réseau
La téléphonie sur Internet à la Une
Projets
La Sonatel annonce 200 000 lignes fixes d’ici la fin de l’année
Les journalistes spécialisés sur les TIC s’organisent
Rendez-vous
Réunions de l’UIT à Banjul du 5 au 9 juin 2000
Forum sur la régulation de l’Internet le 8 juillet 2000
Assemblée générale d’Isoc-Sénégal le 9 juillet 2000
Editorial
Le vent du changement souffle sur le secteur des télécommunications !
Le Président de la république qui demande une baisse des tarifs du téléphone, le Ministre de la Culture et de la Communication qui relance le projet de création d’un organe de régulation du secteur des télécommunications, le Directeur de cabinet du Président de la république qui annonce la mise aux enchères d’une licence pour un troisième opérateur de téléphonie cellulaire, décidément le vent du changement souffle sur le secteur des télécommunications ! Baisse des tarifs, régulation du marché, ouverture à la concurrence tels sont en effet les changements attendus par la majorité des Sénégalais, qu’ils soient consommateurs ou fournisseurs de services de télécommunications. Cela étant pour que ce tiercé soit véritablement un tiercé gagnant pour le plus grand nombre, il faut impérativement le mettre dans l’ordre. Il faut d’abord créer un organe de régulation indépendant politiquement, techniquement et financièrement tant vis à vis du pouvoir politique que vis à vis de « l’opérateur historique », à savoir la Sonatel. Lorsque cet arbitre crédible, impartial et doté des moyens lui permettant d’exercer sa mission sera mis en place, il faudra passer dans les meilleurs délais à la seconde étape qui consistera à ouvrir à la concurrence l’ensemble du marché des services de télécommunications. Ainsi, de nouveaux fournisseurs pourront se lancer sur le marché des services de télécommunications contribuant ainsi à la création de richesses et à l’utilisation de nouvelles solutions technologiques et les consommateurs pourront choisir les services les mieux adaptés à leurs besoins tout en ayant un meilleur niveau de qualité de service compte tenu de l’émulation créée par la concurrence. Inéluctablement, l’apparition de nouveaux acteurs sur le marché aura pour conséquence de faire baisser les prix au profit des consommateurs individuels comme des entreprises. Cela étant, compte tenu de l’importance des enjeux économiques et financiers existant, ces bouleversements ne se feront pas sans une forte mobilisation de tous ceux qui ont intérêt à la fin du monopole. Il est donc grand temps que l’Etat qui veut développer l’industrie des téléservices, les investisseurs et les opérateurs économiques qui veulent se lancer dans le secteur et les consommateurs qui veulent avoir le choix de leur fournisseur de services et payer au plus juste prix les prestations dont ils bénéficient allient leurs forces pour imposer la révision des termes du cahier des charges qui lie l’état du Sénégal à la Sonatel. Sans une telle remise en question, il n’y aura ni développement des téléservices, ni utilisation des technologies de l’information et de la communication par le plus grand nombre et par conséquent le Sénégal ne sera pas à même de prendre la place à laquelle il aspire dans la société de l’information.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Les associations africaines de consommateurs et les TIC
Le bureau régional pour l’Afrique de Consumers International, l’Organisation Internationale des Consommateurs, a organisé un atelier de formation aux TIC destiné à 30 associations représentant 28 pays africains, du 8 au 12 mai à Mbour. Il s’agissait à essentiellement de familiariser les associations de consommateurs membres de l’OIC à l’échange d’informations électronique, à la formulation de politique et de stratégies en matière de TIC et la mise en place de systèmes d’alerte rapide.
Colloque régional sur les nouvelles technologies de la communication
Dans le cadre du 5ème Salon de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (SINEC), l’Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises (CFME-ACTIM) a organisé au Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES) un colloque régional sur les nouvelles technologies de la communication du 29 au 31 mai 2000. Après un exposé introductif portant sur l’expérience française en matière de régulation du marché des télécommunications, des questions aussi diverses que l’évolution des réseaux, les télécommunications mobiles, les réseaux d’accès radio et par satellites, le télé-enseignement, la qualité et la sécurité des réseaux et Internet ont été passées en revue.
