Vodafone s’appuie sur un réseau cellulaire spatial pour améliorer sa couverture
mardi 10 décembre 2024
Dès 2018, Vodafone a commencé à investir dans AST SpaceMobile pour le déploiement de son réseau dans l’espace. La société américaine ambitionne d’améliorer la connectivité pour les abonnés actuels et de connecter les personnes non connectées partout dans le monde.
La société télécoms britannique Vodafone Group a signé le lundi 9 décembre un accord commercial de dix ans avec AST SpaceMobile, une entreprise américaine se présentant comme la première à avoir construit un réseau cellulaire à haut débit dans l’espace. Ce partenariat devrait permettre à Vodafone d’améliorer sa couverture réseau partout dans le monde, notamment en Afrique où elle est présente à travers sa filiale Vodacom Group, entre autres.
Le réseau d’AST SpaceMobile est constitué de satellites en orbite basse (LEO) équipés de la technologie D2D (Direct-to-Device). Cette technologie permet aux populations d’accéder directement aux services de communications, peu importe leur lieu de résidence sur le continent, sans besoin de smartphones spécifiques ou d’antennes satellite. Cela épargne donc à l’opérateur télécoms des investissements supplémentaires dans des infrastructures terrestres de réception des signaux, qui sont ensuite transférés vers les consommateurs finaux.
« Pour les opérateurs de télécommunications, le satellite D2D offre un accès à de nouveaux clients dans les zones mal desservies et la possibilité de fournir une connectivité aux services d’urgence et aux clients existants lorsqu’un signal terrestre n’est pas disponible », a déclaré l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) dans son rapport « The Mobile Economy 2024 » publié en février dernier.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les opérateurs télécoms africains explorent des solutions pour combler le déficit de couverture et d’utilisation des services de communications en Afrique. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), les réseaux 2G, 3G, 4G et 5G couvraient respectivement 93,3 %, 83,6 %, 64,3 % et 6,4 % de la population en 2023.
L’amélioration de la couverture réseau devrait permettre à Vodafone de toucher des millions de clients jusque-là mal desservis ou pas du tout. La société revendiquait 205,6 millions d’abonnements à la téléphonie mobile (cartes SIM) au 30 septembre 2024 en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo (RDC), en Égypte, en Éthiopie, au Kenya, au Lesotho, au Mozambique et en Tanzanie. Par ailleurs, la société technologique suédoise Ericsson a estimé à 1 milliard le nombre d’abonnements en Afrique subsaharienne en 2024.
L’ajout de nouveaux abonnés devrait permettre à Vodafone d’améliorer ses revenus en Afrique. La société a déclaré que l’Afrique a contribué de 3,7 milliards d’euros (environ 3,9 milliards $) à son chiffre d’affaires pour le premier semestre 2025 (1er avril au 30 septembre 2024) qui s’élevait à 18,27 milliards d’euros. Par ailleurs, GSMA Intelligence estime à plus de 30 milliards de dollars les revenus supplémentaires que les opérateurs de télécommunications pourront tirer des services D2D d’ici à 2035.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 10 décembre 2024)