Université Numérique Cheikh Hamidou Kane : La montée en puissance d’une institution d’enseignement supérieur à distance
samedi 6 avril 2024
Créée en 2013, l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), devenue Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk) est, aujourd’hui, en dix ans d’existence, la deuxième institution d’enseignement public du pays, en termes de nombre d’étudiants après l’Ucad. Elle compte, en ce moment, un effectif global de plus de 60.000 pensionnaires répartis dans 17 Espaces numériques ouverts (Eno).
En dix ans d’existence, l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk), par le dynamisme de son modèle pédagogique, a réussi à se faire une place dans l’enseignement supérieur public. « L’Un-Chk, créée par le décret N° 2013-1294 est une mise en œuvre de la décision 02 du Conseil présidentiel du 14 août 2013 qui consiste à mettre les Technologies de l’information et de la communication (Tic) au cœur du développement de l’enseignement supérieur et de la recherche pour améliorer l’accès à l’enseignement supérieur et l’efficacité du système », lit-on sur le site Internet de l’institution. Cette décision, explique la même source, porte sur les directives suivantes : mettre en place l’Université numérique et des Espaces numériques ouverts (Eno) dans chacune des régions du Sénégal et au sein des universités publiques.
L’Université numérique ex-Uvs comme le souligne le créateur du projet, le Pr Mary Tew Niane, actuel Directeur de Cabinet du Président de la République, est passée à l’âge d’une université adolescente. « Ce n’est pas seulement de la formation générale, mais aussi il s’agit de la formation professionnelle à distance. C’est une plus grande ouverture et une facilité d’accès à l’enseignement supérieur sans avoir besoin de bouger de son terroir », rappelle-t-il souvent.
Le 22 novembre 2024, lors du vote du budget de son département, l’ancien Ministre de l’Enseignement supérieur, Moussa Baldé, disait à la représentation nationale que « l’Un-Chk est le fruit de la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur et incarne l’avenir de celui-ci ». Il avait fait savoir aux députés que le numérique est « un outil qui est dans l’air du temps et a valu à l’enseignement supérieur beaucoup de satisfaction ». Cependant, il reconnaît que l’Université numérique est victime de son effectif pléthorique. « En effet, le nombre d’étudiants est passé de 10.000 à plus de 60.000, expliquant le problème de connexion », avait indiqué Moussa Baldé, lors de son passage à l’Assemblée nationale.
Université novatrice
Selon Moussa Baldé, le Sénégal fait figure avec l’Un-Chk, de « modèle en matière d’enseignement numérique », d’autant plus qu’il inspire, aujourd’hui, beaucoup de pays dans la mise en œuvre de leur projet d’Université virtuelle. Lors d’une conférence de presse le 8 décembre dernier, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), Pr Moussa Baldé, a salué le modèle pédagogique de cette institution qui compte, aujourd’hui, 17 Espaces numériques ouverts (Eno). Elle délivre des enseignements dans 29 filières sanctionnées par l’obtention de Masters et 16 Licences. « Parmi les trois nouvelles universités fonctionnelles créées récemment, l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane est l’une des plus novatrices avec son réseau d’Espaces numériques ouverts (Eno) et ses enseignements entièrement dispensés en mode distanciel. Grâce à sa flexibilité et à ses capacités de résilience, elle est devenue, sur le plan démographique, la deuxième université publique sénégalaise. Cette université a prouvé, aujourd’hui, que l’enseignement en ligne est non seulement fiable et crédible, mais il demeure indiscutablement comme méthode d’enseignement-apprentissage pour l’avenir », avait confié M. Baldé.
Selon lui, l’expérience et les résultats acquis avec l’Un-Chk, surtout pendant la Covid-19, ont fini de prouver que l’enseignement à distance, s’il est bien fait, « est aussi performant que le présentiel ». On peut citer aussi, dans cette montée en puissance de cette institution, la baisse sensible du taux d’abandon qui, selon les statistiques, est passé de 36% en 2017 à 11% en 2022, là où les conditions difficiles de l’enseignement en présentiel ont fait grimper celui-ci à l’Ucad à 27,79% en 2022. Aussi, les taux de réussite à l’Un-Chk restent-ils assez satisfaisants avec 68,6% en Licence en 2022, là où l’Ucad en a enregistré que 52,32%.
Aliou Kandé
(Source : Le Soleil, 6 avril 2024)