Ce supplément est le fruit d’une coopération entre l’Institut des Nations-Unies pour la recherche en développement social (Unrisd) et le Groupe Sud Communication. Cette collaboration concrète entre une structure des Nations-Unies spécialisée dans la recherche et un médium national se traduira par la réalisation de huit (8) suppléments que Sud quotidien publiera sur une durée de huit (8) mois. Les éditions spéciales qui laisseront au Groupe Sud Communication une liberté éditoriale totale en ce qui concerne le choix des thèmes, les sujets traités et enfin le contenu des articles, constitueront pendant toute la durée de la collaboration, des références pour tout ce qui touche l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic).
En vérité, les éditions spéciales s’inscrivent dans un programme plus vaste et plus global initié par l’Unrisd, en matière de recherche sur les nouvelles technologies de l’information et le développement social. Notre pays a été choisi en Afrique pour servir de terrain d’expérimentation des projets nationaux. En fait, ce programme devrait concerner trois ou quatre pays réunissant ses différentes composantes et qui permettront d’étudier les problèmes concrets relatifs à l’élaboration des politiques nationales en matière de développement des Ntic, aux rapports de force politique et aux institutions d’en discuter et de proposer des remèdes concrets.
Qu’est-ce qui peut justifier un tel projet ? A un moment où le monde doit faire face à d’immenses problèmes sociaux, de nombreux espoirs de progrès reposent sur le développement potentiel des nouvelles technologies de l’information. Mais les percées techniques en soi ne sont pas une condition suffisante pour améliorer le sort du plus grand nombre dans les pays du Tiers-monde et de l’Afrique en particulier. Les initiateurs de ce projet se posent un certain nombre de questions, à notre avis très pertinentes, au regard de l’évolution des nouvelles technologies de l’information. Quelles innovations sociales, économiques, politiques et institutionnelles faudrait-il pour créer un environnement dans lequel ces technologies puissent effectivement servir à améliorer la condition des groupes défavorisés ? Quels éléments de base faut-il réunir pour favoriser l’édification d’une société de l’information ouverte à tous plutôt qu’un monde où les inégalités entre les « nantis de l’information » et les autres se creusent de plus en plus ?
A en croire les initiateurs de cet ambitieux programme de recherche de l’Unrisd, les résultats des démarches scientifiques proposées à travers des investigations de qualité sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication, en relation avec le développement social, vont permettre d’étudier ces questions. Des démarches aussi diverses que la recherche sociale après de la base, dans des villages et des quartiers urbains, et des débats nationaux et internationaux sur les politiques.
Pendant toute la durée du projet, la recherche et le dialogue fécond entre les acteurs impliqués à tous les niveaux s’emploieront à établir des positions qui traduisent une pensée aussi large et ouverte que possible.
A terme, le projet devrait permettre de jeter des ponts entre les spécialistes des questions techniques, ceux des sciences sociales et les populations à la base. Il devrait également organiser un cadre de symbiose entre de jeunes professionnels ou étudiants et les communautés locales, entre citoyens et responsables politiques, entre les (....) publics locaux, nationaux et internationaux, entre la théorie socio-économique, la pratique du développement et les milieux d’affaires internationaux.
Le projet sera une réussite dans la seule mesure où il saura éviter dans sa mise en oeuvre et son opérationnalisation, les conseils de la théorisation extrême. Il s’agit de partir d’expériences concrètes, d’analyser le terrain, en vue de mieux comprendre quels sont les obstacles à une utilisation des nouvelles technologies de l’information propre à améliorer la condition matérielle des gens qui en ont le plus besoin.
Abdou Latif Coulibaly