Vente des actions-Sonatel de l’Etat à France Télécom : L’Unacois Jappo veut une implication du secteur privé local
mardi 14 avril 2009
La caravane nationale de l’Unacois Jappo, dirigé par le président Idy Thiam, a mis à profit ce week-end de Pâques pour aller à la rencontre de ses membres. L’étape du Baol a été l’occasion pour l’Unacois de dénoncer le choix de l’Etat de céder ses actions de la Sonatel à France Télécom. Ils ont aussi décliné la politique économique qu’ils entendent nouer avec les nouveaux élus locaux.
(Correspondance) - ‘La position de l’Unacois sur la vente des actions de la Sonatel de l’Etat comme sur la question globale du capitale national n’a pas varié et elle reste constante. Nous estimons qu’en aucune façon, le gouvernement ne doit prendre le capital national et le céder à des exploitants étrangers. Il y va de la souveraineté économique de notre pays et de la pérennité des entreprises sénégalaises’. Ces propos sont du secrétaire permanent de l’Unacois, Ousmane Sy Ndiaye. Il les a servis, samedi dernier, lors d’un point de presse de synthèse, tenu dans les locaux du Conseil régional de Diourbel.
Ces commerçants et industriels du Sénégal, sous la conduite de leur président, Idy Thiam, ont profité de ce week-end pascal pour effectuer une randonnée économique à travers le pays afin d’évaluer leur mandat qui arrive à expiration le 22 novembre 2009. L’étape du Baol a été pour cette caravane nationale de l’Unacois Jappo, riche d’environ 200 personnes, de prendre connaissance des doléances de leurs collègues de la région de Diourbel. C’était aussi l’occasion saisie par les amis de Mame Bou Diop, secrétaire général de la structure et de la présidente nationale des femmes Mme Diouma Diouf, de revisiter les réalisations du bureau actuel avant de dénoncer avec la dernière énergie la manière dont les actions de l’Etat à la Sonatel ont été cédées à France Telecom.
Sur cette question cruciale, les hommes du président Idy Thiam sont catégoriques. ‘Nous estimons qu’au pire des cas, si le gouvernement ne peut pas s’empêcher de céder les parts qu’il a au niveau de la Sonatel ou ailleurs, au moins que l’Etat prenne la peine de prendre langue avec le secteur privé local pour qu’une stratégie soit envisagée à ce niveau, de manière à ce que le capital national, qui était un capital national de statut public, puisse devenir un capital national de statut privé. Un capital qui sera entre les mains des Sénégalais, au nom de la stabilité économique et sociale du pays’, soutient Ousmane Sy Ndiaye.
Sur un autre registre, les commerçants et industriels du Sénégal restent déterminés à donner un contenu précis sur la gestion des espaces de commerce et des marchés en général ; et plus spécifiquement sur les relations entre le secteur privé local et les collectivités locales. L’idée est de faire en sorte qu’une gouvernance concertée des activités locales soit envisagée. ‘Nous estimons que les collectivités locales n’ont pas suffisamment de ressources pour faire face à toutes les questions de développement qui leur sont posées ; alors qu’il est important que le secteur privé local soit associé et au premier rang desquels les commerçants, dont l’espace d’activités le plus privilégié est celui du marché. Et pour la gestion des marchés, il va falloir engager un dialogue public privé local de manière à ce que la gouvernance soit une gouvernance décidée de manière concertée entre l’autorité locale et le commerçant chargé de l’exploitation des marchés’, préconise le secrétaire permanent de l’Unacois.
Babacar Mbodj
(Source : Wal Fadjri, 14 avril 2009)