La Fondation Trade Point du Sénégal (Tps) qui a démarré ses activités depuis 1995 par un volet sensibilisation pour faire connaître le commerce
électronique et créer un certain intérêt pour cette activité, a décidé de passer à une phase active. Il travaille à mettre en place un « incubateur web » en partenariat avec le projet « Acacia ». Cet incubateur se veut un fer de lance pour le développement du commerce électronique au Sénégal. Il s’agit, selon le directeur de la promotion et du marketing de regrouper tour à tour dans un même site web les meilleurs produits sénégalais destinés à l’exportation, « dans le domaine du tourisme et de l’artisanat dans un premier temps ». Les professionnels du Tps vont aider les meilleurs acteurs dans ces domaine à vendre par Internet, prendre des commandes et les satisfaire dans les meilleurs délais, etc. pendant douze mois. Les produits sont sortis de l’incubateur au bout de cette période. Mais entre temps, l’artisan ou le promoteur touristique se sera rendu compte de la façon dont son chiffre d’affaires pourrait grimper s’il met à profit les merveilles des Ntic. Dans ce cas, c’est lui-même qui sentira le besoin d’être toujours présent dans le Net. Ainsi il va chercher de lui même les moyens de s’équiper et de se former.
En plus de cet incubateur web, le Tps travaille sur un projet pilote pour le développement d’un commerce électronique local, selon le directeur des
opérations. Pour cela, le Tps devra au préalable régler un certain nombre de problèmes dont l’un des plus importants est la logistique nécessaire pour le
transport routier. Pour cela, il envisage de faire des lignes intérieures, organiser la déserte des régions par le regroupement des transporteurs intéressés par cette initiative. Un système de paiement électronique local doit également être mis en place. « Plusieurs schémas sont en ce moment étudiés dont le système fermé tel que les cartes téléphoniques prépayées », selon le directeur de la promotion et du marketing. L’un des obstacles majeurs auxquels sont confrontées de telles initiatives est le défaut de connexions des foyers sénégalais. Pour pallier cela, le Tps compte sur son volet décentralisation avec la création de bureaux dans les régions.
A ces difficultés, s’ajoutent certaines autres auxquelles le Tps n’arrive pas à trouver de réponses satisfaisantes. Ce sont généralement le problème de
connectivité lié aux coûts toujours élevés des communications et du matériel informatique. Le Tps, comme toute autre entreprise évoluant dans le domaine des Ntic, est obligé de passer par l’opérateur Sonatel qui détient un certain monopole et une bande passante à faible débit et coûteuse. Le Tps, avec 128 kbits, paie 1 million 200 mille FCfa chaque mois à cet opérateur. La connexion, facturée à 1800 FCfa/heure est tout aussi coûteuse pour les usagers. Mais les uns et les autres sont convaincus qu’une volonté politique de l’Etat de faire entrer dans les mœurs sénégalaises les Nouvelles technologies de l’information et de la communication est largement suffisante pour soulever des montagnes.
Bassirou NDIAYE