Vendeurs de cartes de recharge et d’abonnement : Les nouveaux opérateurs de téléphonie... mobiles
jeudi 30 avril 2009
Beaucoup plus lucrative et occupant des jeunes de plus en plus nombreux, l’activité de vente de cartes de recharge téléphonique est l’un des métiers nés avec l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Impossible de faire dix mètres sans en croiser. Les jeunes revendeurs de cartes de recharge et de puces de téléphones portables sont presque partout à Dakar, proposant leurs marchandises aux passants. Dès 7 heures, ils investissent la rue qui se trouve être leur lieu de travail. Même de nuit, ils font la chasse aux clients. Certains d’entre eux sont vêtus des gilets fluorescents où sont écrits les logos des opérateurs mobiles. Toujours à l’affût, ils sont prêts à piquer un sprint au moindre geste d’un client potentiel. Ils se faufilent entre les véhicules à l’arrêt aux feux rouges.
Cette activité qui occupe des centaines de jeunes sénégalais et de la sous-région fait partie des emplois indirects créés par l’arrivée du téléphone portable dans notre pays. Ibrahima Fall est l’un de ces jeunes qui s’adonnent à la revente de cartes de recharge et de puces. Natif de Kaolack, la vingtaine environ, il a fait les études jusqu’en classe de quatrième secondaire. Las d’errer dans les rues de la capitale à la recherche d’un hypothétique emploi, il finira par choisir la revente de cartes de recharge et de puces. Chaque matin, il se plante devant l’agence de la Société générale de banques au Sénégal qui se trouve entre l’imprimerie Tandian et la rue conduisant au cimetière musulman de Yoff. ‘Depuis que j’ai arrêté les études, je n’ai fait que cela parce que je n’avais appris aucun métier. Aujourd’hui, je m’en sors vraiment bien puisque je gagne quatre à cinq mille francs par jour, il m’arrive même d’avoir huit à onze mille, les jours de promotion’, explique le jeune Kaolakois.
Un jeune guinéen rencontré sur l’avenue Cheikh Anta Diop abonde dans le même sens en soutenant qu’ils s’en sort bien malgré la concurrence des nombreux revendeurs. Cependant, tout n’est pas rose dans la vie de ces jeunes. Leur présence aux différents faubourgs de la capitale indispose, en effet, certains conducteurs qui ne ratent aucune occasion de le leur faire remarquer. ‘Il faut qu’ils comprennent que nous sommes des êtres humains qui gagnons honnêtement notre vie’, conseille le jeune guinéen.
P. B. Kamara
(Source : Wal Fadjri, 30 avril 2009)