Un marché de 600 milliards dans les TICS : Le secteur privé réclame sa part
jeudi 25 mars 2010
Le Conseil national du patronat, en collaboration avec l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic) et la Fondation Konrad Adenauer, ont organisé hier, un atelier sur les « Les marchés publics dans le secteur des Tics », à dessein de promouvoir les PPP.
L’Etat a toujours manifesté sa volonté de renforcer le secteur privé, a souligné le ministre des Télécommunications et des Tics, Abdourahim Agne qui présidait l’ouverture de l’atelier. C’est cette volonté qui explique, selon lui, dans l’élaboration de la Stratégie croissance accélérée (SCA), le choix porté sur le secteur comme prioritaire, à travers la grappe Tics et téléservices. M. Agne reste persuadé que le partenariat Public-Privé dont ils étudient la mise en œuvre avec le CNP, permettra de mettre en place les outils nécessaires pour traduire en actes concrets cette volonté politique clairement exprimée à travers la SCA et le Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté (DRSP) de 2è génération. Pour participer aux grands projets Tic de l’Etat, M. Agne les a exhortés à se réunir afin de mutualiser les ressources et les compétences. Les félicitant pour avoir pu, en se regroupant, obtenir une licence de Service Universel de Télécommunication pour le projet de Matam, il a estimé que c’est la clé de la réussite pour les entreprises et le secteur privé national en général. Le président de l’Optic, Antoine Ngom, fera quant à lui remarquer que dans le secteur des Tic, le premier donneur d’ordre reste l’Etat, les marchés publics constituant un enjeu important pour le développement du secteur privé. Mais d’après M. Ngom, force est de constater que leur part dans ces marchés est encore minime, alors que la commande publique globale atteint près de 600 milliards FCFA. M. Ngom estime que les causes sont nombreuses (environnement des affaires, relations avec les partenaires du public, financement, etc.) Il note que la majeure partie des grands projets Tic se fait avec les structures étrangères à travers la coopération. Ce qui ne favorise pas le développement du secteur national et entraîne des coûts de maintenance exorbitants pour les projets de l’Etat. Le secteur privé local réaffirme son souhait de voir la volonté affichée se concrétiser en sa faveur, atour de projets d’envergure, dans les secteurs de souveraineté, pour lui permettre d’être plus compétitif sur le marché mondialisé. Enfin, le président de l’Optic invite les partenaires au développement, les établissements financiers classiques, le capital risque et l’Etat à se joindre à eux pour trouver ensemble, des mécanismes de financement innovant pour ce secteur.
Pape Sanor Dramé
(Source : Le Soleil, 25 mars 2010)