Transformation numérique : la Libye modernise ses infrastructures télécoms
lundi 1er décembre 2025
La transformation numérique nécessite des infrastructures permettant à la fois la numérisation des services et leur accès par la population. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), environ 12,5 % de la population libyenne n’utilise pas encore Internet.
Hatif Libya, filiale de la société publique Libyan Post, Telecommunications and Information Technology Holding Company (LPTIC), a annoncé le dimanche 30 décembre le lancement d’un programme de mise hors service progressive des centraux téléphoniques traditionnels. Cette initiative s’inscrit dans un effort plus large de modernisation de l’infrastructure nationale des télécommunications afin d’améliorer la qualité des services destinés aux citoyens et aux entreprises dans un contexte de transformation numérique.
La première phase du projet concerne la mise hors service de 70 centraux. À terme, les services de téléphonie fixe seront transférés à Libya Telecom & Technology (LTT), qui les fournira en s’appuyant sur les technologies les plus récentes. Les abonnés ADSL ne sont toutefois pas concernés dans l’immédiat et continueront de bénéficier de leurs services jusqu’à l’achèvement des projets de déploiement de la fibre optique FTTx.
En décembre 2024, la LPTIC a signé un accord stratégique avec InfraNum, la fédération française des industriels des infrastructures télécoms. Cet accord vise à soutenir la reconstruction et la modernisation des réseaux libyens, notamment la fibre optique, la 5G et les centres de données. Déjà en juillet 2022, le fournisseur d’accès public LTT avait confié la transformation numérique de son réseau à la société P.I. Works, spécialisée dans l’optimisation des réseaux mobiles, qui déploie sa solution EXA pour automatiser la gestion des réseaux d’accès radio du FAI.
Dans le cadre de sa stratégie, la LPTIC ambitionne d’étendre et de développer les infrastructures de communications fixes et mobiles afin d’assurer une pénétration accrue des services, tout en modernisant ses réseaux via des environnements virtuels et en procédant au démantèlement des infrastructures obsolètes. Concrètement, cela se traduit par le déploiement et la généralisation des services de quatrième et cinquième génération en Libye, l’adoption d’une orientation claire en matière d’infrastructures informatiques et de cloud, l’accélération des projets de fibre optique, ainsi que le positionnement de la holding comme fournisseur régional de télécommunications. Parallèlement, elle œuvre à l’automatisation du réseau afin d’en garantir une gestion plus efficace et moderne. Ces projets sont prévus pour être achevés d’ici 2026.
L’infrastructure numérique constitue le socle de la transformation numérique. Le gouvernement libyen mise sur les TIC pour accélérer la reconstruction et le développement socio-économique. Il convient toutefois de rappeler que le pays s’est classé 126ᵉ sur 193 à l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies (EGDI) 2024, avec un score de 0,5466 sur 1, au-dessus de la moyenne africaine mais en dessous de la moyenne mondiale. Le pays a obtenu un score de 0,9639 sur 1 dans le sous-indice des infrastructures télécoms. En revanche, pour les services en ligne et le capital humain, il a obtenu des scores respectifs de 0,0808 et 0,5951.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 1er décembre 2025)
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