Le Journal de l’économie lance un bimensuel électronique
Le Journal de l’économie a lancé au début du mois de mai un bimensuel électronique intitulé « Primeur ». Vendu sur abonnement au prix de 100 000 FCFA par an et destiné aux décideurs, Primeur est distribué sous le format PDF et nécessite donc l’emploi du logiciel Acrobat Reader pour être lu.
Sentoo lance l’accès à Internet sans abonnement et sans facture
Sentoo, vient de lancer une formule dénommée « Touki Internet » qui permet d’obtenir une adresse électronique et de se connecter à Internet à partir de n’importe quel point du territoire national, sans facture ni abonnement. La carte Touki Internet, qui est une carte rechargeable, offre un crédit de cinq heures de connexion et coûte 5000 FCFA.
Sentoo : http://www.sentoo.sn/
Politique
Le Président de la République se prononce pour une baisse du téléphone
Lors du conseil des ministres du 4 mai 2000, le Président de la République, constatant le coût élevé du téléphone, s’est prononcé pour une baisse des tarifs téléphoniques. La position du Président de la République renforce le point de vue exprimé depuis longtemps par les acteurs du secteur des TIC, les entreprises d’une manière générale et bien entendu les simples citoyens. En effet, si la Sonatel annonce fièrement chaque année l’augmentation de son bénéfice net, il faut bien réaliser que cette « prouesse » se fait sur le dos des consommateurs et que par ailleurs l’essentiel des bénéfices retourne dans l’escarcelle de France Télécom qui en détient 42% du capital. Au-delà de la baisse des tarifs, les nouvelles autorités doivent mettre fin le plus rapidement possible au monopole de la Sonatel qui freine l’innovation technologique, limite la diversification de l’offre de services, entrave le développement du secteur national des télécommunications et pratique une concurrence déloyale dans les secteurs ouverts à la compétition.
Atelier sur la régulation du secteur des télécommunications
A la demande du ministre de la Culture et de la Communication, le Groupe de Réflexion pour la Compétitivité et la Croissance (GRCC) a convoqué le 6 mai 2000 un atelier de travail sur la régulation du secteur des télécommunications. Après la présentation faite par Alex Corenthin, Président d’Isoc-Sénégal, sur le thème « Les enjeux de la régulation pour l’émergence d’une société de l’information » et celle de Cheikh Tidiane Ndiongue, Directeur des Etudes et de la Réglementation de la Poste et des Télécommunications sur « La problématique de la régulation de l’économie des télécommunications au Sénégal » les débats ont porté sur le statut, le rôle, la composition, les compétences de l’organe de régulation à mettre en place au Sénégal. Cette initiative qui fait suite à l’annonce par le nouveau ministre de la Culture et de la Communication de son intention de relancer le processus de création d’un organe de régulation du secteur des télécommunications vient à son heure. En effet, si la Sonatel a été privatisée en 1996 et certains secteurs, comme la téléphonie mobile, ouverts à la concurrence, l’organe de régulation que les autorités sénégalaises s’étaient engagées à mettre en place au plus tard le 31 décembre 1997 n’a toujours pas vu le jour.
Infrastructures et services
Sentel poursuit l’extension de son réseau
Durant le mois de mai, Sentel a poursuit l’extension de son réseau dans les zones de Kaolack, Louga, Joal, Mékhé, Saint-Louis, Ziguinchor, Bambey, Kébémer, Diourbel, Fatick, Khombole et Sakal couvrant ainsi un grand nombre des principales villes secondaires du pays.
