West Africa 2005 sur les Ntic : comment résorber les disparités technologiques ?
lundi 30 mai 2005
La rencontre initiée par le Conseil National du patronat (CNP) du Sénégal pour le développement des Technologies de l’Information et de la Communication en Afrique de l’Ouest a été l’occasion de réfléchir sur les disparités technologiques entre pays africains. Pour combler ce fossé, les acteurs des Tics (Technologie de l’information et de la communication) comptent sur le Fonds de solidarité numérique et les contrats de partenariat.
Le continent africain ne tire pas profit des opportunités que génèrent les technologies de l’information et de la communication (Tic). De l’avis de M. El Hadji Moctar Diop, président de l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (OPTIC) du Sénégal, affiliée au CNP, le secteur des Tics constitue un facteur important dans le développement économique et social de l’Afrique. Les Tics influent dans l’économie des pays en voie de développement en termes d’ouverture aux marchés, de taux de croissance, souligne M. Diop. Le secteur privé africain en partenariat avec le secteur public, a un rôle à jouer pour impulser une nouvelle dynamique au secteur des Tics et participer à l’émergence d’une nouvelle économie et d’une nouvelle société africaine.
Cependant, le président de l’Association des Régulateurs des Télécommunications de l’Afrique de l’ouest (ARTAO), M. Malick Guèye, par ailleurs directeur de l’Agence de régulation des télécommunications du Sénégal (ART), note qu’il existe encore des disparités en Afrique dans le développement des infrastructures de télécommunications. Ce phénomène indique M. Guèye doit être éradiqué afin de permettre à toutes les couches de la population de bénéficier des avantages offerts par les Tics.
À ce propos, le président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade, propose au Sénégal la création d’un réseau national de la solidarité numérique. À l’image du Fonds de solidarité numérique, le réseau national de la solidarité numérique va répandre les TICS jusque dans les zones rurales, explique le Président Wade. Ce dernier, souligne par ailleurs l’importance de s’attaquer à la mise en ouvre des projets dans le secteur des TICS. Il révèle que 3 à 4 milliards de dollars de financement sont disponibles et ne sont pas utilisés faute de mise en ouvre dans le secteur des TICS.
Pour sa part, le président du CNP, M. BaÏdy Agne pense que par le partenariat et la solidarité, les entreprises de la région Ouest-africaine peuvent lutter contre la fracture numérique. Il annonce la sélection de 82 projets d’investissements dans le secteur des TICS dans le catalogue de West Africa. Ces projets, note M. Agne, feront l’objet de partenariat technique, financier et commercial dans les domaines des infrastructures, de la transmission de données et les diverses prestations de services informatiques et de télécoms entre autres. Dans le cadre du partenariat, M. Karel Uyttendael, représentant de l’Union des Entreprises et d’Industries d’Europe (UNICE) soutient que « les sociétés des Tics des pays du Nord doivent nouer des partenariats avec celles du Sud non pas dans un but humanitaire, mais pour des intérêts mutuels ».
Sur un autre registre, le président d’Optic annonce que dans le cadre de la libéralisation du secteur des télécommunications au Sénégal, son organisation appuyée par le CNP sollicite de la part de l’Etat une participation minimum de 51 % du secteur privé national pour la valeur ajoutée générée reste au Sénégal.
Sady Ndiaye
(Source : Le Journal de l’économie, 30 mai 2005)