Zimbabwe : le gouvernement veut appliquer une taxe de 50$ sur les téléphones importés
mardi 30 novembre 2021
Déjà très critiqué pour la sur-sollicitation fiscale des télécoms, le gouvernement du Zimbabwe a de nouveau provoqué le mécontentement de sa population. La nouvelle taxe qu’il envisage d’introduire dans le secteur est perçue comme une menace à la pénétration du mobile.
Le gouvernement de la République du Zimbabwe veut imposer une taxe supplémentaire de 50$ dans le segment de la téléphonie mobile. Elle s’appliquera spécifiquement aux téléphones mobiles importés. Le nouvel impôt est contenu dans le budget national 2022, qui a pour thème : « Renforcer la reprise économique durable et la résilience », présenté le jeudi 25 novembre au Parlement par le ministre des Finances et du Développement économique, Mthuli Ncube (photo).
Devant, les députés, le ministre a expliqué « qu’alors que les téléphones portables importés attirent des droits de douane modestes de 25 %, les fonds réalisés indiquent cependant une évasion des droits de douane en raison de la nature des articles qui peuvent être facilement dissimulés ».
C’est pour combattre cette évasion fiscale qu’il propose « d’introduire une taxe de 50 $ qui sera collectée avant l’enregistrement de nouveaux combinés cellulaires par les fournisseurs de réseaux mobiles. Cependant, lorsque les droits auront été payés, l’administration fiscale du Zimbabwe remboursera la taxe dans les 30 jours suivant la réception du paiement de l’opérateur de réseau mobile ».
Les modalités de perception de la nouvelle taxe sur les téléphones portables importés n’ont pas encore été précisées. Elles devraient l’être si la taxe est approuvée par le Parlement. Elle viendra s’ajouter au 5% d’accise introduite en 2014 sur les cartes de recharge de crédit de communication, au 25% de droit de douane sur les téléphones mobiles importés, et au 2% sur les transactions financières électroniques.
Selon Mthuli Ncube, l’économie zimbabwéenne devrait croître de 5,5% en 2022, soutenue par une production plus élevée dans les secteurs de l’exploitation minière, de la fabrication, de l’agriculture, de la construction, ainsi que de l’hébergement et des services de restauration (tourisme). Cette projection de croissance 2022 est toutefois soumise à des risques liés à l’évolution future de la pandémie et à son impact sur les secteurs clés de l’économie.
Dans le budget 2022, le total des recettes perçues est projeté à 850,7 milliards de dollars zimbabwéens (2,3 milliards $) (16,8% du PIB). D’autre part, les dépenses sont projetées à 927,3 milliards de dollars zimbabwéens (18,3% du PIB). Les dépenses courantes totales représenteront 13,4% du PIB, tandis que les programmes d’investissement représenteront 5% du PIB. Les coûts salariaux seront contenus à environ 6,7% du PIB ou 36,7% des revenus.
Les consommateurs ont dénoncé la nouvelle taxe sur les téléphones mobiles importés. Ils considèrent qu’elle risque de provoquer un recul du taux de pénétration de la téléphonie mobile qui était de 87,8% au premier trimestre 2021, et freiner l’adoption des smartphones pourtant essentielle pour la participation du plus grand nombre à l’économie numérique.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 30 novembre 2021)