Whatsapp, Viber, Skype, Messenger : L’AIS recommande la poursuite de la gratuité
mardi 15 mai 2018
La fin de gratuité de ces applications est au centre d’une opposition entre opérateurs traditionnels et consommateurs. L’Ais a tranché en faveur de ces derniers et a donné des recommandations pour la lancinante question sur la neutralité du net.
L’Ais 2018 a été le théâtre de discussions sur les Ott service (Over-the-top service, en anglais). Ce sont les services par contournement d’un opérateur de réseau traditionnel (Orange, Tigo ou expresso) pour fournir de la vidéo, des audios et d’autres médias sur Internet. En clair, ce sont des applications comme WhatsApp, Skype, Viber, Messenger… « Il y a eu des discussions sur les Ott et, d’une manière plus générale, sur la neutralité du net, débute Chérif Diallo, le directeur des Tic. A l’issue des échanges, il a été retenu l’inscription du principe de neutralité des réseaux dans le droit et faire en sorte que les Fournisseurs d’Accès à Internet (Fai) ne devront pas opérer de discrimination entre des services ou des applications équivalents sur le plan fonctionnel ». En clair, les experts recommandent la poursuite de la gratuité des applications Ott au grand dam des opérateurs traditionnels. Les recommandations de l’Ais font également état d’un « encadrement et d’une limitation stricte de recours aux services spécialisés ; de l’application du principe à toutes les technologies de réseau en visant le « zero rating » et en incluant l’interopérabilité des normes et standards, notamment des objets connectés ». Le « zero rating » est le fait qu’un opérateur propose un forfait limité en données, mais donnant accès à certains services « en illimité » non décomptés du forfait. Découlant souvent d’un partenariat, ces offres peuvent permettre à des abonnés mobiles de profiter des vidéos YouTube en illimité, par exemple, ou de la connexion à Facebook en illimité. Cela risque d’empêcher les services concurrents de se développer, ce qui va à l’encontre d’un traitement égal de tous les acteurs présents sur le réseau. L’Ais 2018 pense qu’il y a nécessité d’encadrer de telles pratiques.
Enfin, la dernière recommandation est de donner les moyens de contrôler et d’observer l’application de la neutralité du net en imposant des obligations de transparence aux opérateurs et en conférant aux autorités de régulation un droit de regard sur les accords de peering et de transit.
Moussa Diop
(Source : Le Soleil, 15 mai 2018)