Au delà des discours
mardi 30 novembre 1999
Malgré son masque, le siècle qui s’annonce laisse deviner toute la place qu’il fera aux réseaux communicants. Il n’y a pas de manifestation au monde qui ne soit directement ou indirectement visitée par le spectre de ces Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication que certains prédisent radicales. A Seattle comme ailleurs, toute négociation, tout « sommet » tente de prendre en considération les effets - hélas imprévisibles pour le moment - des NTIC sur les nouvelles figures des relations entre les hommes et les femmes de la société du futur. Tous, décideurs politiques, chefs d’entreprises, leaders d’opinion semblent n’avoir d’yeux et d’oreilles que pour les TIC. Au Sénégal, les parlementaires jusqu’ici très distants à l’égard de ces questions techniques, ont émaillé leur session budgétaire de déclarations graves sur les risques de marginalisation face aux mutations en cours. Ministres et hauts fonctionnaires, universitaires et entrepreneurs, aucun officiel ne se sent suffisamment convaincant s’il n’assaisonne son discours à la sauce Internet. Cette soudaine poussée de « netique » est un moment appréciable de la nécessaire sensibilisation qui doit accompagner l’édification de passerelles souples et résistantes aptes à faciliter notre entrée dans la société de l’information. Il reste maintenant à transformer l’essai en examinant lucidement toutes les entraves qu’il faut lever sans tarder en nous dotant en particulier de la volonté politique indispensable en pareille circonstance.
Amadou Top
Président d’OSIRIS