Traduction de logiciels en wolof : Microsoft se connecte en langues nationales
samedi 29 avril 2006
C’est une fenêtre ouverte pour ne pas rater le train de la mondialisation. Après le Swahili, Microsoft envisage la localisation en wolof de ses deux futurs logiciels : Windows vista et Office 12. Une version qui devrait être disponible, en même temps que celle anglaise et française.
La nouvelle, rendue publique, hier, au cours d’un point de presse par Cheik Modibo Diarra, récemment nommé président de Microsoft Afrique, a reçu l’avis très favorable du gouvernement sénégalais. En témoigne, la présence aux côtés de M. Diarra, du directeur de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), Mohamed Tidiane Seck.
La délégation de Microsoft à Dakar pour la mise en place du comité de travail va collaborer étroitement avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une équipe de linguistes et professionnels de l’informatique vont travailler ensemble pour « mettre au point un glossaire en wolof couvrant le domaine de l’informatique courante. Cette véritable localisation, à ne pas confondre avec une simple traduction, servira de base au language Interface Pack qui permettra aux développeurs de créer, tester et finaliser l’application », souligne Andy Abar, directeur de Microsoft pour l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre.
Aussi, « cette version en wolof constitue également une opportunité exceptionnelle pour tous les développeurs de logiciels, de plus en plus nombreux en Afrique de l’Ouest. Car, au final, ce sont les seuls capables de développer des applications dans cette langue. Dès que les outils seront disponibles, les développeurs de cette région auront la possibilité de créer des applications supplémentaires en wolof. C’est ainsi qu’on pourra, par exemple, développer un correcteur orthographique, localement. Il est, en outre, possible de créer des applications logicielles pour l’entreprise, l’administration et les particuliers, en fait tout ce dont a besoin le marché », renseigne M. Paul Niamkey, directeur général de Microsoft Afrique de l’Ouest et du Centre.
Pour M. Seck « les jeunes Sénégalais doivent trouver une occasion à ce projet pour apporter leur savoir-faire, participer à la construction de cet édifice ». Une idée partagée par Cheik Modibo Diarra, qui estime que « si nous pouvions développer les ressources humaines, régler les problèmes de gouvernance de nos pays, le XXIe siècle pourrait être celui de l’Afrique ».
Fatou FAYE
(Souce : Le Quotidien, 29 avril 2006)