La téléphonie sur Internet à la Une
Le quotidien Le Soleil a consacré un intéressant dossier à la téléphonie sur Internet au Sénégal dans son édition du mardi 16 mai 2000. On y apprend que certaines sociétés, telles Point Net, ATS ou Interconnect, se livrent ouvertement à cette activité alors qu’autres la pratiquent dans la discrétion la plus totale. Cette situation paradoxale est due à une interprétation divergente du Code des Télécommunications, certains exploitants estimant qu’il ne contient aucune restriction concernant la téléphonie sur Internet alors que la Sonatel, sur la base du même texte, considère que cette activité est totalement illégale. Si la qualité des communications est nettement inférieure à la téléphonie classique, les coûts de revient sont par contre très intéressant pour les clients qui appellent en direction des Etats Unis et de certains pays européens comme la France, l’Italie ou l’Allemagne. Espérons que l’organe de régulation du secteur des télécommunications qui devrait bientôt voir le jour autorisera cette activité et bien d’autres encore afin que de nouveaux fournisseurs de services puissent s’installer sur le marché, les services se multiplier, les clients voir leurs possibilités de choix s’élargir et les prix baisser de manière significative.
Projets
La Sonatel annonce 200 000 lignes fixes d’ici la fin de l’année
A l’occasion de la journée mondiale des télécommunications, la Sonatel a annoncé lors d’une conférence publique que le nombre de lignes téléphoniques fixes installées était de 175 938 en mars 2000. D’ici la fin de l’année, l’objectif est d’atteindre les 200 000 lignes fixes pour une population qui avoisine les 10 millions d’habitants. En matière de téléphonie cellulaire, le nombre d’abonnés est actuellement de 125 000.
Les journalistes spécialisés sur les TIC s’organisent
Des journalistes s’intéressant aux technologies de l’information et de la communication sont en train de jeter les bases d’une association des journalistes pour les technologies de l’information et de la communication qui devrait s’appeler « Médiatic ». Une première rencontre, réunissant une douzaine de journalistes provenant de différents médias, a eu lieu au mois d’avril lors d’un diner organisé par Osiris qui a décié d’appuyer cette initiative. Actuellement, un groupe restreint de cinq personnes est en train de travailler sur les textes devant régir la future assocation en vue de la convocation prochaine d’une assemblée générale constitutive qui devrait réunir tous les journalistes s’intéressant aux TIC. L’un des buts de Médiatic sera de développer l’accès et l’utilisation d’Internet et des nouvelles technologies chez les journalistes et les techniciens de la communication sociale.
Rendez-vous
Réunions de l’UIT à Banjul du 5 au 9 juin 2000
Le sommet africain de l’Internet et des télécommunications réunira à Banjul (Gambie) du 5 au 9 juin 2000, tous les pays d’Afrique subsaharienne afin de mettre l’accent sur les défis auxquels ont à faire face les gouvernements, les entreprises de télécommunication et les fournisseurs de services Internet. Le sommet est conjointement organisé par la Commonwealth Telecommunications Organisation et le Bureau de Développement des Télécommunications de l’UIT et est placé sous l’égide de GAMTEL, l’opérateur de télécommunications gambien. Ce sommet s’adresse aux responsables en charge des politiques en matière d’Internet, qu’ils travaillent dans les ministères des télécommunications, les organes de régulation, les opérateurs de télécommunication ou les fournisseurs de services Internet.
UIT : http://www.itu.int/africainternet2000/index_fr.html
Forum sur la régulation de l’Internet le 8 juillet 2000
Le chapitre sénégalais d’Internet Society, Isoc-Sénégal, organisera le 8 juillet 2000 un forum sur la régulation del’Internet. Cette manifestation, dont le lieu n’est pas encore défini, bénéficie de l’appui du Service de coopération et d’Action culturelle de l’Ambassade de France au Sénégal.
Assemblée générale d’Isoc-Sénégal le 9 juillet 2000
Le 9 juillet 2000, le chapitre sénégalais d’Internet Society tiendra sa première assemblée générale depuis sa création. Si vous souhaitez adhérer à cette association, connectez vous sur le site d’Isoc-Sénégal ou un formulaire d’inscription en ligne est disponible. Par contre, si vous êtes déjà membre, n’oubliez pas de vous acquitter de vos cotisations car, conformément aux statuts, seuls les membres à jour de leurs cotisations auront le droit de vote.
Isoc-Sénégal : http://www.isoc.sn/
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