XIE Sommet de la Francophonie à Bucarest : Les Ntic dans l’éducation au centre des débats
vendredi 29 septembre 2006
Bucarest : Le XIe sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation Internationale de la Francophonie (Oif), le premier en Europe centrale et Orientale s’est ouvert, hier, au Palais du Parlement de Bucarest.
Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président de la République, Me Abdoulaye Wade, prennent part à cette rencontre dont le thème est « les technologies de l’information dans l’éducation ». S’adressant à l’assistance, le président de la République de France, M. Jacques Chirac a - dit un grand merci aux autorités roumaines pour l’accueil et pour les mots chaleureux prononcés à leur endroit. La France, a-t-il déclaré, se réjouit que ce XIe Sommet se tienne en Roumanie, grande et vieille nation, qui a entretenu au fil des siècles des liens intenses avec la langue française. « Au moment où votre pays rejoint l’Union européenne, il s’agit d’un symbole important. Pour la première fois, un sommet de la Francophonie se tient dans cette partie du continent européen enfin réconcilié, a fait remarquer Jacques Chirac.
Selon lui, « cette réunion de Bucarest témoigne de la vitalité et de la diversité du mouvement francophone ». « Nos sociétés modernes sont traversées par des forces contradictoires : au risque d’uniformité, à la peur de la dilution des identités, répond la menace du repli sur soi et de la crispation, avec tout ce qu’elle peut engendrer », a souligné le président français avant d’ajouter que « du dialogue des cultures dépendront, pour une large part, la paix et l’avenir du monde ».
Il a rappelé le rôle déterminant joué par l’Oif pour l’adoption à l’Unesco, en octobre dernier, de la convention sur la diversité culturelle. « J’appelle tous les États francophones signataires à donner sa pleine portée à cette convention en la ratifiant le plus vite possible et sans délai : elle est notre outil commun pour développer nos politiques et nos entreprises culturelles, pour créer de nouveaux métiers, pour offrir à notre jeunesse l’espoir d’un monde d’ouverture et de liberté », a encore déclaré le président français. S’expliquant sur le thème, il a dit « en décidant de consacrer le thème de nos travaux à l’éducation et à la jeunesse, vous avez voulu parler de l’avenir ». Il a salué le programme des « Volontaires de la Francophonie » que met en place le Secrétaire général. Du haut de la tribune, il a rendu hommage à Abdou Diouf qui s’emploie à dissiper les malentendus et à désamorcer les crises.
L’éducation, a constaté Jacques Chirac, qui est un besoin primordial des populations et mission essentielle des gouvernements, conditionne la capacité à promouvoir une société plus juste. La Francophonie, a-t-il poursuivi, doit accompagner toujours plus efficacement les projets de ses États membres en faveur de l’éducation primaire, de l’éducation secondaire, de la formation professionnelle et de l’éducation supérieure.
Il a annoncé qu’il est signé en ce moment à Paris, une Charte de qualité totalement novatrice pour l’accueil des étudiants étrangers boursiers en France. « Cette charte, qui pourrait constituer un modèle à l’échelon de notre Organisation, engage désormais l’ensemble des universités et des grandes écoles françaises ». « Elle est le socle sur lequel pourra s’élaborer un véritable parcours de réussite pour les étudiants », dixit M. Chirac.
Désormais, révèle-t-il, les étudiants engagés dans un projet sérieux et validé par les « Centres pour les études en France », pourront disposer d’un visa de long séjour renouvelable automatiquement.
Sur l’importance des Ntics, il a encore dit que la France, avec l’Agence universitaire de la francophonie, propose aux membres de notre Organisation de s’associer à une nouvelle initiative de formation de personnels médicaux par les nouvelles technologies, en Afrique et pour l’Afrique. « Nous devons en faire un instrument au service de nos jeunes, au service de la diversité et au service, surtout, de la paix », a-t-il constaté.
Situation en Côte d’Ivoire
Sur la situation en Côte d’Ivoire, il pense que « seules des élections ouvertes et fiables, c’est-à-dire fondées sur des listes électorales renouvelées et rigoureuses, peuvent permettre une sortie de crise » Il a renouvelé sa confiance e à l’Union Africaine et son Président, en charge de la paix et de la stabilité sur l’ensemble du continent, pour reprendre l’ensemble des initiatives, dans la concertation, dans le respect des traditions, qui s’imposent.
En conclusion, il dit qu’alors que le monde est en proie à des bouleversements intenses, le projet francophone est plus que jamais d’actualité poursuivant que « Léopold Sédar Senghor aurait eu cent ans le 9 octobre prochain : son rêve, la Francophonie, est une réalité. Il reste une aventure, un pari et un défi. L’aventure d’une langue, le pari du développement, le défi de la paix ». Auparavant, plusieurs chefs d’Etat et de délégation s’étaient succédé à la tribune. Pour Blaise Compaoré du Burkina, a rendu hommage à Diouf qui a insufflé une nouvelle dynamique à l’Oif avant de réitérer sa reconduction.
Quant au Premier ministre de la Roumanie, il a dit que son pays est le plus important vecteur de promotion de la langue française en Europe centrale et orientale avec des chiffres à l’appui. Ce pays, annonce-t-il compte 24 universités membres de l’Auf, 14 000 professeurs et 40 000 étudiants francophones.
Abdoulaye Thiam
(Source : Le Soleil, 29 septembre 2006)