Une application mobile pour traquer Ebola en Afrique de l’Ouest
mercredi 29 octobre 2014
Des développeurs ont mis au point l’application téléphonique « Ebola Tracker ». Conçue autour d’un système de cartographies, elle permet de localiser le virus Ebola.
Si ses détracteurs y voient une opportunité mercantile, le partage d’informations qu’elle propose pourrait s’avérer précieux dans un contexte où l’épidémie, mouvante, est loin d’être maîtrisée. EbolaTtracker permet à l’utilisateur de localiser le cas d’Ebola le plus proche, pour un prix de 2,99 dollars sur l’Apple store.
L’application, qui s’appuie sur les bases de données des autorités sanitaires, permet d’abord de savoir au kilomètre près où se trouve un malade atteint d’Ebola, sous couvert d’anonymat. D’autre part, elle permet d’ouvrir des cartes indiquant les plus fortes concentrations de cas d’Ebola.
Toutefois, face à la psychose ambiante provoquée par le virus, on peut y voir un côté commercial. Pour certains internautes, « on profite du désastre Ebola pour nous vendre une application iPhone. »
Chez Médecins sans Frontières, la méfiance est de mise également. A presque trois dollars, le coût d’Ebola Tracker représente beaucoup en Afrique. De plus, l’association s’interroge sur l’efficacité de l’application.
Une réponse à des besoins concrets
En marge de ces questionnements, l’application va permettre aux habitants de partager des informations concernant l’épidémie. Le géant informatique IBM, des compagnies de téléphonie mobiles locales et des universitaires ont élaboré un système qui permet aux personnes vivant dans des zones à risque d’envoyer des messages instantanés gratuits touchant à Ebola.
L’application permet de les localiser précisément et donc d’évaluer les besoins locaux. Il peut s’agir d’un besoin urgent de savon ou d’électricité, mais aussi d’aide logistique, comme solliciter un soutien pour enlever rapidement les corps toujours contagieux dans une zone où ont eu lieu de nombreux de décès.
Un système de centralisation des informations
En Sierra Leone, l’application permet au gouvernement de recueillir des données capitales pour les organisations de santé qui suivent ainsi à la trace le virus grâce aux appels vocaux ou SMS envoyés par les citoyens. Les données sont ensuite scrupuleusement analysées par les autorités locales qui veillent à vérifier les informations fournies. Il s’agit de tisser un véritable réseau citoyen.
Le docteur Uyi Stewart, directeur de la recherche IBM Afrique, déclare au micro de la BBC qu’« en utilisant la technologie mobile, nous donnons aux communautés une voix et un moyen de faire part de leurs expériences directement. »
Selon les dernières estimations de l’OMS, le virus poursuit sa course et devrait affecter 5 000 à 10 000 nouvelles personnes par semaine d’ici décembre.
(Source : RFI, 29 octobre 2014)