Walfadjri privé de téléphone : Comment la Sonatel abuse de son monopole
jeudi 24 août 2006
Le groupe Wal Fadjri a été privé de téléphone du mardi 22 au mercredi 23 courant (pour au moins une bonne partie de la journée) avec la décision de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) de suspendre les lignes du groupe de presse. Et c’est lors de l’édition de la mi-journée de Walf Fm que le Président directeur général (Pdg) de Wal Fadjri, Sidy Lamine Niasse, s’est invité à l’antenne pour sonner l’alerte sur « ce qui était au début considéré comme une panne technique, liée aux problèmes de l’électricité », soutient Sidy Lamine Niasse.
La surprise du Pdg du groupe Wal Fadjri a été d’autant plus grande qu’il était convenu, selon lui, avec la Sonatel de payer les factures des stations régionales qui n’auraient pas été honorées. Et pourtant, clame-t-il, « Wal Fadjri s’est, de tout le temps, acquitté de toutes ces factures qui oscillent mensuellement entre 6 et 10 millions de francs Cfa ». Pour Sidy Lamine Niasse, le différend avec Worldspace qui avait amené le groupe Wal Fadjri à payer plus de 150 millions de francs Cfa aux promoteurs du système de radiodiffusion numérique, aurait aiguisé les appétits de « la Sonatel qui cherche de l’argent facile ».
C’est ainsi après avoir suspendu les lignes du groupe Wal Fadjri, que la société de télécommunications dans ses premières justifications avait envoyé par courrier électronique un relevé de factures du mois de juillet, dont l’échéance est fixée pour ce 25 août. Et le fameux dossier de co-localisation, évoqué par la Sonatel dans le cadre de la mise en place des antennes régionales du groupe de presse, a été clos depuis le 2 juin 2005, date à laquelle Wal Fadjri avait envoyé un chèque de 5 millions de francs Cfa à la Sonatel. Un chèque libellé pour régler la facture d’énergie.
Mais hier, la Sonatel s’est ravisée quelques heures après avoir suspendu les lignes pour soutenir que cette situation résulte d’« une erreur de recouvrement », commise par un « agent intérimaire qui aurait agi de manière cavalière ». Mieux, note Sidy Lamine Niasse, « la Sonatel reconnait que Wal Fadjri est un bon payeur ». Et elle a même décidé d’envoyer une délégation le mardi 29 courant à 10 h pour présenter ses excuses au groupe de presse. Seulement, le groupe Wal Fadjri, « qui accepte le mea culpa de la Sonatel », avait déjà déclenché la machine judiciaire. Et la société civile s’était manifestée pour soutenir le groupe. Toutes ces actions, rassure Sidy Lamine Niasse, ne peuvent pas être arrêtées d’un seul coup. Parce qu’il s’agit de tirer les leçons de cette situation pour qu’elle ne se répète plus dans l’avenir.
Mbagnick NGOM
M. NGOM
(Source : Wal Fadjri, 24 août 2006)
Reflet : Une société voyou
Elle abuse de son monopole, la Sonatel. Telle une société voyou, elle peut vous couper le téléphone sans sommation, quand bien même vous auriez réglé vos factures arrivées à échéance. Le groupe Wal Fadjri en a fait les frais. Parce qu’il n’aurait pas, dit-on, payé les frais liés à l’énergie de la co-localisation des antennes de Walf Fm dans les régions, on a coupé le téléphone à son siège central bien que toutes ses factures de téléphone aient été payées à la date échue. Alors une question : quel lien peut-il bien exister entre la police d’abonnement au téléphone du groupe et le contrat par lequel la Sonatel a mis son énergie (dans les régions) à la disposition de la radio de Sacré Cœur pour qu’on rende aphone Wal Fadjri pendant plus d’une demi-journée pour frais de co-localisation impayés ? Aucun. Sauf que la Sonatel peut se permettre tous les abus jusqu’à faire du chantage à une société qui fait partie de ses meilleurs payeurs.