Le continent Africain ne peut pas être en marge de cette nouvelle mouvance dictée par l’internet participatif. Elle est aussi concernée par le Web 2.0 dont les outils sont accessibles à tous. Si un problème d’accès se pose, il pourrait être réglé avec l’explosion du téléphone portable, de la radio et de la télévision.
« L’Afrique est belle et bien concernée par le Web 2.0. Ces outils sont accessibles aux Africains », a déclaré l’un des maîtres d’œuvre de la conférence et agent au Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), Aboubacar Koda Traoré. Il tente ainsi de couper court aux allégations et réactions qui prétendent que le continent Africain est en marge de cette révolution parce qu’elle n’est pas outillée.
Interpellé ce mercredi 26 septembre en marge de la conférence sur le Web 2.0 pour le développement rural qui se tient au siège de la FAO à Rome, il donne les raisons mais aussi les conditions qui font que le continent noir peut profiter de ces nouvelles applications et technologies.
« Je pense que ces outils sont accessibles aux africains parce qu’ils sont participatifs, faciles d’accès et d’utilisation. Tu n’as pas besoin d’être informaticien pour produire. La barrière entre ceux qui produisent et ceux qui consomment s’estompe. Il reste le problème de connectivité », a déclaré Aboubacar Koda Traoré de manière optimiste.
Radio, télévision et portable pour régler le problème d’accès
La solution proviendrait, selon lui, du téléphone portable, de la radio et de la télé, bref des outils des technologies de l’information et de la communication (Tic) qui ont fait une percée remarquable dans les différentes contrées africaines. « Il faut créer un relai entre les personnes mais aussi entre les outils comme la radio, la télévision et l’internet. Ce lien est fondamental, c’est une intégration de ces outils qui va régler le problème de l’accessibilité », a-t-il indiqué.
Le Malien a insisté sur le fait que l’avantage de ces technologies c’est que l’individu n’a pas besoin d’une formation. Il découvre et commence à pratiquer. Sa conviction profonde est que « l’Afrique peut se connecter. Elle est, en effet, en train de se connecter parce que si on analyse le taux de croissance on se rend qu’il s’élève maintenant à 643%. Ces statistiques reflètent la réalité ».
Le coordonnateur du programme Tic du Cta a tenu à faire une mise au point pour extirper de l’esprit des personnes qui pensent qu’avec le Web 2.0 l’agriculture sera boostée, les récoltes vont fleurir. « Ni le Web 2 ou 3 ne va remplacer la science et autres domaines de développement qui existent déjà. La question de l’agriculture demeure. Ce n’est pas le web 2 qui peut régler ça parce. L’internet de deuxième génération se limite au réseautage et au partage de connaissances et d’expériences. C’est en quelque sorte la technologie au service des usages et du développement », a fait remarquer Aboubacar Koda Traoré.
Le challenge de la qualité
Par rapport aux craintes formulées par des participants sur les risques que peuvent engendrer la prolifération de blogs et autres outils de publication, il a reconnu que « ces craintes sont justifiées parce que plus tout le monde est producteur de contenu, plus il se pose un problème de qualité, de fiabilité et de pertinence, il faut trouver les meilleures réponses à apporter à ces craintes sinon le Web 2 pourrait en pâtir ». Il faut selon lui trouver le moyen de donner une valeur à ces contenues.
Cette conférence est à l’initiative du CTA qui a été créé en 1983 dans le cadre de la Convention de Lomé entre les États du groupe ACP. Elle a été organisée par le CTA, la FAO, l’IICD et la GTZ avec un partenariat de l’Institut Panos pour l’Afrique de l’ouest (IPAO) pour la couverture médiatique de cette rencontre internationale première du genre.
Ibrahima Lissa Faye
(Source : Sud Quotidien, 27 septembre 2007)