Vers le renforcement de la coopération des pays d’Afrique centrale dans le numérique
dimanche 30 novembre 2025
Les pays africains misent sur la coopération régionale et internationale pour concrétiser leurs plans de transformation numérique. Ceux d’Afrique de l’Ouest avaient déjà créé fin 2024 une organisation des sociétés de gestion de backbones nationaux.
Une Conférence des entités publiques en charge du développement du numérique d’Afrique centrale (CADNAC) est en cours de création. L’élaboration des textes fondateurs de cet organisme a été l’objet d’une réunion organisée cette semaine à Kinshasa en République démocratique du Congo. Outre le pays hôte, la République du Congo, le Gabon, la République centrafricaine, le Burundi et le Tchad ont pris part aux travaux.
Durant deux jours, les délégations ont avancé sur plusieurs questions majeures, notamment la finalisation de l’Acte de création de la CADNAC et l’élaboration du canevas de la stratégie numérique sous-régionale, et tenu des discussions approfondies sur la mutualisation des solutions souveraines et l’harmonisation des cadres réglementaires. Autant d’éléments clés pour renforcer la souveraineté numérique de l’Afrique centrale.
« La CADNAC représente une opportunité historique pour l’Afrique centrale de se positionner dans la dynamique numérique du continent. Il est urgent que nos pays parlent d’une seule voix et construisent ensemble des stratégies ambitieuses et réalistes pour le développement du digital », a déclaré Zaki Sabit, directeur des études et de la planification à l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication du Tchad (ADETIC).
Selon cette dernière, la création de la CADNAC marque une étape stratégique pour la région, face à l’urgence de structurer une réponse collective aux défis du numérique, à l’instar d’autres sous-régions du continent déjà engagées dans cette voie. Elle survient dans un contexte d’accélération de la transformation digitale, perçue comme un catalyseur du développement socio-économique. Une étude conjointe de la Société financière internationale (SFI) et de Google estime d’ailleurs que l’économie numérique africaine vaudra au moins 712 milliards USD en 2050, soit 8,5 % du PIB continental.
Dans une étude publiée en janvier 2024, la Banque mondiale rappelait que la disponibilité et l’usage des technologies numériques sont étroitement liés à la croissance économique, à l’innovation, à la création d’emplois et à l’inclusion. L’institution de Bretton Wood indique que l’Afrique subsaharienne continue d’être en retard en matière de couverture réseau, d’accès aux services télécoms, de qualité des infrastructures numériques et d’accessibilité financière.
Elle ajoute que la région affiche l’un des plus importants écarts numériques entre les genres au monde, citant des données de 2023 de la GSM Association selon lesquelles les femmes y sont 37 % moins susceptibles que les hommes d’utiliser l’Internet mobile.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 30 novembre 2025)
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