Ils n’étaient pas appréhendés fiscalement. Pourtant, les services dits de « vidéos à la demande » sont en plein essor en Côte d’Ivoire. Dailymotion, Netflix, YouTube, IrokoTv, Miabox, TV Orange (en collaboration avec Pixafrica), Dstv, Showmax, Summview (en partenariat avec MTN), Afrostream… Les offres VoD se multiplient.
Les clients accèdent à un catalogue de films, de contenus télévisés et de documentaires moyennant paiement. Aujourd’hui, les services de vidéos à la demande sont les principaux concurrents des services traditionnels de télévision.
Jusque-là, ils profitaient de la croissance de l’internet mobile 3G et 4G sans contribuer au financement du secteur privé au même titre que les opérateurs du cinéma. Qui, eux, sont soumis à des obligations fiscales et parafiscales. Les autorités fiscales ivoiriennes ont décidé de corriger cette situation.
Aussi ont-elles créé, dans la loi de finances 2020, « une taxe sur la diffusion de vidéos à la demande au taux de 3 % du montant hors taxes du prix payé par le client en contrepartie de la mise à disposition de l’œuvre cinématographique ou audiovisuelle au moyen d’un procédé de communication électronique ».
L’annexe fiscale précise que le produit de la taxe collectée sur les VoD sera réparti comme suit : 60 % au Fonds de soutien à l’industrie cinématographique (Fonsic) ; 40 % à l’Office national du cinéma (Onac-Ci).
En Côte d’Ivoire, comme sur bien de marchés au sud du Sahara, les revenus générés par la VoD devraient tripler dans les cinq prochaines années. Selon le cabinet Digital TV Research, les recettes perçues par les services VoD sur le continent devraient atteindre 1,06 milliard de dollars en 2025, contre 183 millions de dollars en 2019.
Anselme Akéko
(Source : CIO Mag, 6 février 2020)