Waterworth, le projet de câble sous-marin intercontinental de Meta va passer par l’Afrique
mardi 18 février 2025
En novembre 2024, plusieurs sources avaient annoncé un projet de câble sous-marin de Meta, allant de la côte Est des USA à la côte Ouest en traversant tous les continents.
Meta a confirmé la semaine dernière le lancement du projet Waterworth, un câble sous-marin de 50 000 km visant à connecter plusieurs continents, dont l’Afrique. La firme technologique américaine qui compte y investir 10 milliards USD, sera le seul propriétaire de l’infrastructure.
Le câble passera par l’Afrique du Sud, notamment dans les villes de Cape Town et de Durban, profitant aux infrastructures numériques locales et probablement à d’autres pays côtiers.
« Favorables à une plus grande connectivité dans l’océan Indien, les dirigeants [Donald Trump et Narendra Modi, respectivement président des USA et Premier ministre de l’Inde, Ndlr.] ont également salué l’annonce par Meta d’un investissement pluriannuel de plusieurs milliards dans un projet de câble sous-marin qui commencera à fonctionner cette année et s’étendra à terme sur plus de 50 000 km pour relier les 5 continents et renforcer les autoroutes numériques mondiales dans la région de l’océan Indien et au-delà » lit-on dans un communiqué de la Maison blanche.
Ce projet s’inscrit dans la continuité des efforts de l’entreprise pour renforcer l’infrastructure Internet mondiale. Malgré la croissance de l’économie numérique africaine qui devrait atteindre 712 milliards $ en 2050 selon Google et la Société financière internationale, le continent souffre d’un déficit en infrastructures Internet.
Selon le rapport « E-Government Survey 2024, Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) publié en septembre 2024, l’indice de l’infrastructure des télécommunications (TII) y est de 0,4534, en dessous de la moyenne mondiale qui est de 0,6896 sur 1.
Le passage du câble sur les côtes africaines pourrait contribuer à réduire la latence et améliorer la qualité du réseau, notamment pour les services numériques et les plateformes de streaming, tout en renforçant l’accès à internet dans plusieurs pays, en facilitant le développement du cloud, des fintechs et de l’intelligence artificielle. Il pourrait également soutenir la transformation numérique en cours sur le continent, en offrant une meilleure connectivité aux entreprises, aux start-up ou encore aux institutions.
Toutefois, l’amélioration des infrastructures sous-marines ne garantit pas forcément une réduction des coûts pour les utilisateurs. D’un autre côté, l’Afrique pourrait devenir encore plus dépendante des infrastructures financées par les grandes entreprises technologiques américaines (2Africa, Equino, Umoja, etc.)
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 18 février 2025)