Trou noir dans la toile : les gambiens sevrés d’internet pendant trois jours
jeudi 2 décembre 2004
La toile a connu quelques effritements durant les quatre derniers jours, récemment en Gambie. Partout, c’était une ambiance morose. Dans les différents cybercafés du pays, les chaises vides donnaient au décor une atmosphère triste, qui tranche nettement d’avec l’extase devant le réseau des réseaux qu’est Internet.
Conséquence : les webmasters passaient leur temps à se tourner les pouces À la Gamtel (Gambia Telecommunication Company Ltd), la compagnie publique de télécommunication, on affichait grise mine jusqu’à ce que la reconnection soit effective, le jeudi dernier, aux environs de 17 heures.
Devant le silence de celui qui est censé parler à la presse, le Public Relations Offficer (Charge de Communication), Mamadou Lamine Dramé, Directeur charge du Marketing, se décide finalement, à aborder ce problème affectant sa société qui est pourtant l’un des principaux fournisseurs d’accès à l’Internet. « Cette panne d’Internet est due à quelques perturbations au niveau du câble de la Sonatel sur lequel nous sommes arrimés », indique-t-il. « Les techniciens sénégalais nous ont fait savoir que c’est surtout au niveau de Kaolack que des impairs sont notés. Ils ont promis de s’atteler à la réparation le plus rapidement possible ». En fait, Gamtel Internet Services fonctionne comme une excroissance de Sonatel Multimedia. Autant dire que la moindre panne au niveau de l’infrastructure communicationnelle du côté du Sénégal a des conséquences désastreuses sur toute l’étendue du territoire gambien.
À en croire toujours le directeur charge du Marketing de la Gamtel, « ces quatre jours ont sans doute causé de fâcheux désagréments au niveau de notre clientèle ». « Sil pouvait nous être donnés de faire une évaluation chiffrée des pertes subis, on aurait remarqué que cela va se poser en termes de millions par jour », laisse-t-il entendre avec une pointe de désolation. Même s’il admet que l’expérience avec la Sonatel mérite d’être soutenue et renforcée, il n’en exige pas moins que la partie sénégalaise essaie de satisfaire à toutes les conditions susceptibles « de mettre un terme à de pareilles situations ».
Du côté de Quantum Net, l’autre société privée fournisseur d’accès à Internet, la direction semble vouloir culpabiliser Gamtel. Étant l’une de ses principales clientes, un cadre, sous le couvert de l’anonymat, considère qu’il y a lieu de poser le problème en termes de dommages et intérêts. On oublie souvent que nous sommes une compagnie privée pour laquelle Gamtel offre des prestations de service », lance-t-il.
Abdoulie John
(Source : Le Soleil, 2 décembre 2004)