Vente des actions Sonatel de l’Ipres : Les retraités exigent l’ouverture d’une enquête
samedi 26 juillet 2008
L’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) aurait vendu la moitié de ses actions Sonatel. Vrai ou faux ? Le Collectif national des associations de retraités et personnes âgées (Cnar/Pa) veut que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Si les rumeurs sont fondées, la vente de 50 % des actions que l’Ipres détient à la Sonatel, ferait perdre à l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal la moitié de son 1 milliard 500 millions de francs Cfa de dividendes, soit 750 millions chaque année. De même qu’il enregistrerait une rentrée de fonds de 13 milliards de nos francs. Mais quel que soit le résultat financier, gain ou profit, les retraités regroupés au sein du Cnar/Pa dénoncent le manque de transparence qui sous- tend ce dossier. En effet, relève le collectif, le service public est tenu de respecter le droit à l’information ‘lorsqu’on se soucie du respect des règles de transparence, de courtoisie et de bienséance envers les anciens’. Ainsi, estime le président du collectif, Mame Birame Diouf, les circonstances et les modalités de ventes devaient être communiquées afin que l’on sache si les procédures de cession ont été respectées.
‘Une telle cession, même décidée par le Conseil d’administration de l’Ipres, devrait être rendue publique par procédure d’offre publique de vente’, indique M. Diouf. Or, se désole-t-il, ‘cette procédure n’apparaît nulle part. Le silence autour de cette question est si pesant, suffisamment suspect et grave’. Par conséquent, en juge le Cnar/Pa, l’absence d’appel d’offre publique dans ce cas pourrait constituer ‘une faute lourde, un acte délictueux, passible d’une sanction à la mesure de la faute commise’. Aussi les retraités exigent-ils l’’ouverture d’une enquête pour le triomphe de la vérité, le rétablissement de la légalité’ et leur collectif ‘se réserve le droit d’ester en justice si jamais ces faits sont avérés’.
Le président du collectif informe que ‘sur incitation de la Banque mondiale, la Commission de supervision et de régularisation des instituts de sécurité sociale (Cosriss) avait recommandé la mise en place d’un comité d’investissement et de placement des actions ainsi qu’un comité de suivi des placements’. Ce qui signifie qu’une vente des actions de l’Ipres qui se fait dans les règles de l’art, devait impérativement passer par ces comités. C’est pourquoi le collectif compte interpeller le président du conseil d’administration et le directeur de l’Ipres, car ‘la préservation du bien public, du bien commun, ne saurait souffrir d’aucune aliénation puisque, par définition, le bien public appartient à tous. Par conséquent, une infime partie ne peut ni accaparer ni en faire une chasse gardée’, souligne le collectif des associations de retraités et personnes âgées.
Par ailleurs, Mame Birame Diouf rappelle que les retraités ont toujours décrié la gestion désastreuse de l’Ipres. ‘Nous avons toujours réclamé le droit pour les retraités d’être représentés au sein du Conseil d’administration avec une voix délibérative’, soutient-il.
K. Bakhoum
(Source : Wal Fadjri, 26 juillet 2008)